Cisjordanie-Gaza (1994-1995)
Publié le 12/09/2020
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Cisjordanie-Gaza 1994-1995
Encadré : Les Territoires autonomes et occupés
Encadré : Le calendrier des accords
La mise en oeuvre, en 1994 et 1995, de la "déclaration de principes s
ur des arrangements intérimaires
d'autonomie" signée à Washington le 13 septembre 1993 par Israë
l et l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) sous le parrainage des États-Unis et nominalement d
e la Russie, et de l'accord du Caire (4
mai 1994), dit "Gaza-Jéricho d'abord", n'a pas réussi à instau
rer un climat de confiance favorable à
l'ouverture, officiellement fixée à mai 1996, de la seconde phase
de négociations sur les questions de
souveraineté, de Jérusalem et des réfugiés.
A partir de l'automne 1993, promesses trahies et méfiances mutuelles
ont conduit à la mort de quelque
trois cents personnes (un tiers d'Israéliens, deux tiers de Palestin
iens).
Résultante de la politique
immobiliste et colonisatrice israélienne ou politique délibéré
e de sabotage du processus par les islamistes,
les opérations suicides menées par les Phalanges Ezzeddin al-Qassa
m du Mouvement de la résistance
islamique-Hamas et par le Mouvement du Jihad islamique au coeur même
d'Israël comme dans les
Territoires autonomes, contre les colons y demeurant, ont contribué à
la fois au raidissement d'Israël
(abandon du calendrier des accords, bouclage des Territoires autonomes
et occupés) et à la militarisation
croissante du nouveau pouvoir palestinien (augmentation à 15 000 ou
20 000 du nombre de policiers,
création d'une Cour de sûreté de l'État).
En dépit d'arrestations massives menées dans leurs rangs et malgré
les heurts sanglants du 18 novembre
1994 à Gaza qui ont fait 15 morts et 200 blessés (la police pales
tinienne a tiré dans la foule d'une
manifestation organisée au sortir de la prière du vendredi), les
islamistes ont manifesté une retenue
certaine face à la nouvelle autorité, excluant de faire de la viol
ence un moyen d'expression de leur
contestation.
Le bouclage quasi permanent des Territoires autonomes et occupés par
Israël et le remplacement massif
des ouvriers palestiniens autorisés à travailler en Israël (14
0 000 avant le soulèvement de 1987, une
dizaine de milliers en 1995) par une main-d'oeuvre en provenance d'Euro
pe de l'Est et d'Asie, l'incapacité
de Yasser Arafat, chef de l'OLP et président de l'Autorité palesti
nienne, à rompre avec des pratiques de
clientélisme, le manque d'enthousiasme de la communauté internatio
nale à tenir ses promesses (sur les
quelque 720 millions de dollars d'aide économique annoncés pour 19
94, 275 millions environ seulement
ont été versés, dont 200 pour les seules dépenses courantes
de l'administration) ont empêché
l'amélioration des conditions économiques tant attendue: le chô
mage toucherait dorénavant 60% des
populations de la bande de Gaza, dont le niveau de vie aurait baissé
de moitié en un an.
Devant ces difficultés croissantes et en dépit d'un transfert part
iel aux Palestiniens de responsabilités
jusque-là assumées en Cisjordanie par l'administration israélie
nne, rares étaient ceux qui, à l'été 1995,
croyaient encore à court terme au redéploiement de l'armée isra
élienne en Cisjordanie et à l'organisation
d'élections d'un Conseil de l'autonomie, initialement prévus pour
juillet 1994.
Personne ne semblait
envisager pour autant un retour de l'armée israélienne dans les zo
nes de Gaza maintenant autonomes.
Les nouvelles orientations politiques annoncées en janvier 1995 par l
e Premier ministre israélien Itzhak
Rabin ont tourné autour du mot d'ordre de "séparation" totale entr
e les deux peuples israélien et
palestinien, gageure surprenante au moment où la même administrati
on encourageait, par
l'intensification des saisies de terres et de programmes de construction
de nouveaux logements et
d'infrastructures, l'accroissement du nombre de colons mêlés aux P
alestiniens (plus de 300 000,
Jérusalem-Est comprise)..
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