Charles Nicolle1866-1936Charles Nicolle est né à Rouen en 1866.
Publié le 22/05/2020
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Charles Nicolle
1866-1936
Charles Nicolle est né à Rouen en 1866.
C'est à la pression d'Eugène Nicolle, son père, que
Charles Nicolle s'est tourné vers les sciences physiques et naturelles.
Je dis et dirai
constamment Charles Nicolle, car il y a deux Nicolle.
Le frère aîné de Charles, Maurice
Nicolle, né en 1862 et mort en 1932, a fait dans les sciences biologiques une belle et
remarquable carrière.
La vie de Charles Nicolle, biologiste, apparaît, au regard de l'observateur, comme entièrement
déterminée par deux conditions, la première engendrant la seconde.
Charles Nicolle avait
déjà commencé les études médicales quand il sentit qu'une de ses oreilles était, selon sa
propre expression, fautive.
Il a lui-même conté dans une admirable Lettre aux sourds la
consultation qu'il prit d'un spécialiste, la certitude qu'il eut alors de son infirmité future, sa
résolution de quitter la médecine, ses hésitations, ses espérances et ses efforts pour “ pactiser
avec l'ennemi ”.
On peut affirmer que si Charles Nicolle est devenu un savant admiré, il l'a dû
en partie à la terrible disgrâce dont il fut tout jeune frappé.
J'en viens à la deuxième de ces conditions que je considère déterminantes pour la vie et
l'œ uvre de Charles Nicolle.
L'organisation d'un laboratoire de recherches dans une ville de
province comme Rouen présentait, environ l'année 1900, des difficultés presque
insurmontables.
Charles Nicolle, en 1903, se rendit à Tunis pour y diriger l'Institut Pasteur
fondé trois années plus tôt dans cette ville.
Il y a passé trente-trois ans pour le plus grand bien
de la science.
Ce nouvel isolement, qui s'ajoute à celui, grandissant, de l'infirmité, va placer le
savant dans des conditions tout à fait favorables à sa fortune spirituelle.
La pathologie de
l'Afrique Mineure est riche et variée.
Le champ d'expérience n'est certes pas vierge, mais il est
presque infini.
Charles Nicolle ne s'est donc pas trompé.
Son destin l'a conduit à la bonne
place sur ce sol difficile où croissent avec tant d'abondance des problèmes qui demandent
regard et solution.
Charles Nicolle a, pendant toute une vie de recherches, abordé nombre de questions, il a
traité complètement certaines de ces questions, il a jeté sur toutes les autres des clartés.
Les
travaux de Charles Nicolle sur le Kala-Azar, sur le Bouton d'Orient, sur la Fièvre
Méditerranéenne, sur le trachome, suffiraient sans doute à la renommée d'un homme.
Force
est de me borner et de réduire mon étude à trois chapitres essentiels : le typhus
exanthématique, les méthodes prophylactiques et les infections inapparentes.
De 1903, date de son arrivée à Tunis, jusqu'en 1909, époque de la découverte, Charles Nicolle
observe les typhiques.
C'est après cette longue phase d'observation méditative que la clarté se
fait soudain.
Charles Nicolle a raconté lui-même les circonstances de sa découverte.
Il avait
observé que la contagion, violente dans les douars ou villages indigènes, dans les
agglomérations, dans les villes, cessait brusquement quand les malades dévêtus reposaient
sur les lits de l'hôpital.
Il était naturellement conduit à penser que le malade portait sur lui.
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