color field paintingcolor field painting, littéralement « champ de couleur
Publié le 18/05/2020
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color field painting , littéralement « champ de couleur » ou « champ coloré », terme utilisé par le critique américain Clement Greenberg, pour qualifier une tendance artistique ayant émergé à la fin des années quarante et qui se caractérise par la
primauté accordée à la couleur qui, désormais, « ne plaide plus que pour elle-même », et devient le vrai sujet du tableau.
La color field painting regroupe initialement certains artistes issus de l’expressionnisme abstrait et souhaitant se démarquer de l’ action painting, qui place davantage l’accent sur la spontanéité du geste et la matérialité picturale.
Comme tous les peintres abstraits, les artistes du color field rejettent la représentation de formes reconnaissables.
Mais ils rejettent également toute trace de symbolisme dans la peinture et considèrent que la moindre forme linéaire, même abstraite,
comme les coulures de Jackson Pollock, principal représentant de l’ action painting, les dévie de l’expérience directe de la couleur pure.
L’échelle monumentale des tableaux et l’application uniforme de la couleur contribuent à la puissance des œuvres,
censées engloutir littéralement le spectateur tout en procurant un sentiment de sérénité.
Par cette dévotion à la pureté formelle, le color field se rapproche du minimalisme.
Les premiers explorateurs du color field sont Clyfford Still, Mark Rothko et Barnett Newman.
Dès 1947, Still commence à couvrir de vastes toiles d’aplats de couleur épaisse délimités par des contours irréguliers.
Deux ans plus tard, les premières
abstractions de Rothko affichent des rectangles horizontaux aux limites floues d’une seule couleur, appliquée par touches légères ; Rothko peint généralement deux ou plusieurs de ces rectangles sur une toile, et les dispose verticalement.
Les œuvres
de maturité de Newman, qui datent également de 1949, offrent la même simplicité et se composent de larges applications de couleur vive, ponctuées de quelques rayures verticales nettes qu’il nomme « zips ».
La color field painting désigne également le travail d’artistes de la génération suivante.
En 1952, Helen Frankenthaler répand librement la peinture sur des toiles brutes, permettant ainsi l’apparition de formes libres non préméditées.
Cette technique
sera adoptée peu après par Morris Louis et Kenneth Noland.
Morris Louis étale la couleur sur des voiles superposés, tandis que Kenneth Noland finit par confiner strictement la couleur dans des formes de cible ou de chevron.
De son côté, Jules Olitski
expérimente des techniques de coloration par la formation de taches et, dès 1965, il vaporise la couleur sur la toile à l’aide d’un pistolet, laissant les frontières chromatiques se fondre les unes dans les autres.
Clement Greenberg, qui a contribué à promouvoir le mouvement expressionniste abstrait dès ses prémices, s’est fait l’un des plus fervents défenseurs de ce second courant du color field, baptisé post-painterly abstraction (abstraction post-picturale).
Selon Greenberg, chaque discipline artistique se doit d’explorer ses propres caractéristiques physiques ; il encourage donc les peintres à se concentrer exclusivement sur la couleur et la surface.
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