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Colette, Sido: « Point de chemin de fer dans mon pays natal, point d'électricité, point de collège proche, ni de grande ville. ». Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Introduction La mère de Colette, connue sous le nom de Sido, lui reproche de moins lire Saint-Simon que des romans inutiles et lui donne à satiété ce conseil dont la romancière a fait sa religion : « Regarde!...

» Et c'est parce qu'elle sait si bien regarder que Fauteur de la Naissance du jour dispose d'un tel pouvoir d'évocation. Développement Colette, villageoise native d'un petit pays qui n'est ni de la Bourgogne, ni du Berry, ni de l'Ile-de-France, l'a évoqué ainsi : « Point de chemin de fer dans mon pays natal, point d'électricité, point de collège proche, ni de grande ville.

» Elle s'en éloigna mais en garda toujours quelque chose car elle pensait avec Léon-Paul Fargue « qu'on ne guérit jamais de son enfance ».

En particulier, les lieux qu'elle a le plus aimés, elle les voulait simples et aussi proches que possible de leur vraie nature, aussi peu « civilisés » que son village. C'est pourquoi son art est moins de description que d'évocation.

On chercherait en vain ici le terme « côte d'azur » ou un quelconque synonyme ; mais, même sans l'apostrophe qui désigne nommément la Provence, on la devine et on la respire.

Il suffit pour cela de peu de chose : une allusion à la végétation, le pin et le figuier.

Ayant séjourné un temps à Saint-Tropez — qui n'était pas en 1928 ce que c'est aujourd'hui! — elle a été séduite par les vignes qui s'étendent de la côte à Ramatuelle, comme une « couronne », et elle a gardé le goût de ce « vin sec qui mûrit dans le sable ».

Elle a fréquenté ces habitants de Provence qui « versent l'huile religieusement » et sont assez superstitieux ou sensibles pour « détourner la tête devant les viandes mortes ».

Bien entendu, cette évocation serait incomplète sans la présence de la mer, que l'on devine plus qu'on ne la voit.

Sous un « vent tout blanc de poussière », Colette évoque le « golfe » et « le petit halètement des bateaux de fête ». Cet amour de la vraie nature — qui permet à Colette d'éviter toute description banale ou traditionnelle et de faire voir un fruit avec un seul adjectif, ainsi le « melon brodé » — cet amour lui dicte un véritable sentiment de révolte à l'égard des ennemis de la nature.

« Envahisseur », « sauvage du Nord », « ravisseur », Colette les rassemble dans un seul mot : « horde », gens qui ont leurs garages pour leurs automobiles, car ils ne savent point marcher « de ce pas égal qui, sans hâte, réduit les distances ».

Ils sont venus pour danser et boire on ne sait quel breuvage, dédaignant le vin du crû et plus encore l'eau qui se boit à la cruche.

Ils sont venus pour « spéculer » et construisent des « mas » qui n'ont de provençal que le nom... Ah! Comme on voudrait que soit vraie cette prophétie : « Les autres, fatalement, te délaisseront! » Depuis 1928, ces « autres » ont bien continué de « déshonorer » la Côte d'Azur, mais cela rapporte trop pour qu'ils l'aient délaissée! Ils ne se sont pas contentés des « mas » qu'on peut au moins cacher dans la verdure ; ils ont commencé d'édifier cette chaîne de « buildings » de luxe, ce « mur de béton » qui déshonore une société, et l'on a pu poser avec angoisse la question : « La Côte d'Azur assassinée?...

» Pourtant, la nature de Colette ne la pousse pas à la haine ni à la vindicte ; la nature lui dicte bien plus des pages d'une « louangeuse tendresse ».

Alors, elle ne veut voir que ceux qui, à son exemple, deviennent « muets, respectueux », ceux qui n'ayant pas passé leurs soirées dans les boîtes de nuit et s'étant couchés tôt, seront impatients d'entendre le matin ce qui les a bercés le soir : l'appel des « bateaux de fête », et par ces trois mots, Colette évoque ces petites barques dont les voiles colorées tachent joyeusement le ciel et l'eau pour la plus grande joie et la meilleure inspiration de certains peintres et de tous les amoureux d'un spectacle dont « les autres » n'auront jamais la moindre idée ni le moindre regret car ils sont de ceux qui ont des yeux pour ne pas voir. Or, Colette a non seulement des yeux pour voir, mais aussi une plume pour s'exprimer, une plume bien à elle, un style reconnaissable en quelques lignes sinon en quelques mots. C'est d'abord l'emploi du mot propre et local.

Ici, elle ne dit pas « clôture » : ou « enclos », mais « palis » dont l'étymologie évoque les pieux qui le composent mais aussi la coutume très locale.. »

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