Chili: 1982-1983

« file:///F/Lycée/angui/450360.txt[13/09/2020 01:05:04] Chili 1982-1983 L'année 1982 peut être considérée comme importante dans l'é volution politique du Chili : le régime Pinochet se montre de plus en plus tyrannique et corporatiste.

Son isole ment politique interne s'est accru en 1982 pour deux séries de raisons.

La récession économique to uche désormais non plus seulement la classe ouvrière mais aussi la classe moyenne, dont le niveau de vie d iminue sans cesse.

La proclamation en septembre 1980 d'une "constitution" établissant une "période tr ansitoire" de huit ans a mis les partis du centre et de droite devant le fait accompli de la tyrannisation du po uvoir: cet artifice juridique a prouvé, s'il en était encore besoin, que Pinochet n'a aucune inten tion de mener une politique d'"ouverture".

Conservateurs et libéraux, regroupés dans la droite dite "démoc ratique", contestent désormais ouvertement le maintien au pouvoir d'un général qui s'appuie exclu sivement sur son appareil de répression, le CNI.

Le nombre des arrestations a en effet augmenté en 1982, et plusieurs leaders syndicaux, centristes, ont été assassinés.

Les forces d'opposit ion (étudiants, syndicats de gauche, Église, partis), qui n'ont pas attendu 1982 pour réagir, ont réussi à organiser plusieurs manifestations de rue en décembre 1982 et janvier 1983 contre la vie chère et le chômage , qui touche 30% de la population.

L'Église a continué d'élargir son influence dans les communauté s de base des "poblaciones", les quartiers populaires.

Mais les profondes divisions des partis de gauche demeurent, qu'il s'agi sse des différences d'appréciation entre les exilés et les militants de l'intérieur, ou de l'éclat ement en dix tendances du Parti socialiste.

Le PC et le MIR sont les organisations les plus actives.

Ils sont partisans de la lutte armée, alors que les autres tendances de gauche, (à l'exception du courant Almeyda du PS) sont favorables à une alliance tactique avec les partis du centre, dont la Démocratie chrétienne reste la composante la plus forte.

En attendant, le régime Pinochet continue d'être soutenu par les milieux financi ers internationaux, notamment le FMI, qui ont largement profité de la politique monétariste suivie.

En mai 1983, à l'appel des mineurs, plusieurs grèves et manifestat ions de rues paralysent le pays et contestent ouvertement le régime.

Fin juin, même les syndicat des camionneurs se joint au mouvement et appelle à une grève générale illimitée à partir du 23 juin.

Le général Pinochet essaye de gagner du temps en proposant à certains dirigeants de l'opposition modéré e en exil de rentrer au Chili.

L'épreuve de force entre le régime et la population ne semble cependant que commen cer.. »