Charles Maurras:Un dernier produit du royalisme.

« 1 / 2 Charles Maurras Un dernier produit du royalisme 1868-1952 Petite devinette: •Quel est le fondateur, avec Amouretti, de I'Escolo parisenco?,.

Réponse: «Charles Maurras.,.

On oublie souvent, en effet, que ce grand styliste de la langue française fut aussi majoral du Félibrige et écri­ vain de langue d'oc.

Les paradoxes et les traits piquants ne manquent pas chez l'apôtre du royalis­ me et dans son entourage.

Le jeune Maurras n'a que 6 ans lorsque son père disparaît.

n est en quatrième du lycée quand il est frappè par la surdité; il perd la foi quelques années plus tard.

n fréquente les cafes littéraires, où il rencontre, pêle-mêle, Jean Moréas, Desrousseaux, futur socialiste, Barrès, mais aussi Anatole France qui lui apprend beaucoup sur le plan de l'écri­ ture.

Même lorsque l'affaire Dreyfus les sépare, Maurras ne renie pas son admi­ ration pour l'auteur des Dieux ont soif: «Tout ce que l'on voudra! mais d'abord Anatole France a maintenu la langue française et le style, et le goût de l'esprit français.» C'est à cette époque, au café de Flore, que Maurras concocte sa doc­ trine du •nationalisme intégral,.: monar­ chie héréditaire, antiparlementaire et.

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décentralisée.

C'est à un comité républi­ cain, l'Action française, fondé en 1898, qu,.ù se rallie en l'infléchissant peu à peu à ses vues.

De bimensuelle en 1899, la revue Action française devient quoti­ dienne en 1908.

L'Enquête sur la monarchie (1900) devient la bible du mouvement.

Dans L'Avenir de l'intelligence (1905), Maur­ ras dénonce le despotisme de l'argent, qui menace selon lui toute démocratie.

Lui, l'agnostique, il attaque Marc San­ gnier (1906); il affirme son respect du catholicisme (1912-1913), garant de l'ordre social.

Mais Maurras se brouille bientôt avec Benoît XV (1917), puis avec l'archevêque de Bordeaux (1926): les sympathisants de l'Action française se voient refuser l'accès aux sacrements.

La sanction n'est levée qu'en 1939, par Pie XII.

De 1914 à 1918, Maurras publie plu­ sieurs ouvrages, dont La Part du com­ battant.

En 1928, il dénonce à la fois le traité de Versailles et l'esprit de Locar­ no.

Lui qui avait bénéficié à deux repri­ ses du sursis est condamné, en 1936, à une peine ferme de huit mois d'empri­ sonnement, mais surtout, en 1945, à la réclusion perpétuelle pour intelligences avec l'ennemi.

Peu avant sa mort, il recouvre la foi.

Son œuvre politique a occulté son importante production littéraire: Les Amants de Venise (1902), La Sagesse de Mistral (1926), qui l'a fait entrer, en 1938, à l'Académie française.

L'HISTOIRE VIVANTE Maurras a toujours eu une haute opinion de ses Idées; au président du tribunal qui, en 1944, lui demande: •Quel exemple avez-vous donné à vos disciples?•, Il répond fièrement: •Je n'al jamais donné que de très bons exem­ ples.• 2 / 2. »