Claude Bernard
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
Claude Bernard
Le centenaire de la mort de Claude Bernard est
célébré cette année, avec une solennité particulière.
La médecine et la philosophie se rencontrent pour
rendre hommage a celui qui fut l'initiateur
à la
physiologie en même temps qu'un penseur dont la
réflexion sur la maladie devait engendrer une véri
table logique scientifique.
Les débuts de l'auteur de
J'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale n'avaient pourtant
pas été très prometteurs.
Claude Bernard est né dans une famille paysanne du Beaujolais en 1813.
Ses études furent modestes.
En 1824, il fait office
d'aide-pharmacien à Lyon.
La besogne n'est peut
être pas très excitante
en apparence, mais c'est en maniant ses pots que le futur médecin a dû décou
vrir les problèmes qu'il allait se poser plus tard sur
la condition de la santé et de la maladie.
Il semble pourtant que le potard n'ait pas
eu alors un goût particulier pour les recherches en laboratoire sur lesquelles il devait baser un jour
toute son expérience.
Il rêve d'actrices et de théâtre
et compose une tragédie intitulée Arthur de Bre
tagne qui ne trouve pas preneur.
Déçu par l'art dra
matique, il tente sa chance du côté de la médecine.
Là encore, les résultats ne sont pas fameux, mais
cet autodidacte parvient néanmoins, à force de tra
vail à devenir externe puis interne à l'Hotel-Dieu à
Paris; Il travaille dans le service d'lin remarquable
médecin, le docteur Magendie qui reconnaît aus$i
tôt
en lui des qualités que ses confrères ne lui reconnaissent malheureusement pas.
S'il a été reçu
de justesse à l'internat en 1839, son étude sur le sang lui vaut de se faire coller piteusement à l'agré
gation en 1844.
Sa carrière n'en est pas pour autant
arrêtée ; il est un homme de laboratoire et c'est en
étudiant, dans la solitude, la physiologie de l'état
sain comparé à l'état morbide qu'il
se révèle lui~ même comme chercheur et comme savant.
Zola
en fera le modèle de son docteur Pascal,
exemple du dévouement humain, de l'intégrité
morale et de la rigueur scientifique ; l'auteur du
roman naturaliste trouvera d'ailleurs chez le méde cin la raison même de ses théories sur le récit
romanesque.
« La base de la médecine écrit Claude
Bernard doit être la physiologie.
La science ne s'établissant que par voie de comparaison, la
connaissance de l'état pathologique ou anormal ne
saurait être obtenue sans la connaissance de l'état
normal ».
Il n'y a que l'expérience qui puisse faire
apparaître la réalité des faits c'est sur elle qu'il faut
s'appuyer pour comprendre celle-ci ; les faits sont
le fondement même de la recherche : « La médecine
est destinée à sortir peu à peu de l'empirisme et elle
en sortira, dé même que toute les autres sciences,
par la méthode expérimentale.
,.
Il fait des travaux
sur le curare et ses effets sur le cerveau et la motri
cité, sur l'anesthésie générale et sur les relations
entre les poisons et la neurophysiologie.
A partir de
1850, il multiplie les recherches dans les domaines les plus variés sur la neurocrinie et la piqûre du bulbe et du plancher du quatrième ventricule, ou
sur les hépatites.
Ses travaux, en apparence un peu décousus dans
lesquels on retrouve les curiosités du jeune phar
macien ont débouché surtout sur une connaissance
nouvelle des fonctions du sang et des liquides orga
niques dans l'équilibre biologique humain.
L'endo crinologie en a découlé naturellement.
Claude Bernard, réfléchissant sur la médecine,
note :
« En physiologie et en médecine, nous avons
affaire à des réalités objectives et nous sommes en
plein
dails ce qu'on appelle les sciences d'observa
tion et d'expérimentation, parce que l'observation
et l'expérimentation peuvent seules établir les réali
tés ou
les faits sur lesquels ces sciences se fondent ...
Je considère que l'inspiration des médecins qui ne s'appuie pas sur la science expérimentale n'est que de la fantaisie, et c'est au nom de la science et de
l'humanité qu'il faut la blâmer et la proscrire.
,.
n écrit encore : « La méthode expérimentale, considé
rée en elle-même, n'est rien d'autre chose qu'un rai-· sonnement à l'aide duquel nous soumettons métho
diquement nos idées à l'expérience des faits ...
L'ex
périmentation, ou l'art d'obtenir des expériences
rigoureuses et bien déterminées, est la base pra
tique et en quelque sorte la partie exécutive de la
methode expérimentale appliquée à la médecine.
» Il ajoute que « les principes de l'expérimentation
sont incomparablement plus difficiles à appliquer à
la médecine et aux phenomènes des corps bruts;
L'expérimentation est incontestablement plus diffi
cile en médecine que dans aucune autre science ;
mais, par cela même, elle
ne fut jamais dans aucu ne plus nécessaire et plus indispensable.
».
L'expérimentateur sait de quoi il parle et
annonce, dans un passage d'avant-garde, ce que.
»
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