Chine: 2005-2006 Consolidation de l'équipe au pouvoir
Publié le 13/09/2020
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Chine 2005-2006
Consolidation de l'équipe au pouvoir
En 2005-2006, la politique chinoise continuait de s'inscrire dans un sys
tème de parti unique.
Forte des
succès économiques du pays, la « quatrième génération
» de dirigeants, promue lors du XVIe congrès du
Parti communiste chinois (PCC) de 2002, a consolidé son pouvoir en
2005.
Hu Jintao, président de la
République populaire de Chine et secrétaire général du PCC,
cumulait les plus hautes fonctions depuis
qu'il a pris, en mars 2005, la tête de la Commission militaire centra
le de l'État, qui chapeaute l'armée.
Les
proches de l'ancien président Jiang Zemin (1993-2003) se sont ralli
és au tandem « Hu-Wen », du nom du
président et du Premier ministre.
Les nominations de décembre 2005
à la tête de provinces et de
municipalités autonomes (Tibet, Heilongjiang, Guizhou, Hunan, Chongq
ing) traduisaient le renforcement
de la base politique de la nouvelle équipe dirigeante.
La direction chinoise a affiché un consensus renouvelé sur les gra
ndes orientations politiques du pays.
L'opposition entre les mouvances centrées autour de Jiang Zemin et de
Hu Jintao s'est estompée : le
premier avait insisté, durant ses dernières années au pouvoir,
sur la priorité à accorder à la croissance et
à la poursuite de la libéralisation économique ; le second a bâ
ti son image sur la défense d'un
gouvernement « proche du peuple », attentif à remédier aux p
roblèmes sociaux nés de la transition.
Une
autre ligne de clivage semble avoir pris le relais, opposant les « li
béraux », favorables à la poursuite du
cours des réformes économiques, à la « nouvelle gauche »,
défendant l'idée d'une pause.
Lors de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP)
de mars 2006, les autorités ont
réaffirmé leur engagement à continuer dans la voie des réfor
mes.
Les mesures annoncées pour renforcer
les politiques sociales sont apparues comme une inflexion limitée de
la ligne suivie jusque-là pour mettre
en place un système capitaliste.
La direction chinoise semble s'êt
re retrouvée sur un compromis « au
centre » entre l'approche plus libérale, dont Jiang Zemin s'éta
it fait le promoteur, et la « nouvelle gauche
», qui s'est de nouveau mobilisée contre le « virage à droit
e » de Hu Jintao et de son Premier ministre.
Elle a ainsi développé tout au long de 2005 deux maîtres mots e
n guise de programme politique :
promouvoir le « développement scientifique » tout en veillant à
favoriser une « société harmonieuse ».
La réforme politique n'était toujours pas à l'ordre du jour.
Da
ns son premier Livre blanc sur la démocratie,
publié en octobre 2005, le gouvernement a clairement distingué son
projet d'édification d'une «
démocratie socialiste » des régimes libéraux occidentaux.
Le
s restrictions à la liberté d'expression, tout
comme la répression de la dissidence sont restées sous le coup du
durcissement apparu en 2004.
Approfondissement du malaise social
Les écarts de richesse entre régions, entre villes et campagnes et
à l'intérieur des villes se sont creusés
en 2005.
Avec un coefficient Gini de 0,49 (mesure comprise entre 0 et 1
des écarts de revenus dans une
société, 0 représentant un écart nul et 1 un écart maximu
m), la Chine figure désormais parmi les pays les
plus inégalitaires du monde.
La précarité croissante de certain
s groupes sociaux (paysans, licenciés du
secteur public, migrants ruraux qui occupent la moitié de l'emploi ur
bain), une corruption massive
persistante, le poids du chômage et les insuffisances de la protectio
n sociale (90 % des ruraux et 50 %
des urbains ne possèdent pas de couverture santé) ont suscité
une nouvelle flambée des mouvements de
protestation en 2005.
63 % des incidents officiellement répertorié
s sont survenus en milieu rural, à la
suite de saisies illégales de terres par les autorités locales.
Le gouvernement chinois prend au sérieux le potentiel déstabilisat
eur du malaise social croissant.
Sous le
nom de « nouvelles campagnes socialistes », il a annoncé en mar
s 2006 une politique de développement
rural.
L'effort devait porter sur l'amélioration du revenu des paysan
s, l'équipement en infrastructures ainsi
que l'accès gratuit à l'éducation et aux soins pour les plus pa
uvres.
La réforme du permis de résidence a
commencé d'être expérimentée dans certaines régions pilot
es pour réduire les différences de droits entre
ruraux et urbains.
L'inversion de la politique de transfert des richesse
s des campagnes vers les villes, ou
de l'agriculture vers l'industrie, amorcée dès les débuts du ré
gime, semble toutefois loin d'être acquise.
La.
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