CHARLES MAURRAS

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Charles Maurras est né à Martigues, au sein de cette Provence chantée par Mistral, auquel il voue un culte. Tout jeune, il perd la foi catholique. Affligé d'une surdité précoce, il se réfugie dans la lecture et l'étude. Il écrit des contes philosophiques (Le Chemin de paradis), des poèmes (La Musique intérieure), un livre de voyage à la gloire de la Beauté éternelle et du génie grec (Anthinéa). Mais il s'oriente principalement vers la réflexion et l'action politiques. Sous l'influence de Maistre et de Bonald, apôtres de la contre-révolution, d'Auguste Comte, théoricien de l'Ordre, de Fustel de Coulanges, de Taine aussi, dont les derniers écrits exaltaient l'Ancien Régime, il élabore un système dont les éléments sont réunis notamment dans Y Enquête sur la monarchie (1900) et L'Avenir de l'intelligence (190$). Jusqu'à la seconde guerre mondiale, il forme de nombreux disciples, liés à lui par un zèle souvent fanatique. En 1940, il accueille comme une « divine surprise » l'instauration du régime de Vichy, né de la défaite, et s'attend au triomphe de ses idées, mais il perd une grande partie de son audience ; condamné après la Libération, il finit ses jours en prison. Charles Maurras soutient que seul un État fondé sur le Trône et l'Autel peut restaurer les traditions de la France. Il épouse la cause du Prétendant, voit dans l'Église romaine une force de conservatisme social, professe un « nationalisme intégral » et attaque avec violence les juifs, les protestants, les francs-maçons, les « métèques ». Il dénonce aussi les effets du romantisme, qu'il rend responsable d'une corruption du langage et du goût.