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colloque dialogue entre Socrate et Criton, Platon

Publié le 27/05/2024

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« Colloque : Dans le texte extrait du dialogue entre Socrate et Criton, Platon aborde une question cruciale de la philosophie politique et morale : le rapport entre l'individu et l'État. À première vue, on pourrait penser que l'individu a le droit de se rebeller contre une décision qu'il estime injuste, car la justice personnelle et la conscience individuelle sont des valeurs fondamentales.

Par exemple, des mouvements de résistance contre des régimes tyranniques ont souvent été justifiés par la nécessité de défendre des droits humains fondamentaux. Cependant, on constate que cette perspective peut mener à une anarchie où chacun juge et agit selon sa propre interprétation de la justice, menaçant ainsi la cohésion sociale et l'autorité des lois.

Platon, à travers Socrate, suggère que l'obéissance à l'État et aux lois est primordiale pour maintenir l'ordre et la justice collective, même si cela nécessite des sacrifices individuels. Ce débat soulève des enjeux essentiels pour notre compréhension contemporaine de la légitimité de l'autorité et de la résistance civile.

La question centrale devient alors : Faut-il obéir aux lois pour être juste ? 1-SOCRATE : Eh quoi ! tandis qu’à l’égard d’un père ou d’un maître, si tu en avais un, tu n’aurais pas des droits égaux, comme de leur rendre injures pour injures, coups pour coups, ni rien de semblable, tu aurais tous ces droits envers les lois et la patrie, en sorte que si nous avons prononcé ta mort, croyant qu’elle est juste, tu entreprendras à ton tour de nous détruire, nous qui sommes les Lois, et la patrie avec nous, autant qu’il est en toi, et tu diras que tu es en droit d’agir ainsi, toi qui te consacres en réalité au culte de la vertu ? Explication : Dans cette première partie, Socrate établit une comparaison entre les relations personnelles (avec un père ou un maître) et les relations avec les lois et la patrie.

Il souligne que, contrairement aux relations personnelles où la réciprocité des actions (rendre coup pour coup, injure pour injure) n'est pas permise ni moralement justifiable, certains pourraient penser qu'ils ont le droit de répondre de manière similaire envers les lois et la patrie.

Socrate critique cette idée, en suggérant que détruire les lois et la patrie en réponse à une condamnation perçue comme injuste est contraire à la vertu.

Il pose la question de savoir si, en tant que personne vertueuse, on peut justifier de telles actions violentes contre l'autorité légale. 2-Ta sagesse va-t-elle jusqu’à ignorer que la patrie est, aux yeux des dieux et des hommes sensés, quelque chose de plus cher, plus respectable, plus auguste et plus saint qu’une mère, un père et tous les aïeux ? Qu’il faut avoir pour la patrie, même irritée, plus de respect, de soumission et d’égard, que pour un père ? Explication : Socrate avance ici l'idée que la patrie et les lois doivent être tenues en plus haute estime que les parents et les ancêtres.

Selon lui, la patrie est sacrée et revêt une importance supérieure aux relations familiales, aux yeux des dieux et des hommes sages.

Il insiste sur le fait qu'il est nécessaire de montrer plus de respect, de soumission et d'égard envers la patrie, même lorsque celle-ci est en colère ou perçue comme injuste.

Cette vision confère à la patrie une position quasi divine et oblige les citoyens à un respect inconditionnel. 3-Qu’il faut l’adoucir par la persuasion ou faire tout ce qu’elle ordonne, et souffrir sans murmure ce qu’elle commande, soit qu’elle nous condamne aux verges ou aux fers, soit qu’elle nous envoie à la guerre pour être blessés et tués ? Que notre devoir est de lui obéir, que la justice le veut ainsi, qu’il ne faut jamais ni reculer, ni lâcher pied, ni quitter son poste ? Explication : Socrate propose ici deux approches pour traiter avec la patrie : soit la persuader, soit obéir à ses ordres.

Il insiste sur l'importance d'accepter les décisions de la patrie sans se plaindre, même si celles-ci sont sévères ou douloureuses, comme la condamnation aux châtiments physiques ou l'envoi à la guerre.

Pour Socrate, la justice consiste à obéir aux lois et à l'État de manière inébranlable, sans jamais abandonner son poste ou reculer.

Cette soumission totale est présentée comme un devoir sacré envers la patrie, en harmonie avec la justice. 4-Que dans les combats, devant les tribunaux et partout, il faut faire ce qu’ordonnent l’État et la patrie, ou employer les moyens de persuasion que la justice avoue ? Qu’enfin, si c’est une impiété de faire violence à son père ou à sa mère, c’est une impiété bien plus grande encore de faire violence à sa patrie ? » Que répondrons-nous à cela, Criton ? Reconnaîtrons-nous que les lois disent la vérité, ou non ? CRITON : Il me semble qu’elles disent la vérité. Cette partie soulève des questions fondamentales sur la justice, l'obéissance à l'État et le respect des lois.

Elle repose sur une comparaison entre les devoirs envers sa famille et ceux envers sa patrie..... »

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