Classe sociale cours SES terminale
Publié le 21/05/2024
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Chapitre 2 : Comment est structurée la société française actuelle ?
1 Comment déterminer la position d’un individu dans l’espace social ?
A) Les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social
- Les indicateurs traditionnels : revenu et patrimoine
- Les capitaux : sociaux, économiques, culturels
- Les 7 facteurs de structuration : catégorie socio-professionnelle, revenu, diplôme,
composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe, lieu de résidence
B) Les catégories socioprofessionnelles (CSP)
- L’INSEE et les catégories socioprofessionnelles (1982)
- Les 6 PCS et les 5 principes de structuration
2 Comment a évolué la structure socio-professionnelle ?
A) Salarisation et tertiarisation
- L’essor du salariat, le recul des emplois ouvriers et agricoles
- Le développement continu des activités de service
B) L’élévation du niveau de qualification, féminisation des emplois
- Une population et des emplois de plus en plus qualifiés
- La réintégration des femmes sur le marché de l’emploi
3 Quelle est la pertinence de la notion de classe sociale ?
A) La théorie des classes dans la tradition sociologique
- Karl Marx : classe en soi et pour soi, lutte des classes
- Max Weber : les 3 ordres, une approche multidimensionnelle
B) La pertinence des classes en débat
Jusqu’aux années 1970, la structuration sociale en classes au sens marxiste avait une
certaine pertinence, dans la mesure où les identités ouvrières étaient davantage
affirmées.
Pour l’historien Gérard Noiriel, les Trente Glorieuses sont l’apogée du
mouvement ouvrier.
L’affirmation de l’identité ouvrière s’ancre dans l’appartenance
syndicale (notamment à la CGT) et politique (le parti communiste).
A partir des années 1970, le mouvement ouvrier s’étiole, sous l’effet de la baisse du
poids de l’industrie, de la précarisation des ouvriers peu qualifiés, de la remise en
cause du modèle communiste et de la montée de l’individualisme.
La « classe ouvrière » semble avoir perdu de sa consistance.
Des années 1970 aux
années 1990, les discours annoncent régulièrement sa fin.
Pourtant, les emplois
ouvriers n’ont pas disparu au contraire de ce que pourrait laisser penser leur faible
représentation dans les médias : la catégorie “ouvriers” de l’INSEE concerne encore
un actif sur cinq en emploi.
Les mondes ouvriers subissent cependant une
recomposition sociale et culturelle.
La désindustrialisation et les transformations du
mode productif ont en effet suscité une « crise de l’héritage ouvrier » ; à partir d’une
longue enquête de terrain menée entre 1983 et 1997 à Montbéliard, M.
Pialoux et S.
Beaud (1999) soulignent la difficulté pour les pères ouvriers de cette génération à
transmettre à leurs enfants un héritage culturel fait de fierté et de résistance,
l’expérience des pères étant globalement disqualifiée dans un contexte de crise de
l’industrie.
Néanmoins, une partie importante des enfants deviennent, souvent
malgré eux et via d’autres trajectoires, ouvriers à leur tour.
Dans le cas des ouvriers, de nombreuses transformations ont fait de la classe
ouvrière une « classe en éclats » (Noiriel, 1988).
On peut parler d’une
désouvriérisation de la culture et du mode de vie des ouvriers, produite à la fois par
des transformations de la production, de l’organisation du travail et des phénomènes
sociaux plus larges : l’importance croissante du diplôme, l’injonction à la mobilité
sociale et géographique.
Enquêtant dans les ateliers de maintenance de la RATP,
Martin Thibault constate que se définir comme « agent RATP » plutôt qu’ouvrier
permet d’échapper au stigmate, notamment lorsqu’il s’agit, lors d’interactions
amicales ou dans les jeux de séduction de dire ce que l’on « fait dans la vie ».
Amine,
ouvrier qualifié, enfant d’un ouvrier spécialisé marocain à la retraite, ayant lui aussi
fait des études jusqu’au BTS, cherche par tous les moyens, y compris vestimentaires,
à tenir à distance l’image méprisante qu’il a du monde ouvrier, à savoir « des gens en
bleu avec une bière et un steak ».
La classe moyenne, du fait de sa diversité, de sa position intermédiaire dans l’échelle
sociale et de ses contours flous, est un objet de forte identification.
La plupart des
français, y compris ceux appartenant aux autres groupes, s’y classent spontanément.
Mais elle ne constitue pas vraiment une classe « pour soi » du fait de la divergence
des intérêts des individus qui la composent.
Identification subjective : il est donc intéressant de noter qu’il y a une tendance
subjective au sein de la population à ne pas s’identifier au groupe ouvrier (même
lorsqu’on y appartient) et une tendance à s’identifier à la classe moyenne (y compris
lorsque les individus appartiennent à d’autres groupes).
Pour les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot, la seule classe dont
l’existence ne peut être mise en cause est la bourgeoisie, qui fonctionne davantage
sur le mode collectif qu’individualiste.
Les classes dominantes possèdent un capital
économique qui les maintient au sommet de la société, sur plusieurs générations.
Elles maîtrisent un habitus de classe tel que la présentation de soi (art de la
conversation, maintien du corps) faisant passer certaines qualités acquises pour
naturelles.
Elles partagent aussi un réseau de connaissances et manifestent la
conscience d’une classe pour soi notamment dans le cas de la défense des beaux
espaces et quartiers occupés.
Une autre façon d’aborder la question de la pertinence des classes sociales
aujourd’hui est....
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