COLBERT Jean-BaptisteReims, 1619 - Paris, 1683 - BIOGRAPHIE.

« 1 / 2 COLBERT Jean-Baptiste Reims, 1619 -Paris, 1683 Colbert fut véritablement le bœuf de labour dont parle Michelet, attelé à remettre en ordre la France de Louis XIV.

Sans séduction, le visage renfrogné, de santé délabrée, souffrant de l'estomac, son plaisir, disait-il, était de débrouiller les affaires.

D'une famille de marchands drapiers, il sert d'abord dans les bureaux de la guerre, puis comme conseiller d'Etat (1649).

A trente-cinq ans, il entre dans la maison de Mazarin et en administre les affaires avec tant d'habileté que le cardinal, en mourant, le lègue à Louis XIV.

Son efficacité lui attire les faveurs du roi.

Remplaçant Fouquet, dont il a préparé la chute, il cumule les charges.

Avide pour lui et pour les siens, mais avare des deniers de l'Etat, ce qui lui vaut l'hostilité des courtisans, il est comblé de pensions et de traitements.

Mais, tout en faisant ses affaires, il ne ménage jamais sa peine.

Pendant plus de vingt ans, il a assumé l'écrasante responsabilité économique et financière de la France, obligé de faire face aux guerres coûteuses et aux dépenses du Roi-Soleil.

Pour résorber le déficit chronique, il réorganise le système fiscal dont la variété reflétait la fâcheuse diversité des régimes administratifs des provinces.

Il s'attaque aux privilèges, adoucit la taille, impôt des roturiers, supprime des douanes intérieures, crée la Ferme générale (1680), simplifie la comptabilité publique et édicte de grandes ordonnances.

A cette tâche de réorganisation, il ajoute le développement de l'économie, accélérant l'afflux des métaux précieux, base de la richesse monétaire.

Il cherche à exporter beaucoup et à importer peu, d'où la hausse des tarifs douaniers contre la concurrence étrangère.

Pour accroître le volume des exportations, il fait de la France un immense chantier.

Cette politique protectionniste et dirigiste a sa contrepartie; pour vendre bon marché, elle entraîne des bas salaires et, par contrecoup, la baisse des prix agricoles pour permettre à la main-d'œuvre de se nourrir.

Malgré des avantages fiscaux et une admirable administration forestière, le paysan est souvent sacrifié.

Surintendant des Bâtiments, Colbert suit la construction de Versailles, fonde l'Académie des inscriptions, celles des sciences, l'Académie de France à Rome, J'Observatoire, etc.

Quand, écrasé par les responsabi­ lités, ce laborieux,acharné à modeler son pays, meurt à soixante-quatre ans, cette activité, dont nous sentons encore les fruits, lui avait valu l'estime de son souverain. 2 / 2. »