Chine 2000-2001 S'affirmer comme une grande puissance
Publié le 13/09/2020
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Chine 2000-2001
S'affirmer comme une grande puissance
L'année 2000-2001 a été une année de transition marquée p
ar la préparation de la succession
programmée du président Jiang Zemin en 2002 et les réformes div
erses annoncées dans la perspective de
l'adhésion à l'OMC (Organisation mondiale du commerce).
Cette an
née aura également été une période
de tests, tant sur le plan national - avec, par exemple, la poursuite de
s fermes condamnations du
mouvement Falun gong - que sur le plan international, notamment dans les
relations avec les États-Unis.
Cet activisme des autorités de Pékin reflétait surtout l'inquié
tude du pouvoir politique devant l'évidence de
certaines faiblesses stratégiques de la Chine et la crainte du Parti
communiste chinois (PCC) d'être
délégitimé aux yeux de la population.
Réformes difficiles sur fond de tensions sociales
Deng Xiaoping (au pouvoir jusqu'en 1997) avait mis l'accent sur l'é
conomie pour faire de la Chine une
puissance globale.
Jiang Zemin, épaulé sur ce dossier par le Premi
er ministre Zhu Rongji, aura engagé le
pays dans un vaste programme de réformes pour que l'insertion de la C
hine dans le système économique
international devienne effective.
Le 19 mai 2000, après quatre rounds
de négociations à Pékin, l'Union
européenne et la Chine ont conclu un accord en vue de l'adhésion d
u pays à l'OMC après l'accord bilatéral
passé avec les États-Unis en novembre 1999.
Ces avancées ont si
gnifié l'accélération des programmes de
réformes, qui restent néanmoins extrêmement difficiles à met
tre en œuvre.
Si la bonne volonté des
autorités chinoises pour faire aboutir cette thérapie de choc a é
té régulièrement affichée, des obstacles
majeurs sont demeurés : les négociations conduites en janvier 2001
butaient toujours sur le dossier de
l'agriculture et des services (Pékin souhaitait entrer dans l'OMC av
ec le statut de "pays en
développement" pour pouvoir notamment subventionner ses agriculteurs
à un taux de 10 %).
Par ailleurs,
la Chine doit agir sur deux fronts : libéraliser - en premier lieu, r
estructurer les entreprises publiques - et
développer une protection sociale dans un pays où le non-emploi es
t devenu une réalité inquiétante et où
les disparités sociales ont continué de croître.
Selon les esti
mations officielles, le nombre de chômeurs
s'élevait, en 2000, à 16 millions, et 40 % des richesses étaien
t détenues par 1 % de la population.
Bien
que la Chine ait ratifié en mars 2001 la Convention des Nations unies
sur les droits civiques et sociaux,
elle y a inscrit une clause particulière : le refus de toute organisa
tion syndicale indépendante.
Le développement économique du pays passe aussi par une lutte cont
re les disparités régionales et le
projet de revalorisation de l'Ouest chinois, une zone encore très à
l'écart de la croissance économique
nationale mais aux ressources considérables (56 % du territoire nati
onal et 50 % des ressources
minérales : charbon, or, gaz naturel et pétrole).
Le programme po
ur l'année 2000 était ambitieux et n'a
reçu pas moins de 70 % des transferts budgétaires alloués par l
e Centre à la périphérie ; il portait
notamment sur les équipements urbains et le développement des ré
seaux ferroviaires et aériens.
Mais,
selon certains économistes chinois, les objectifs fixés ne pourrai
ent être atteints avant une trentaine
d'années.
Le programme d'acculturation des populations locales, dont
les illustrations les plus parlantes
sont la situation au Xinjiang ou au Tibet, est l'autre volet de cette po
litique vers l'Ouest.
Les ressentiments
identitaires dans ces régions face aux flux migratoires de Han (grou
pe de population majoritaire) sont
toujours perçus par les autorités comme une menace pour l'intég
rité territoriale de la Chine.
Nécessité de redéfinir le PCC
Car la légitimité du PCC est sans cesse à démontrer.
En fé
vrier 2000, au cours d'une tournée dans la
province de Guangdong, Jiang Zemin a développé le projet d'une red
éfinition du Parti, qui demeure
toutefois le gardien du bien-être économique et devrait devenir l'
outil stimulant et visionnaire qu'exigent
la révolution technologique et la mondialisation économique ; de P
arti des seuls travailleurs, le PCC serait
voué à inclure dorénavant toutes les nouvelles dynamiques de la
société chinoise.
Ainsi l'image du Parti et celle de la Chine ont-elles fait l'objet, tout
au long de l'année 2000-2001, d'une.
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