Colombie: 1999-2000: Rupture des pourparlers avec la guérilla des FARC
Publié le 13/09/2020
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Dès son arrivée à la présidence de la République en 1998,
Andrés Pastrana avait lancé des négociations
de paix avec la guérilla.
Les discussions avec le mouvement de gué
rilla le plus ancien d'Amérique latine,
les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, regroupant
15 000 insurgés), ont été suspendues
en mai 2000.
Cette décision a été prise après l'annonce par
les FARC de la création d'un impôt pour les
Colombiens dont le patrimoine est supérieur à un million de dollar
s.
S'ils n'acquittaient pas cet impôt, le
mouvement de guérilla estimait leur enlèvement légitime.
Déj
à, le 7 janvier 2000, le chef historique des
FARC, Manuel Marulanda dit "Tijofijo", n'avait pas assisté, aux cô
tés du président de la République, à la
remise à son mouvement d'une zone démilitarisée de 42 000 km2 d
ans le département du Caqueta,
devant servir de sanctuaire pour les conversations de paix.
Le 25 janvie
r, les FARC avaient rompu tout
contact avec le gouvernement afin d'obtenir des "résultats significat
ifs dans la lutte contre les groupes
paramilitaires" (ceux-ci organisent régulièrement des massacres a
u nom de la lutte contre la guérilla).
Pour satisfaire ces exigences, plusieurs généraux soupçonnés
de complicités avec les groupes
paramilitaires étaient destitués, le 9 avril suivant.
Le 2 mai, A.
Pastrana et M.
Marulanda se sont
rencontrés et ont défini un agenda de négociation portant sur p
as moins de douze points, allant des
réformes économiques et sociales à la restructuration de l'armé
e, en passant par la lutte contre le trafic
de drogue et par les Affaires étrangères.
Toujours dans le cadre du processus de paix, des discussions avec l'Armé
e de libération nationale (ELN, 5
000 hommes) ont également eu lieu en 1999.
Pour contraindre le gouve
rnement à négocier, l'ELN a
multiplié les actions spectaculaires (détournement d'avion, enlè
vements massifs).
Le président a
finalement accepté, conformément aux exigences du mouvement de gué
rilla, de lui remettre une zone
démilitarisée dans le département de Bolivar (nord).
Cependan
t, les habitants de la région ont refusé
cette décision et ont organisé des mouvements de protestation.
Le 20 septembre 1999, le président Pastrana a présenté aux É
tats-Unis une demande d'aide militaire pour
lutter contre le trafic de drogue.
Ce "plan Colombie" a obtenu le soutie
n de l'administration Clinton qui, en
janvier 2000, a adressé au Sénat une demande de financement pour u
n montant global de 1,6 milliard de
dollars (celui-ci a réduit l'enveloppe de l'aide d'urgence de 300 mi
llions de dollars).
Les réductions portent
sur les programmes de formation des unités antidrogue de la police co
lombienne et sur la fourniture
d'hélicoptères.
Les détracteurs du "plan Colombie" n'ont pas hé
sité à parler de vietnamisation.
La situation des droits de l'homme est demeurée préoccupante.
Le 1
5 avril 2000, la Commission des
Nations unies a publié un rapport accusant les forces armées colom
biennes de collusion avec les groupes
paramilitaires.
Par ailleurs, début 2000, le président Pastrana a dû faire face
à une affaire de corruption au Congrès, qui
touchait l'un de ses proches alliés.
Pour mettre fin à cette situa
tion délicate, il a annoncé, en avril, son
intention de convoquer un référendum pour réduire le nombre de
sièges du Congrès et pour lutter contre
la corruption.
Le 17 mai, l'Assemblée a réagi en menaçant de pr
ovoquer une élection présidentielle
anticipée.
Sur le plan économique, la situation n'était guère meilleure.
L
e PIB a enregistré une récession de 5,0 %
en 1999 et le chômage a touché 20 % de la population active.
Au co
urs de la même période, la hausse
des prix a atteint 10,9 %.
Enfin, en septembre 1999, le gouvernement a d
écidé de laisser flotter la
monnaie.
En conséquence, la Colombie a, pour la première fois, dem
andé une aide au FMI.
Cette
dernière s'est élevée à 2,7 milliards de dollars, mais elle
était conditionnée à une réduction des dépenses
publiques, une réforme fiscale et un programme de privatisation..
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