Charles FILIGER:PAYSAGE DU POULDU.

« Charles FILIGER PAYSAGE DU POULDU Mystique énigmatique issu de l'école de Pont-Aven, Filiger brosse ici un paysage de Bretagne déroutant de simplicité ...

et d'une étonnante modernité.

A près Gauguin, Sérusier et tant d'autres peintres, Fil iger, à court d' ~rgent, quitte Paris et s'installe au Pouldu, en Bretagne.

Il va y brosser de nombreux tableaux mystiques, qui enchanteront l'écrivain surréaliste André Bre­ ton, mais aussi des paysages aux lignes très pures, influencés par l'art japonais, très syn­ thétique.

L'ŒUVRE Pour peindre cette œuvre insolite, Filiger a planté son chevalet au sommet d'une colline, à quelques centaines de mètres de la côte.

A ses pieds s'étendent d'immenses champs des­ cendant en pente douce vers la falaise.

Un promontoire rocheux, surmonté d'une maison, s'avance dans la mer entre les plages de Bel­ lan genet et de Kerrou.

Sur la gauche, un arbre à la silhouette monstrueuse s'agite dans le vent.

Visiblement inspirée des estampes japo­ naises, la gouache est composée de ban- Un paysage aux lignes synthétiques très pures.

Char les FILIGER 1863-1928 • Paysage du Pouldu • Gouache sur papier 26 cm x 28,5 cm • Non signé • Peint en 1900 • Localisation: Quimper, musée des Beaux-Arts • Expositions: Saint-Germain-en-Laye, 1981, 1985; Paris, 1982; Amsterdam, 1989; Strasbourg, 1990 deaux horizontaux superposés.

la juxtaposi­ tion de grands aplats bleus et roses crée un contraste saisissant entre la terre et la mer.

la perspective n'est pas vraiment respectée, puisque le voilier voguant au loin semb le plus grand que la maison sur le promontoire.

On retrouve ce paysage étonnant dans une autre gouache de Filiger, Le Christ au ;eune Breton, mais il poraît beaucoup moins étran­ ge que cette œuvre plus tardive.

LA CRITIQUE les surréalistes André Breton et Alfred Jarry s'enthousiasmaient pour les œuvres de Filiger.

«De Pont-Aven émerge entre toute l'œuvre de Filiger, portée d'un bout à l'autre par les mêmes ailes que Le Cantique à la reine de Germain Nouveau» , disait Breton.

L'HISTOIRE Cette gouache a fait partie de la collection Marie Henry, avant d'être acquise par un col­ lectionneur anonyme.

Achetée ensuite par la galerie Daniel Malingue, elle a rejoint le musée des Beaux-Arts de Quimper en 1984.

LA COTE Il est rare de trouver des gouaches de Filiger en vente publique.

Elles sont loin d'être inabordables, puisqu'elles coûtent entre 10000 et 200000 francs.. »