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Chimiothérapie

Publié le 16/05/2020

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« 1 / 2 21 aoot 1968 Série D-43 Fiche N• 2565 Chimiothérapie 1.

Le corps humain se trouve pourvu d'excellentes défenses contre les invasions microbiennes.

Mais l'homme continue cependant de livrer à ses minuscules ennemis une lutte sans merci dont l'enjeu est parfois sa vie même.

Ses armes sont, à trois niveaux différents: la protection des individus par la vaccination; celle des populations par des mesures épldémologiques; et, enfin, le traitement des malades par la chimiothérapie.

2.

C'est le phénomène de coloration sélective des bactéries au sein des tissus infectés qui donna au médecin allemand P.

Ehrlich (Prix Nobel 1908) l'idée d'une thérapeutique nouvelle à l'aide de médicaments sélectivement toxiques, c'est-à-dire, de médicaments capables de tuer l'agent pathogène sans dommages pour l'hôte humain.

Il s'attacha à la synthèse systématique de composés de l'arsenic et, après plusieurs centaines d'essais, mit au point un composé tuant in vivo la spirochète de la syphilis tout en se montrant inoffensif pour le malade.

3.

Après Ehrlich, les chercheurs axèrent leurs investigations sur les propriétés des colorants utilisés en bactériologie, mais ceux-ci se révélèrent à peu près tous toxiques.

Il fallut encore attendre vingt-cinq ans pour qu'un autre médecin allemand, G.

Domagk (Prix Nobel 1939) découvrit les propriétés bactéricides d'un colorant utilisé en teinturerie, mais atoxique pour l'homme.

Très rapidement d'ailleurs, Domagk démontra que le principe actif du colorant était la sulfanilamide.

Ce composé devait provoquer la synthèse d'analogues connus sous le nom de sulfamides.

4.

Le mécanisme d'action de la sulfanilamide fut rapidement élucidé.

Ce composé se substitue, dans une chaîne métabolique, à un analogue structural et il bloque la synthèse d'une substance indispensable à la vie du micro-organisme.

Cela suggérait une méthode systématique et rationnelle pour la découverte de nouveaux agents bactéricides, car il s'agissait, en effet, de synthétiser par vole chimique des analogues structuraux des métabolites essentiels des germes pathogènes.

La méthode n'a conduit jusqu'ici qu'à des échecs, explicables par la complexité des relations hôte-parasite.

Effectivement, l'un et l'autre utilisent généralement les mêmes composés du métabolisme intermédiaire.

D'autre part, les médicaments essayés peuvent être métabolisés par l'hôte avant d'avoir atteint le parasite.

5.

A côté des sulfamides et des antibiotiques, on connaît deux autres agents chimio­ thérapiques: l'hydrazide de l'acide nicotinique (INH) et l'acide para-aminosalicylique (PAS), tous deux médicaments antituberculeux.

Ces agents ont un spectre antlmi­ croblen d'action bien défini qui permet leur utilisation conjuguée dans la lutte contre des phénomènes de résistance.

6.

En plus des allergies que l's'gent chimiothérapique peut déclencher dans l'orga­ nisme, il peut aussi modifier les relations hôte-parasite.

En diminuant le nombre de micro-organismes, il peut supprimer le développement de l'immunité et provoquer une rechute lorsque les médicaments ne sont plus administrés.

L'organisme lui­ même peut influencer l'action de l'agent.

Cette complexité des facteurs en cause explique souvent le caractère empirique d'une chimiothérapie efficace. 2 / 2. »

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