chinoise, philosophie - philosophie.
Publié le 06/12/2021
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chinoise, philosophie - philosophie.
1
PRÉSENTATION
chinoise, philosophie, panorama des différentes écoles de pensée fondées par les lettrés et sages chinois, du VIe siècle av. J.-C. à nos jours.
La philosophie chinoise a traversé trois phases historiques distinctes : la période classique, phase créative qui s'étend du
pensée étrangère ; et l'époque moderne, du
XIe
VIe
au
IIe
siècle av. J.-C. ; la période médiévale, du
IIe
siècle av. J.-C. au
XIe
apr. J.-C., phase de synthèse et d'absorption de la
siècle jusqu'au présent, phase de maturation des tendances philosophiques antérieures et d'introduction de nouvelles philosophies en provenance d'Occident. Au cours de cette histoire, la pensée
chinoise, fondamentalement syncrétique, a mêlé l'humanisme au spiritualisme, le rationalisme à la mystique religieuse.
2
PÉRIODE CLASSIQUE
La période classique de la philosophie chinoise couvre les dernières années de la dynastie Zhou (1122-256 av. J.-C.). Pendant cette période de bouleversements sociaux et politiques, les États féodaux gagnèrent en puissance, éclipsant
progressivement les Zhou. Les liens féodaux se firent plus lâches. Les luttes se multiplièrent au Ve siècle av. J.-C. Aux troubles succéda l'anarchie, aux IVe et IIIe siècles, tandis que le développement des échanges modifiait les fondements de la
société agraire. C'est dans ce climat d'anarchie politique et de crise sociale qu'émergea une nouvelle classe de lettrés fonctionnaires, composée d'hommes qui aspiraient, par leur érudition et leur sagesse, à réunifier l'Empire et à restaurer l'ordre dans
la société.
2.1
Confucius et le confucianisme
Le plus important de ces lettrés était Confucius (v. 555 av. J.-C.-v. 479 av. J.-C.), aristocrate de petite noblesse et fonctionnaire de l'État de Lu, situé dans l'actuelle province de Shandong. Comme Socrate, il n'a laissé aucun écrit, mais son
enseignement oral fut rapporté dans les Entretiens recueillis par ses disciples. Pour rétablir l'ordre et la prospérité, il prônait la restauration des institutions gouvernementales, familiales et sociales de l'Empire et des règles de la bienséance prescrites
par la littérature classique des débuts de la dynastie des Zhou. L'individu était cependant au centre de son système. Confucius enseignait que tout être humain doit cultiver les vertus personnelles qui répondent à son statut social : le prince,
l'humanité ; le vassal, le respect ; le fils, la piété filiale ; le père, la bonté ; le citoyen, la bonne foi ; cela étant la seule manière d'instaurer l'harmonie dans la hiérarchie échelonnée de la famille, de la société et de l'État. Les individus les plus
importants étaient le monarque et ses conseillers qui, par leur vertu et leur « humanité «, devaient donner l'exemple dans le royaume.
Confucius ne se prononça pas directement sur des questions alors pressantes telles que la nature de l'homme, les droits du peuple contre les monarques tyranniques et l'influence du surnaturel dans les affaires humaines. Deux de ses disciples du IVe
et du IIIe siècle av. J.-C., Mencius et Xunzi, ont beaucoup contribué à clarifier ces questions. Mencius affirmait que la nature humaine est foncièrement bonne et qu'elle peut être cultivée non seulement par l'étude, comme l'enseignait Confucius, mais
par un processus individuel de développement intérieur. Comme Confucius, Mencius approuvait l'ordre hiérarchique de la société dans laquelle il vivait, mais il insistait avec beaucoup plus de vigueur sur la responsabilité du monarque envers ses
sujets et sur le bien-être du peuple. Les monarques Zhou se prévalaient de la doctrine du « mandat du Ciel « -- le Ciel était considéré comme l'autorité impersonnelle gouvernant l'univers. Mencius soutenait que le mandat du Ciel trouvait son
expression dans l'approbation du monarque par le peuple. Si le peuple se soulevait et renversait un tyran, il était démontré que le Ciel avait retiré son mandat. Au nom du Ciel, Mencius réclamait rien moins que le droit à la rébellion pour le peuple
chinois.
Xunzi, en revanche, soutenait que l'homme n'est pas originellement bon et condamnait toute forme de rébellion. Mais il était suffisamment optimiste pour croire en la capacité illimitée du peuple à se perfectionner. Il enseignait que, par l'éducation,
l'étude des classiques et les règles de la bienséance, on pouvait gagner la vertu et rétablir l'ordre dans la société. Xunzi dota ainsi le confucianisme d'une philosophie de l'éducation normative, associant à la doctrine confucianiste des règles rigides de
conduite humaine.
2.2
Taoïsme, le mohisme et le Ying-yang
La deuxième grande philosophie de l'époque fut le taoïsme. Le philosophe Lao-tseu, qui vécut probablement au VIe siècle av. J.-C., est généralement considéré comme le fondateur de l'école. Alors que le confucianisme recherchait l'épanouissement
de l'être humain par l'éducation morale et l'établissement d'une société ordonnée hiérarchiquement, le taoïsme cherchait à préserver la vie humaine en suivant la « Voie de la Nature « (Tao) : retour aux communautés agraires primitives et à un
gouvernement qui n'empiète pas sur la vie individuelle. Le taoïsme tentait d'amener l'individu à l'harmonie parfaite avec la nature par une union mystique au Tao. Cette mystique fut poussée encore plus loin par Zhuangzi, philosophe taoïste de la fin
du IVe siècle av. J.-C., qui enseignait que l'individu pouvait, par l'union mystique au Tao, s'élever au-dessus de la nature, de la vie, et même de la mort.
Parmi les autres écoles importantes de cette période, on compte le mohisme, le naturalisme et l'école des dialecticiens. Le mohisme, fondé par Mozi au Ve siècle av. J.-C., enseignait un utilitarisme strict et l'amour mutuel de tous les hommes,
indépendamment des relations familiales ou sociales.
Se développant au IVe siècle av. J.-C., le naturalisme expliquait les mécanismes de l'univers sur la base de certains principes cosmiques : le plus connu est le couple antinomique « yin « et « yang «, qui représente les dualismes en interaction dans la
nature, mâle et femelle, versant d'ombre et versant de lumière, été et hiver. À la même époque, les dialecticiens ébauchèrent un système de logique fondé sur une analyse linguistique et destiné à préserver la pensée des équivoques inhérentes au
langage.
2.3
Légisme
Le légisme devint la philosophie dominante dans l'État de Qin pendant les années chaotiques du IVe et du IIIe siècle av. J.-C. Deux disciples de Xunzi, Han Fei et Li Si, furent respectivement le principal philosophe et le principal praticien du légisme.
Reprenant les convictions de Xunzi, ils soutenaient que l'homme est incorrigible et que des règles sévères sont nécessaires pour réglementer sa conduite. Les légistes élaborèrent ainsi une philosophie politique qui met l'accent sur des lois strictes et
des peines sévères, dans le but de maîtriser tous les aspects de la société humaine. Ils accordaient plus de prix à la création d'un État fort, dont le monarque serait doté d'un pouvoir illimité, qu'à la préservation de la liberté individuelle.
Le légisme s'avéra un instrument efficace pour créer un système économique et militaire puissant. En 221 av. J.-C., au terme d'une politique de conquête audacieuse, les Qin avaient réussi à établir la première dynastie impériale de Chine, empire
unifié et centralisé caractérisé par des lois strictes, une censure sévère (qui conduisit par exemple à l'autodafé des livres de philosophie non-légistes en 213 av. J.-C.), le contrôle gouvernemental de l'économie et de gigantesques projets comme la
Grande Muraille, édifiée par des forçats.
Ce régime tyrannique de la dynastie Qin poussa le peuple chinois à la révolte. En 206 av. J.-C., un chef rebelle d'origine plébéienne fondait la dynastie des Han, qui dura quatre cents ans. L'administration centralisée inspirée par le légisme fut
préservée (en principe, elle persista jusqu'en 1912), mais le contrôle gouvernemental de l'économie et de l'idéologie se fit moins fort. De nombreuses idées qui s'étaient propagées pendant les dernières années de la dynastie Zhou furent remises à
l'honneur et réexaminées dans le but d'ériger un système de pensée susceptible de servir de fondement philosophique au nouvel empire des Han, alors en pleine expansion.
2.4
Confucianisme des Han
Se fondant en grande partie sur la conception de l'univers de Xunzi comme triade du Ciel, de la Terre et de l'Humanité, les philosophes confucianistes des Han ont forgé un système de pensée qui englobait la cosmologie du yin et du yang des
naturalistes, le souci du taoïsme de percevoir l'ordre de la nature et de s'y conformer, les enseignements de Confucius sur le gouvernement bienveillant, le régime des monarques vertueux et le respect pour l'érudition, et enfin les principes légistes de
l'administration et du développement économique. Ils espéraient que cette philosophie syncrétique fournirait au monarque et au gouvernement les connaissances nécessaires pour comprendre les sphères célestes et terrestres de la triade et les
moyens de contrôler la sphère humaine, de façon à la coordonner avec le Ciel et la Terre et à établir une harmonie parfaite dans l'univers. L'éclectisme qui inspirait cette synthèse philosophique, s'il fut à l'origine animé par un esprit rationaliste, se
laissa vite gagner par de vieilles croyances indigènes, par la magie et les pratiques du chamanisme. Bien que le confucianisme Han ait profité du soutien du gouvernement à partir de 136 av. J.-C. et qu'il soit devenu par la suite l'idéologie officielle de
la magistrature, son côté excessivement superstitieux suscita un mouvement d'opposition « positiviste « pendant les premiers siècles de notre ère, et l'école elle-même se divisa sur des questions d'authenticité de textes classiques.
3
MOYEN ÂGE
Après la chute des Han et le morcellement de l'Empire s'ensuivit une longue période d'anarchie, qui fut néanmoins propice à l'émergence des nouveaux courants philosophiques ; ce fut le renouvellement du taoïsme et surtout l'implantation et la
diffusion en Chine du bouddhisme.
3.1
Bouddhisme
Le bouddhisme pénétra discrètement en Chine à partir de l'Inde et de l'Asie Centrale et se diffusa entre le Ier et le VIe siècle. Des difficultés de langue ont d'abord gêné les Chinois dans leur effort pour saisir les subtilités philosophiques du système
indien, et les déformations de la doctrine qu'elles suscitèrent conduisirent à la formulation d'un bouddhisme chinois original. Les pèlerins chinois revenant d'Inde et le grand traducteur d'Asie centrale, Kumarajiva, contribuèrent largement à cette
diffusion. Les enseignements du bouddhisme étaient fondamentalement religieux et mystiques, offrant une méthode d'ascèse pour la délivrance des souffrances de la vie et l'accès, au terme de multiples réincarnations, à un état parfait et
indescriptible d'extinction du désir, le nirvana.
Le développement du bouddhisme en Chine fut déterminé par la prédilection des Chinois pour le syncrétisme, réconciliation de croyances religieuses contraires. Le bouddhisme indien était divisé en sectes : certaines soutenaient que les éléments
fondamentaux de l'existence étaient réels (réalisme) et d'autres qu'ils étaient irréels ou vides (idéalisme). Aucune de ces positions extrêmes ne pouvait satisfaire les philosophes bouddhistes chinois de la secte Tiantai, qui formulèrent la doctrine de la
« triple vérité parfaitement harmonieuse « pour expliquer la nature de l'existence. Selon cette doctrine, bien que les choses soient fondamentalement vides, elles ont une existence réelle temporaire. La métaphysique syncrétiste des écoles du Tiantai
fut la plus grande contribution doctrinale au bouddhisme ; mais c'est l'école du Chan (Méditation) qui suscita l'intérêt le plus large et le plus durable en Chine, enseignant une méthode directe et intuitive pour pénétrer la vraie nature de l'univers.
3.2
Période syncrétiste
La réunification de la Chine sous la dynastie Sui (589-618) et la dynastie Tang (618-907) marqua le début de plusieurs siècles de syncrétisme religieux et philosophique impliquant le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme renaissant. Le
bouddhisme domina d'abord, mais, seul parmi ces trois écoles, le confucianisme offrait une philosophie politique et sociale adaptée aux besoins d'un empire centralisé. En conséquence, il fut rétabli comme fondement de la formation des futurs
fonctionnaires, et la classe officielle cultivée se tourna de plus en plus exclusivement vers le confucianisme. Ceci mena à la proscription de l'Église bouddhiste en 845.
Le néoconfucianisme se développa à partir de l'étude renouvelée des classiques, qu'exigeaient les examens du service public impérial. Il tenta d'affermir l'éthique confucianiste en lui donnant une base métaphysique et cosmologique. Ce faisant, il
répondait à une exigence philosophique typique du bouddhisme, qui avait introduit en Chine le goût de la métaphysique. Le néoconfucianisme enseignait qu'un principe préside à toutes les choses de l'univers et affirmait que sa connaissance unit
l'homme à l'univers et le guide dans ses relations personnelles, sociales et politiques. À l'opposé, le bouddhisme enseignait que toutes les choses de l'univers sont vides, et que les affaires du monde doivent être méprisées. Le taoïsme enfin ne tenait
pas l'univers pour vide, mais il cherchait un accomplissement individuel plutôt que social.
4
TEMPS MODERNES
Le néoconfucianisme trouva son expression dans trois écoles : l'école du Principe (rationalisme), l'école de l'Esprit (idéalisme) et l'école des Connaissances pratiques (empirisme).
4.1
École du Principe
La spéculation métaphysique du XIe siècle fut synthétisée, au XIIe siècle, par le grand philosophe néoconfucianiste Zhu Xi, qui élabora les doctrines de l'école du Principe. Au XIVe siècle, ces doctrines furent adoptées pour les examens de
l'administration impériale, restés identiques jusqu'en 1905. Cette école affirmait que toutes les choses sont composées de deux éléments ; le principe (li), reflet du Grand Absolu (Tai Ji), et la matière (qi). Cette dualité se retrouvait en l'esprit humain,
dont la structure reproduit celle du cosmos. Étudier la nature des choses et cultiver sa personnalité permettait au sage de parvenir à l'intelligence du principe ultime, et à privilégier en soi-même le li (la nature humaine, foncièrement bonne) sur le qi
(les tendances matérielles).
4.2
École de l'Esprit
L'école néoconfucianiste de l'Esprit prit naissance aux XIe et XIIe siècles, mais ce n'est qu'à la fin du XVe siècle qu'elle trouva son véritable porte-parole dans la personne de l'érudit et homme politique Wang Yangming. Reprenant les premiers
enseignements de l'école, Wang soutenait que l'esprit n'est pas une combinaison de li et qi, mais le pur li, le principe. Comme l'esprit est le principe pur, non encombré par le qi, il possède la bonté essentielle de la nature humaine. Tout le monde
possède donc la bonne connaissance innée et doit seulement regarder en lui-même pour la trouver. Wang affirmait cependant que la connaissance vraiment bonne devait avoir des conséquences pratiques. Il en déduisit que la connaissance bonne et
l'action vertueuse forment une unité indivisible, la première se développant spontanément dans la seconde. Après la mort de Wang, l'école de l'Esprit se tourna vers des pratiques méditatives et introspectives apparentées au Zen, et à une forme
extrême d'idéalisme, se détournant entièrement du monde extérieur.
4.3
École des Connaissances pratiques
Au début de la dynastie manchoue des Qing, qui s'établit, en 1644, à la chute de la dynastie Ming, les penseurs chinois reprochaient aux néoconfucianistes d'avoir déformé l'enseignement authentique du maître en introduisant des éléments
métaphysiques d'origine bouddhiste et taoïste. L'école des Connaissances pratiques rejetait à la fois la spéculation métaphysique de l'école orthodoxe du Principe et l'idéalisme subjectif des disciples de Wang Yangming. Elle appelait à un retour du
concret, du quotidien, de l'objectif dans la discussion philosophique. Elle favorisa un retour aux textes classiques de la dynastie des Han, dans le but de redonner vie aux véritables doctrines éthiques et sociopolitiques du confucianisme. Cette étude
engendra un esprit hautement critique et des méthodes scientifiques de vérification textuelle précise. Le plus grand philosophe de cette école fut Dai Zhen qui, au XVIIIe siècle, s'opposa à la doctrine néoconfucianiste selon laquelle la vérité ou les
principes des choses existent dans l'esprit humain et peuvent être saisis par une discipline mentale. Il estimait que cette doctrine avait conduit à une introspection excessive et au mysticisme. Le principe, poursuivait-il, ne pouvait être découvert que
dans les choses et ne pouvait être étudié objectivement qu'en recueillant et en analysant les données factuelles. Cependant, de telles méthodes scientifiques ne furent jamais utilisées par l'école dans l'étude du monde naturel ; elle se consacra plutôt
à l'étude des affaires humaines, ce qui la conduisit à développer une érudition remarquable dans des domaines comme la philologie ou la géographie historique, mais elle ne suscita que peu de nouvelles connaissances et aucun progrès des sciences
naturelles.
4.4
Spéculation et influences occidentales aux XIXe et XXe siècles
Les faiblesses du néoconfucianisme devinrent éclatantes au XIXe siècle. La spéculation métaphysique était impuissante à expliquer les changements que l'influence grandissante de l'Occident rendait nécessaires en Chine et l'éthique traditionnelle
paraissait devoir entraver, sinon vouer à l'échec, les efforts de modernisation de la Chine. Dans les années 1890, le jeune philosophe Kang Youwei entreprit d'adapter le confucianisme au monde moderne. Dans son traité révolutionnaire Confucius le
réformateur, Kang présente Confucius comme un penseur progressiste et s'en réclame pour définir un vaste programme utopiste de réforme sociale et politique. Le programme de réforme libérale de Kang, mis brièvement en pratique en 1898,
échoua, se heurtant à la résistance des confucianistes orthodoxes, tout puissants dans le gouvernement impérial. Kang lui-même fut expulsé, échappant de peu à la peine capitale.
Vers 1897, la philosophie occidentale était apparue en Chine par l'intermédiaire de traductions. Adam Smith et Montesquieu, Spencer et Darwin, mais également les anarchistes russes révélèrent aux Chinois des idées sociales et politiques avancées et
une conception évolutionniste de la vie et de la société. Au cours des décennies suivantes, un grand nombre d'idées de la philosophie occidentale furent introduites en Chine par les étudiants à leur retour d'Amérique du Nord et d'Europe.
Au XXe siècle, les philosophies occidentales les plus influentes en Chine furent le pragmatisme et le matérialisme dialectique. Le premier, illustré dans les écrits de Hu Sih, disciple du philosophe américain John Dewey, concevait les idées comme les
instruments permettant de faire face aux situations et mettait l'accent sur les résultats. Parfaitement adapté à une philosophie de réforme, il joua un rôle important dans le Nouveau mouvement culturel (à partir de 1917), qui tenta de moderniser la
vie sociale et intellectuelle chinoise. Cependant, au cours des années 1920, l'influence du pragmatisme s'effaça progressivement au bénéfice des courants de pensées marxistes et des espoirs inspirés par l'idéal révolutionnaire qui les animait. Le
matérialisme dialectique de Karl Marx était connu en Chine depuis 1919. Avant de devenir, sous la forme du marxisme-léninisme, la doctrine officielle du Parti communiste chinois en 1949, la doctrine communiste fut d'abord discutée dans un esprit
d'ouverture, en particulier le matérialisme historique -- l'interprétation économique de l'histoire --, qui bénéficia d'une réception favorable, même chez les philosophes non communistes.
À partir de 1949, le marxisme s'imposa en Chine avec Mao Zedong, qui entendait « déplacer « la problématique marxiste sur le terrain spécifique de la Chine et ne voulut jamais séparer la doctrine de l'action révolutionnaire concrète.
Le XXe siècle connut, à partir des années 1920, un renouveau du confucianisme, dont le représentant principal fut Feng Youlan, qui développa et reconstitua l'école néoconfucianiste du Principe. Bien que ses conclusions fussent similaires à celles des
néoconfucianistes de la dynastie Song, Feng livra de nouveaux arguments logiques et clarifia le système originaire. Cependant, dans les années 1960, Feng se tourna vers le matérialisme historique et révisa son ouvrage Histoire de la philosophie
chinoise (1931-1936) conformément aux idées du marxisme-léninisme.
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PRÉSENTATION
chinoise, philosophie, panorama des différentes écoles de pensée fondées par les lettrés et sages chinois, du VIe siècle av. J.-C. à nos jours.
La philosophie chinoise a traversé trois phases historiques distinctes : la période classique, phase créative qui s'étend du
pensée étrangère ; et l'époque moderne, du
XIe
VIe
au
IIe
siècle av. J.-C. ; la période médiévale, du
IIe
siècle av. J.-C. au
XIe
apr. J.-C., phase de synthèse et d'absorption de la
siècle jusqu'au présent, phase de maturation des tendances philosophiques antérieures et d'introduction de nouvelles philosophies en provenance d'Occident. Au cours de cette histoire, la pensée
chinoise, fondamentalement syncrétique, a mêlé l'humanisme au spiritualisme, le rationalisme à la mystique religieuse.
2
PÉRIODE CLASSIQUE
La période classique de la philosophie chinoise couvre les dernières années de la dynastie Zhou (1122-256 av. J.-C.). Pendant cette période de bouleversements sociaux et politiques, les États féodaux gagnèrent en puissance, éclipsant
progressivement les Zhou. Les liens féodaux se firent plus lâches. Les luttes se multiplièrent au Ve siècle av. J.-C. Aux troubles succéda l'anarchie, aux IVe et IIIe siècles, tandis que le développement des échanges modifiait les fondements de la
société agraire. C'est dans ce climat d'anarchie politique et de crise sociale qu'émergea une nouvelle classe de lettrés fonctionnaires, composée d'hommes qui aspiraient, par leur érudition et leur sagesse, à réunifier l'Empire et à restaurer l'ordre dans
la société.
2.1
Confucius et le confucianisme
Le plus important de ces lettrés était Confucius (v. 555 av. J.-C.-v. 479 av. J.-C.), aristocrate de petite noblesse et fonctionnaire de l'État de Lu, situé dans l'actuelle province de Shandong. Comme Socrate, il n'a laissé aucun écrit, mais son
enseignement oral fut rapporté dans les Entretiens recueillis par ses disciples. Pour rétablir l'ordre et la prospérité, il prônait la restauration des institutions gouvernementales, familiales et sociales de l'Empire et des règles de la bienséance prescrites
par la littérature classique des débuts de la dynastie des Zhou. L'individu était cependant au centre de son système. Confucius enseignait que tout être humain doit cultiver les vertus personnelles qui répondent à son statut social : le prince,
l'humanité ; le vassal, le respect ; le fils, la piété filiale ; le père, la bonté ; le citoyen, la bonne foi ; cela étant la seule manière d'instaurer l'harmonie dans la hiérarchie échelonnée de la famille, de la société et de l'État. Les individus les plus
importants étaient le monarque et ses conseillers qui, par leur vertu et leur « humanité «, devaient donner l'exemple dans le royaume.
Confucius ne se prononça pas directement sur des questions alors pressantes telles que la nature de l'homme, les droits du peuple contre les monarques tyranniques et l'influence du surnaturel dans les affaires humaines. Deux de ses disciples du IVe
et du IIIe siècle av. J.-C., Mencius et Xunzi, ont beaucoup contribué à clarifier ces questions. Mencius affirmait que la nature humaine est foncièrement bonne et qu'elle peut être cultivée non seulement par l'étude, comme l'enseignait Confucius, mais
par un processus individuel de développement intérieur. Comme Confucius, Mencius approuvait l'ordre hiérarchique de la société dans laquelle il vivait, mais il insistait avec beaucoup plus de vigueur sur la responsabilité du monarque envers ses
sujets et sur le bien-être du peuple. Les monarques Zhou se prévalaient de la doctrine du « mandat du Ciel « -- le Ciel était considéré comme l'autorité impersonnelle gouvernant l'univers. Mencius soutenait que le mandat du Ciel trouvait son
expression dans l'approbation du monarque par le peuple. Si le peuple se soulevait et renversait un tyran, il était démontré que le Ciel avait retiré son mandat. Au nom du Ciel, Mencius réclamait rien moins que le droit à la rébellion pour le peuple
chinois.
Xunzi, en revanche, soutenait que l'homme n'est pas originellement bon et condamnait toute forme de rébellion. Mais il était suffisamment optimiste pour croire en la capacité illimitée du peuple à se perfectionner. Il enseignait que, par l'éducation,
l'étude des classiques et les règles de la bienséance, on pouvait gagner la vertu et rétablir l'ordre dans la société. Xunzi dota ainsi le confucianisme d'une philosophie de l'éducation normative, associant à la doctrine confucianiste des règles rigides de
conduite humaine.
2.2
Taoïsme, le mohisme et le Ying-yang
La deuxième grande philosophie de l'époque fut le taoïsme. Le philosophe Lao-tseu, qui vécut probablement au VIe siècle av. J.-C., est généralement considéré comme le fondateur de l'école. Alors que le confucianisme recherchait l'épanouissement
de l'être humain par l'éducation morale et l'établissement d'une société ordonnée hiérarchiquement, le taoïsme cherchait à préserver la vie humaine en suivant la « Voie de la Nature « (Tao) : retour aux communautés agraires primitives et à un
gouvernement qui n'empiète pas sur la vie individuelle. Le taoïsme tentait d'amener l'individu à l'harmonie parfaite avec la nature par une union mystique au Tao. Cette mystique fut poussée encore plus loin par Zhuangzi, philosophe taoïste de la fin
du IVe siècle av. J.-C., qui enseignait que l'individu pouvait, par l'union mystique au Tao, s'élever au-dessus de la nature, de la vie, et même de la mort.
Parmi les autres écoles importantes de cette période, on compte le mohisme, le naturalisme et l'école des dialecticiens. Le mohisme, fondé par Mozi au Ve siècle av. J.-C., enseignait un utilitarisme strict et l'amour mutuel de tous les hommes,
indépendamment des relations familiales ou sociales.
Se développant au IVe siècle av. J.-C., le naturalisme expliquait les mécanismes de l'univers sur la base de certains principes cosmiques : le plus connu est le couple antinomique « yin « et « yang «, qui représente les dualismes en interaction dans la
nature, mâle et femelle, versant d'ombre et versant de lumière, été et hiver. À la même époque, les dialecticiens ébauchèrent un système de logique fondé sur une analyse linguistique et destiné à préserver la pensée des équivoques inhérentes au
langage.
2.3
Légisme
Le légisme devint la philosophie dominante dans l'État de Qin pendant les années chaotiques du IVe et du IIIe siècle av. J.-C. Deux disciples de Xunzi, Han Fei et Li Si, furent respectivement le principal philosophe et le principal praticien du légisme.
Reprenant les convictions de Xunzi, ils soutenaient que l'homme est incorrigible et que des règles sévères sont nécessaires pour réglementer sa conduite. Les légistes élaborèrent ainsi une philosophie politique qui met l'accent sur des lois strictes et
des peines sévères, dans le but de maîtriser tous les aspects de la société humaine. Ils accordaient plus de prix à la création d'un État fort, dont le monarque serait doté d'un pouvoir illimité, qu'à la préservation de la liberté individuelle.
Le légisme s'avéra un instrument efficace pour créer un système économique et militaire puissant. En 221 av. J.-C., au terme d'une politique de conquête audacieuse, les Qin avaient réussi à établir la première dynastie impériale de Chine, empire
unifié et centralisé caractérisé par des lois strictes, une censure sévère (qui conduisit par exemple à l'autodafé des livres de philosophie non-légistes en 213 av. J.-C.), le contrôle gouvernemental de l'économie et de gigantesques projets comme la
Grande Muraille, édifiée par des forçats.
Ce régime tyrannique de la dynastie Qin poussa le peuple chinois à la révolte. En 206 av. J.-C., un chef rebelle d'origine plébéienne fondait la dynastie des Han, qui dura quatre cents ans. L'administration centralisée inspirée par le légisme fut
préservée (en principe, elle persista jusqu'en 1912), mais le contrôle gouvernemental de l'économie et de l'idéologie se fit moins fort. De nombreuses idées qui s'étaient propagées pendant les dernières années de la dynastie Zhou furent remises à
l'honneur et réexaminées dans le but d'ériger un système de pensée susceptible de servir de fondement philosophique au nouvel empire des Han, alors en pleine expansion.
2.4
Confucianisme des Han
Se fondant en grande partie sur la conception de l'univers de Xunzi comme triade du Ciel, de la Terre et de l'Humanité, les philosophes confucianistes des Han ont forgé un système de pensée qui englobait la cosmologie du yin et du yang des
naturalistes, le souci du taoïsme de percevoir l'ordre de la nature et de s'y conformer, les enseignements de Confucius sur le gouvernement bienveillant, le régime des monarques vertueux et le respect pour l'érudition, et enfin les principes légistes de
l'administration et du développement économique. Ils espéraient que cette philosophie syncrétique fournirait au monarque et au gouvernement les connaissances nécessaires pour comprendre les sphères célestes et terrestres de la triade et les
moyens de contrôler la sphère humaine, de façon à la coordonner avec le Ciel et la Terre et à établir une harmonie parfaite dans l'univers. L'éclectisme qui inspirait cette synthèse philosophique, s'il fut à l'origine animé par un esprit rationaliste, se
laissa vite gagner par de vieilles croyances indigènes, par la magie et les pratiques du chamanisme. Bien que le confucianisme Han ait profité du soutien du gouvernement à partir de 136 av. J.-C. et qu'il soit devenu par la suite l'idéologie officielle de
la magistrature, son côté excessivement superstitieux suscita un mouvement d'opposition « positiviste « pendant les premiers siècles de notre ère, et l'école elle-même se divisa sur des questions d'authenticité de textes classiques.
3
MOYEN ÂGE
Après la chute des Han et le morcellement de l'Empire s'ensuivit une longue période d'anarchie, qui fut néanmoins propice à l'émergence des nouveaux courants philosophiques ; ce fut le renouvellement du taoïsme et surtout l'implantation et la
diffusion en Chine du bouddhisme.
3.1
Bouddhisme
Le bouddhisme pénétra discrètement en Chine à partir de l'Inde et de l'Asie Centrale et se diffusa entre le Ier et le VIe siècle. Des difficultés de langue ont d'abord gêné les Chinois dans leur effort pour saisir les subtilités philosophiques du système
indien, et les déformations de la doctrine qu'elles suscitèrent conduisirent à la formulation d'un bouddhisme chinois original. Les pèlerins chinois revenant d'Inde et le grand traducteur d'Asie centrale, Kumarajiva, contribuèrent largement à cette
diffusion. Les enseignements du bouddhisme étaient fondamentalement religieux et mystiques, offrant une méthode d'ascèse pour la délivrance des souffrances de la vie et l'accès, au terme de multiples réincarnations, à un état parfait et
indescriptible d'extinction du désir, le nirvana.
Le développement du bouddhisme en Chine fut déterminé par la prédilection des Chinois pour le syncrétisme, réconciliation de croyances religieuses contraires. Le bouddhisme indien était divisé en sectes : certaines soutenaient que les éléments
fondamentaux de l'existence étaient réels (réalisme) et d'autres qu'ils étaient irréels ou vides (idéalisme). Aucune de ces positions extrêmes ne pouvait satisfaire les philosophes bouddhistes chinois de la secte Tiantai, qui formulèrent la doctrine de la
« triple vérité parfaitement harmonieuse « pour expliquer la nature de l'existence. Selon cette doctrine, bien que les choses soient fondamentalement vides, elles ont une existence réelle temporaire. La métaphysique syncrétiste des écoles du Tiantai
fut la plus grande contribution doctrinale au bouddhisme ; mais c'est l'école du Chan (Méditation) qui suscita l'intérêt le plus large et le plus durable en Chine, enseignant une méthode directe et intuitive pour pénétrer la vraie nature de l'univers.
3.2
Période syncrétiste
La réunification de la Chine sous la dynastie Sui (589-618) et la dynastie Tang (618-907) marqua le début de plusieurs siècles de syncrétisme religieux et philosophique impliquant le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme renaissant. Le
bouddhisme domina d'abord, mais, seul parmi ces trois écoles, le confucianisme offrait une philosophie politique et sociale adaptée aux besoins d'un empire centralisé. En conséquence, il fut rétabli comme fondement de la formation des futurs
fonctionnaires, et la classe officielle cultivée se tourna de plus en plus exclusivement vers le confucianisme. Ceci mena à la proscription de l'Église bouddhiste en 845.
Le néoconfucianisme se développa à partir de l'étude renouvelée des classiques, qu'exigeaient les examens du service public impérial. Il tenta d'affermir l'éthique confucianiste en lui donnant une base métaphysique et cosmologique. Ce faisant, il
répondait à une exigence philosophique typique du bouddhisme, qui avait introduit en Chine le goût de la métaphysique. Le néoconfucianisme enseignait qu'un principe préside à toutes les choses de l'univers et affirmait que sa connaissance unit
l'homme à l'univers et le guide dans ses relations personnelles, sociales et politiques. À l'opposé, le bouddhisme enseignait que toutes les choses de l'univers sont vides, et que les affaires du monde doivent être méprisées. Le taoïsme enfin ne tenait
pas l'univers pour vide, mais il cherchait un accomplissement individuel plutôt que social.
4
TEMPS MODERNES
Le néoconfucianisme trouva son expression dans trois écoles : l'école du Principe (rationalisme), l'école de l'Esprit (idéalisme) et l'école des Connaissances pratiques (empirisme).
4.1
École du Principe
La spéculation métaphysique du XIe siècle fut synthétisée, au XIIe siècle, par le grand philosophe néoconfucianiste Zhu Xi, qui élabora les doctrines de l'école du Principe. Au XIVe siècle, ces doctrines furent adoptées pour les examens de
l'administration impériale, restés identiques jusqu'en 1905. Cette école affirmait que toutes les choses sont composées de deux éléments ; le principe (li), reflet du Grand Absolu (Tai Ji), et la matière (qi). Cette dualité se retrouvait en l'esprit humain,
dont la structure reproduit celle du cosmos. Étudier la nature des choses et cultiver sa personnalité permettait au sage de parvenir à l'intelligence du principe ultime, et à privilégier en soi-même le li (la nature humaine, foncièrement bonne) sur le qi
(les tendances matérielles).
4.2
École de l'Esprit
L'école néoconfucianiste de l'Esprit prit naissance aux XIe et XIIe siècles, mais ce n'est qu'à la fin du XVe siècle qu'elle trouva son véritable porte-parole dans la personne de l'érudit et homme politique Wang Yangming. Reprenant les premiers
enseignements de l'école, Wang soutenait que l'esprit n'est pas une combinaison de li et qi, mais le pur li, le principe. Comme l'esprit est le principe pur, non encombré par le qi, il possède la bonté essentielle de la nature humaine. Tout le monde
possède donc la bonne connaissance innée et doit seulement regarder en lui-même pour la trouver. Wang affirmait cependant que la connaissance vraiment bonne devait avoir des conséquences pratiques. Il en déduisit que la connaissance bonne et
l'action vertueuse forment une unité indivisible, la première se développant spontanément dans la seconde. Après la mort de Wang, l'école de l'Esprit se tourna vers des pratiques méditatives et introspectives apparentées au Zen, et à une forme
extrême d'idéalisme, se détournant entièrement du monde extérieur.
4.3
École des Connaissances pratiques
Au début de la dynastie manchoue des Qing, qui s'établit, en 1644, à la chute de la dynastie Ming, les penseurs chinois reprochaient aux néoconfucianistes d'avoir déformé l'enseignement authentique du maître en introduisant des éléments
métaphysiques d'origine bouddhiste et taoïste. L'école des Connaissances pratiques rejetait à la fois la spéculation métaphysique de l'école orthodoxe du Principe et l'idéalisme subjectif des disciples de Wang Yangming. Elle appelait à un retour du
concret, du quotidien, de l'objectif dans la discussion philosophique. Elle favorisa un retour aux textes classiques de la dynastie des Han, dans le but de redonner vie aux véritables doctrines éthiques et sociopolitiques du confucianisme. Cette étude
engendra un esprit hautement critique et des méthodes scientifiques de vérification textuelle précise. Le plus grand philosophe de cette école fut Dai Zhen qui, au XVIIIe siècle, s'opposa à la doctrine néoconfucianiste selon laquelle la vérité ou les
principes des choses existent dans l'esprit humain et peuvent être saisis par une discipline mentale. Il estimait que cette doctrine avait conduit à une introspection excessive et au mysticisme. Le principe, poursuivait-il, ne pouvait être découvert que
dans les choses et ne pouvait être étudié objectivement qu'en recueillant et en analysant les données factuelles. Cependant, de telles méthodes scientifiques ne furent jamais utilisées par l'école dans l'étude du monde naturel ; elle se consacra plutôt
à l'étude des affaires humaines, ce qui la conduisit à développer une érudition remarquable dans des domaines comme la philologie ou la géographie historique, mais elle ne suscita que peu de nouvelles connaissances et aucun progrès des sciences
naturelles.
4.4
Spéculation et influences occidentales aux XIXe et XXe siècles
Les faiblesses du néoconfucianisme devinrent éclatantes au XIXe siècle. La spéculation métaphysique était impuissante à expliquer les changements que l'influence grandissante de l'Occident rendait nécessaires en Chine et l'éthique traditionnelle
paraissait devoir entraver, sinon vouer à l'échec, les efforts de modernisation de la Chine. Dans les années 1890, le jeune philosophe Kang Youwei entreprit d'adapter le confucianisme au monde moderne. Dans son traité révolutionnaire Confucius le
réformateur, Kang présente Confucius comme un penseur progressiste et s'en réclame pour définir un vaste programme utopiste de réforme sociale et politique. Le programme de réforme libérale de Kang, mis brièvement en pratique en 1898,
échoua, se heurtant à la résistance des confucianistes orthodoxes, tout puissants dans le gouvernement impérial. Kang lui-même fut expulsé, échappant de peu à la peine capitale.
Vers 1897, la philosophie occidentale était apparue en Chine par l'intermédiaire de traductions. Adam Smith et Montesquieu, Spencer et Darwin, mais également les anarchistes russes révélèrent aux Chinois des idées sociales et politiques avancées et
une conception évolutionniste de la vie et de la société. Au cours des décennies suivantes, un grand nombre d'idées de la philosophie occidentale furent introduites en Chine par les étudiants à leur retour d'Amérique du Nord et d'Europe.
Au XXe siècle, les philosophies occidentales les plus influentes en Chine furent le pragmatisme et le matérialisme dialectique. Le premier, illustré dans les écrits de Hu Sih, disciple du philosophe américain John Dewey, concevait les idées comme les
instruments permettant de faire face aux situations et mettait l'accent sur les résultats. Parfaitement adapté à une philosophie de réforme, il joua un rôle important dans le Nouveau mouvement culturel (à partir de 1917), qui tenta de moderniser la
vie sociale et intellectuelle chinoise. Cependant, au cours des années 1920, l'influence du pragmatisme s'effaça progressivement au bénéfice des courants de pensées marxistes et des espoirs inspirés par l'idéal révolutionnaire qui les animait. Le
matérialisme dialectique de Karl Marx était connu en Chine depuis 1919. Avant de devenir, sous la forme du marxisme-léninisme, la doctrine officielle du Parti communiste chinois en 1949, la doctrine communiste fut d'abord discutée dans un esprit
d'ouverture, en particulier le matérialisme historique -- l'interprétation économique de l'histoire --, qui bénéficia d'une réception favorable, même chez les philosophes non communistes.
À partir de 1949, le marxisme s'imposa en Chine avec Mao Zedong, qui entendait « déplacer « la problématique marxiste sur le terrain spécifique de la Chine et ne voulut jamais séparer la doctrine de l'action révolutionnaire concrète.
Le XXe siècle connut, à partir des années 1920, un renouveau du confucianisme, dont le représentant principal fut Feng Youlan, qui développa et reconstitua l'école néoconfucianiste du Principe. Bien que ses conclusions fussent similaires à celles des
néoconfucianistes de la dynastie Song, Feng livra de nouveaux arguments logiques et clarifia le système originaire. Cependant, dans les années 1960, Feng se tourna vers le matérialisme historique et révisa son ouvrage Histoire de la philosophie
chinoise (1931-1936) conformément aux idées du marxisme-léninisme.
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