Charles Baudelaire (1821-1867) Petits poèmes en prose, extrait du poème «Les Bons Chiens».
Publié le 29/06/2020
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Charles Baudelaire (1821-1867) Petits poèmes en prose, extrait du poème «Les Bons Chiens».. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
« 1 Arrière la muse académique ! Je n'ai que faire de cette vieille bégueule (1). J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante, pour qu'elle m'aide à chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là que chacun écarte, comme pestiférés et 5 pouilleux, excepté le pauvre dont ils sont les associés, et le poète qui les regarde d'un oeil fraternel. Fi du chien bellâtre (2>, de ce fat quadrupède, danois, king-charles, carlin ou gredin, si enchanté de lui-même qu'il s'élance indiscrètement dans les jambes ou sur les genoux du visiteur, 10 comme s'il était sûr de plaire, turbulent comme un enfant, sot comme une lorette (3), quelquefois hargneux et insolent comme un domestique ! Fi surtout de ces serpents à quatre pattes, frissonnants et désoeuvrés, qu'on nomme levrettes, et qui ne logent même pas dans leur museau pointu assez de flair pour suivre la piste d'un 15 ami, ni dans leur tête aplatie assez d'intelligence pour jouer au domino! À la niche, tous ces fatigants parasites ! Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée ! Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien 20 flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion (4), est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences! Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, 25 dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : « Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur ! ». (1) bégueule : femme qui se scandalise pour des choses insignifiantes.(2) bellâtre : d'une beauté conventionnelle et prétentieuse. (3) lorette : femme de moeurs légères. (4) histrion : comédien. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez, par exemple, étudier l'alliance de l'humour, du pittoresque, du sérieux... Mais ces indications ne sont pas contraignantes, et vous avez toute latitude pour composer le devoir à votre gré. Introduction Existerait-il, à côté de la condition humaine, une condition animale qui mériterait tout autant, ou presque, l'intérêt? Cette impression peut naître à la lecture d'oeuvres du passé et n'a pas attendu l'engouement de l'homme moderne pour l'animal sauvage ou familier. Mais, en littérature, il s'agit le plus souvent de peindre et d'éclairer en fait la condition humaine à travers le comportement réel ou supposé des animaux. ...»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Charles Baudelaire, Les Petits poèmes en prose, « Enivrez-vous ». Commentaire
- Charles Baudelaire, «Un hémisphère dans une chevelure», Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris, 1869
- Charles BAUDELAIRE (1821-1867), Les Fleurs du mal, « Le guignon ». Commentaire
- Charles BAUDELAIRE (1821-1867), Les Fleurs du mal - « L'examen de minuit ». Commentaire
- Charles BAUDELAIRE (1821-1867), Les Fleurs du mal, « L'aube spirituelle ». Commentaire