Chine 1997-1998 Les incertitudes nées de la crise politique
Publié le 13/09/2020
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Chine 1997-1998
Les incertitudes nées de la crise politique
Les changements de titulaires à certains postes de responsabilité,
lors du 15e congrès du Parti (12-18
septembre 1997) et lors de la session inaugurale de la 9e Assemblée
nationale populaire en mars 1998,
ont renforcé le fonctionnement collégial de la direction du pays.
Néanmoins, les nombreux obstacles qu'a
immédiatement rencontrés la réforme radicale des entreprises pu
bliques, annoncée à ce congrès, ont
démontré la faible marge de manœuvre du gouvernement en matiè
re économique.
Parallèlement, la
manière très constructive dont a réagi Pékin aux nouvelles c
ontraintes nées de la crise asiatique a révélé
l'intégration croissante, économique et diplomatique, de la Chine.
Le 15e congrès a été marqué par une référence appuyé
e et tous azimuts à Deng Xiaoping (décédé le 19
février 1997) et par le refus d'une réforme politique profonde.
L
a seule surprise, de taille, a concerné la "
retraite " de Qiao Shi, le seul concurrent sérieux du chef de l'Ét
at, Jiang Zemin.
En jouant sur la fibre du "
rajeunissement des cadres dirigeants ", Jiang Zemin a réussi à con
traindre Qiao Shi à abandonner ses
fonctions de membre du comité permanent du Bureau politique.
Il ne s'
est agi toutefois que d'un demi-
succès.
Non seulement cette éviction a été compensée par
le refus des principaux dirigeants de voir un
certain nombre de protégés du secrétaire général accéd
er à des postes importants, mais Qiao Shi a
conservé une influence considérable.
D'après certaines sources,
grâce à la forte pression de nombreux
députés et de responsables provinciaux, il continuerait à parti
ciper aux réunions du Bureau politique.
La session de la nouvelle Assemblée (5-19 mars 1998) a confirmé
les grandes lignes du congrès.
Qiao Shi
a bien abandonné ses fonctions de président du comité permanent
de l'Assemblée nationale populaire,
Zhu Rongji a, comme prévu, accédé au poste de Premier ministre,
tandis que Li Peng devenait président
du comité permanent de l'Assemblée à la place de Qiao Shi.
Il r
este que les nominations aux différents
postes à pourvoir ont fait l'objet d'âpres négociations.
Chacun
des principaux leaders a dû renoncer à
certaines de ses ambitions.
Dorénavant, les décisions sont le frui
t de longues et difficiles consultations au
cours desquelles de nombreux intérêts politiques et économiques
s'affrontent.
Réforme des entreprises et crise sociale
Outre la question du personnel politique, le grand événement du 15
e congrès fut l'annonce de la
transformation des entreprises publiques en sociétés par actions.
Certes, il ne s'agit pas d'une véritable "
privatisation " puisque, pour la plupart des entreprises de grande ou de
moyenne taille, le capital public
doit rester dominant.
Néanmoins, le passage rapide et radical à l'
actionnariat apparaît comme une étape
dans le processus de séparation entre la gestion et la propriété
des entreprises et, plus globalement, dans
le processus de modernisation du secteur d'État qui aboutirait de fac
to à la disparition d'une grande
majorité d'entreprises publiques.
Zhu Rongi s'est engagé à ré
aliser cette modernisation en trois ans, liant
ainsi son avenir politique à cette tâche délicate.
Dès le de
rnier trimestre 1997, une série d'événements
ont pourtant conduit dirigeants politiques et économiques chinois à
revenir sur leur détermination.
D'abord, la crise asiatique qui s'est ouverte à la mi-1977 rendait pé
rilleuse et financièrement impossible
toute réforme d'envergure.
Ensuite, les licenciements, massifs depuis
1996, avaient déjà contribué à une
situation sociale explosive (grèves, manifestations, pétitions, a
gressions de cadres).
Enfin, l'annonce de
l'introduction officielle de l'actionnariat a provoqué un engouement
foudroyant dans les provinces.
Les
autorités locales et les hommes d'affaires ont fait des demandes mass
ives de mise en faillite afin de se
débarrasser des " canards boiteux ", accroissant encore les risques d
'embrasement social.
Experts et
cadres ont donc dû modérer les ambitions et rassurer les inquiets.
La presse a de nouveau insisté sur la
nécessaire progressivité de la réforme des entreprises et sur l
'importance de la stabilité.
Le nombre de
faillites a diminué en 1997 par rapport à 1996.
Une fois encore, l
e pouvoir central a semblé incapable de
piloter une réforme jusqu'au bout.
Sa faiblesse a pu aussi se mesurer
au nombre d'incidents armés entre
organismes officiels (armée, police armée, police, douanes) à
propos du contrôle de telle ou telle activité
lucrative, et à son incapacité à faire face aux crues exception
nelles - notamment du Yangsi - qui ont eu
des conséquences considérables pour les populations touchées (
morts et blessés, sans-abri...).
Malgré les avertissements du Centre, les licenciements se sont poursu
ivis.
Officiellement, parmi les.
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