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Charles Baudelaire, « Le voyage » Les Fleurs du Mal, 1861.

Publié le 09/02/2025

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« Séquence 1 Œuvre intégrale : Cahiers de Douai, Arthur Rimbaud Parcours : Emancipations créatrices Séance 7 : Entraînement à la dissertation Support : édition Bibliloycée p.

110 et suivantes Sujet 1 : Dans Un été avec Rimbaud, Sylvain Tesson écrit à propos d’Arthur Rimbaud : « Ce qu’il veut ? le rêve de tous les adolescents : partir ! Sauf que lui sait le dire.

» Votre lecture des Cahiers de Douai confirme-t-elle cette affirmation ? Ressource : Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut.

L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme ; il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ? » A l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII 1 Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! Charles Baudelaire, « Le voyage » Les Fleurs du Mal, 1861. Introduction « Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? / Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! » écrivait Charles Baudelaire à la fin du « Voyage », le poème qui clôt les Fleurs du Mal dans l’édition de 1861.

La poésie est-elle cette aspiration au « nouveau » ? Rimbaud a 16 ans lorsqu’il écrit les poèmes réunis dans les Cahiers de Douai.

Sa jeunesse se retrouve dans plusieurs d’entre eux qui évoquent les aspirations, les découvertes et les révoltes de l’adolescence, et notamment la tentation de la fugue.

C’est pourquoi Sylvain Tesson écrit à propos du jeune Arthur Rimbaud : « ce qu’il veut ? Le rêve de tous les adolescents : partir ! sauf que lui sait le dire ».

La phrase semble contenir deux affirmations, Rimbaud serait comme tous les autres, presque classique et conformiste en somme, ce qui nous éloigne du poète créateur, celui qui crée, qui fait selon l’étymologie du verbe « faire », « poiein » en Grec.

Pourtant Rimbaud n’est pas un poète ordinaire, il a ce que nul n’a, il est singulier, c’est un voleur de feu : « sauf que lui sait le dire », il est un maître du verbe.

Rimbaud, conformiste et banal, ou voix unique, lui qui n’a pas encore écrit les Illuminations ? Nous verrons donc dans un premier temps comment ce recueil les Cahiers de Douai nous dévoile un Rimbaud adolescent en quête de liberté.

Puis, dans un second temps, nous verrons qu’il s’affirme déjà comme un poète véritable. I) A) - Les Cahiers de Douai, l’œuvre d’un adolescent qui veut « partir » Une œuvre personnelle et lyrique Importante présence du « je » dans le recueil (plus du tiers des poèmes) Allusions à la jeunesse (« Roman » vers 1) Nombreux éléments autobiographiques (les « bocks » de « Roman », la pauvreté du narrateur dans « Ma Bohème ») Présence des sensations et des sentiments personnels (« Sensation », « A la musique », « Ma Bohème ») B) L’éloge de la marche dans une nature accueillante et protectrice -Illustration du désir de liberté par le thème de la marche -Présence très importante de la nature (« Première soirée », « Sensation », « Roman », « Ma Bohème » -Personnification, féminisation et éloge de na Nature (« Sensation ») -Mise en scène du thème de la marche à travers les pieds et les chaussures (« Ma Bohème ») C) Le désir de liberté et d’émancipation - Rappel de deux fugues de Rimbaud en 1870 2 - Mise en scène de la découverte adolescente du désir (« Première soirée », « Les Reparties de Nina », « Rêvé pour l’hiver ») - Thème de la liberté très présent dans le recueil : Liberté physique (« Sensation », « Ma Bohème ») Liberté de penser et critique des figures d’autorité (« Le châtiment de Tartufe », « Rages de Césars ») Liberté d’aimer (« Première soirée », « Les Reparties de Nina », « Rêvé pour l’hiver ») - Autre illustration du désir de liberté lié à la jeunesse : échappée imaginaire des élèves (texte de Jacques Prévert, Paroles p.

101 du recueil) II) Les Cahiers de Douai, l’œuvre d’un poète qui « sait le dire » A) Le thème de la poésie -Mise en scène du jeune poète dans plusieurs poèmes -Nombreuses allusions à lapoésie dans e recueil (« sonnets » dans « Roman », « rimes » dans « Ma Bohème ») -Evocation du travail du poète (« A la musique », « Roman ») - Valorisation de l’imagination (dérivation « rêvées » et « rêveur » dans « Ma Bohème », Eluard, Desnos) B) Une poésie qui s’inscrit dans la tradition poétique -Importance du sonnet, forme noble, dans le recueil (la moitié des poèmes) -Cependant, grande variété des formes poétiques (forme dialoguée dans « Reparties de Nina ») -Emploi majoritaire de l’alexandrin -Proximité du ton épique de certains poèmes avec la poésie de Victor Hugo : « Le forgeron » - Réécriture de mythes (« Ophélie », « Soleil et Chair ») C) Une poésie qui sait prendre des libertés - Libertés formelles Introduction de vers de 6 syllabes (« Rêvé pour l’hiver » Bouleversement des règles de rimes du sonnet (« Rêvé pour l’hiver ») Enjambements audacieux (« Ma Bohème ») - Libertés thématiques : considérations et lexiques prosaïques (« A la musique », « Ma Bohème ») - Parodies de mythes comme la naissance de Vénus (« Vénus anadyomène ») ou désacralisation de formes consacrées comme le sonnet (Tristan Corbière p.

99) Conclusion Le jeune poète est donc bien l’homme « aux semelles de vent », avide de liberté, de nature, et d’aventures.

Il sait déjà quelle est la poésie qu’il veut écrire et dont il parle dans sa lettre du voyant (p. 69 et 70) : « Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous le sens ».

A lire + Lettre à Izambard p.

67 Sujet 2 : De quelle manière , dans les Cahiers de Douai d’Arthur Rimbaud, la poésie est-elle au service de l’émancipation ? Introduction 3 Dans la préface d’Hernani, (p.

98) Victor Hugo définit le Romantisme comme « le libéralisme en littérature » et lie émancipation politique et émancipation littéraire.

Rimbaud admire Hugo, notamment son recueil les Châtiments , œuvre poétique engagée et polémique, et fait.... »

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