Chiang Ching

« 1 / 2 12 juin 1968 Série 0-33 Fiche No 2439 Chlang Ching 1.

Malgré le mouvement d'émancipation en leur faveur, les femmes ne semblent pas avoir joué un rôle important dans la vie politique chinoise depuis 1949.

Cependant, la Révolution culturelle a mis en lumière, à côté de l'activité manifestée par les épouses de certains dirigeants communistes, l'ascension de Chiang Ching, la femme de Mao Tsé-toung.

Cette ancienne actrice, qui n'avait occupé jusqu'en 1966 que des postes honorifiques, participe durement à l'épuration des milieux intellectuels et artis!iques.

A plusieurs reprises elle est même le porte-parole de Mao Tsé-toung.

2.

Chiang Ching, à l'origine Li Yun-ho, est née dans le Shantoung en 1913 dans une famiile modeste.

Ses parents se séparent peu après sa naissance et elle va vivre avec sa mère à Tsinan, capitale de la province.

Après avoir suivi des cours d'art drama­ tique, elle se lie dans les années trente avec des militants révolutionnaires, s'inscrit au Parti communiste en 1933 tout en fréquentant les milieux artistiques.

Pendant son éphémère mariage avec le crit1que de cinéma T'ang Naï, elle est actrice dans un studio de Shanghaï sous le pseudonyme de Lan P'ing.

3.

En 1937, lors de l'invasion japonaise, elle quitte Shanghaï pour Yen an, quartier général communiste.

Après un long voyage, elle entre à l'Académie d'art dramatique Lu Hsun et, un an plus tard, épouse Mao Tsé-toung.

Ce mariage semble avoir soulevé des objections parmi les dirigeants du parti: Ho Tsé-cheng (la troisième femme de Mao) avait courageusement supporté les épreuves de la Longue Marche et ne pouvait être répudiée ainsi.

A partir de cette période, Chiang Ching se tient à l'écart de la vie politique et n'exerce que des fonctions honorifiques.

En 1964, Chiang Ching est élue député à l'Assemblée nationale populaire, poste sans pouvoir réel.

4.

La même année, elle mène une action en coulisses contre certains milieux intel­ lectuels et artistiques.

Elle critique violemment l'Opéra de Pékin traditionnel.

A la fin de 1965, elle semble avoir inspiré le dénonciateur du dramaturge (et vice-maire de Pékin) Wu Han, qui sera l'une des premières victimes des purges.

En février 1966, elle met en accusation Tchou Yang, le " dictateur des Lettres "• au cours d'une réunion sur le travail littéraire et artistique au sein de l'Armée populaire de Libération.

Le 18 août 1966, elle fait sa première apparition en public à Pékin, lors du grand rassemblement de gardes rouges qui marque le lancement officiel de la révolution culturelle.

En décembre 1966, elle est nommée conseiller culturel de l'Armée populaire de Libération et, le mois suivant, cumule cette fonction avec celle de chef-adjoint du comité chargé de la révolution culturelle au sein du Comité central du PCC (Comité s'occupant de la propagande, de la culture et de l'éducation).

5.

Le rôle actif de Chiang Ching dans l'épuration ne semble pas rencontrer l'appro­ bation d~ tout le monde: parfois elle disparaît de la scène politique et on voit réappa­ raître périodiquement des affiches critiquant « ceux qui s'opposent à Chiang Ching ... 2 / 2. »