CHAPITRE II : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?
Publié le 22/06/2024
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CHAPITRE II : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL
ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?
Nous avons envisagé jusqu’alors 3 principales sources de croissance : le travail, le capital
et le progrès technique.
C’était sans compter sur un phénomène plus récent : l’essor du
commerce international.
Or cette dimension est aujourd’hui centrale (même si c’est un
peu moins vrai aujourd’hui) pour comprendre les grands enjeux économiques
contemporains.
A la suite de la crise de 29, on a assisté à un repli massif des économies
sur elles-mêmes et donc à une tendance au protectionnisme.
Par contre, après la
seconde WW, le commerce mondial connaît un essor remarquable.
En effet le taux de
croissance de ce dernier est supérieur à celui de la production.
On est passé ainsi d’un
protectionnisme dominant à un libre-échange généralisé ce qui permet à Charles-Albert
Michalet, économiste français (1938- 2007), de parler de « village planétaire ».
Cependant, on assiste depuis quelques années à une progression des tensions
protectionnistes notamment dans les relations sino-américaines.
Cette guerre entre les
deux premières puissances économiques de la planète n’est pas uniquement
commerciale, il s’agit d’une guerre économique totale où, il s’agit pour l’Ouest de rester
(« make America great again » ou « keep America great» et « America first »), et pour
l’est de devenir, le centre de gravité de l’ordre économique mondial.
La crise sanitaire a fait prendre conscience à certains pays, dont la France, de leur
dépendance vis-à-vis de la l’Asie et plus particulièrement la Chine pour la fourniture de
composants, la filière électronique est particulièrement exposée aux impacts de la crise
liée à la Covid-19, avec des risques de rupture des approvisionnements et d’arrêt de la
production (semi-conducteurs).
Mais cette dépendance ne se limite pas aux composants
électroniques, elle a également posé la question de la souveraineté sanitaire pour les
médicaments, les masques sanitaires et les respirateurs artificiels.
Ainsi, la progression
mondiale de la Covid-19 n’a fait que renforcer les arguments contre la mondialisation.
On montrera dans ce chapitre que la spécialisation internationale peut s’expliquer par :
Les dotations factorielles et technologiques des nations ;
Les stratégies des firmes qui cherchent à différencier leurs produits, à exploiter
les économies d’échelle, de variété et de réseaux ou à fragmenter le processus de
production à l’échelle planétaire.
Les firmes multinationales, estimées au nombre
de 60 000 et contrôlant au moins 500 000 filiales (Atlas de sciences politiques,
2018), assurent en effet plus de la moitié des échanges commerciaux
internationaux, en particulier en raison de ce que l’on nomme le « commerce
intrafirme » (relations entre les filiales d’une même entreprise).
Cette expansion du commerce international de biens et services est génératrice
d’importants « gains à l’échange » qui ne se répartissent cependant pas de manière
uniforme.
Si la mondialisation a permis de réduire les inégalités entre les nations depuis
les années 1990, elle a aussi contribué à augmenter les inégalités à l’échelle infranationale (entre régions, entre territoires), au sein des pays développés comme des pays
en développement.
Le commerce international, à travers ses effets distributifs, fait donc
des gagnants mais aussi des perdants.
Ces derniers sont fortement demandeurs de
politiques commerciales protectionnistes qui peuvent se justifier économiquement mais
dont les effets peuvent s’avérer défavorables, en particulier à moyen terme.
Le commerce international concerne les opérations d’achat et de vente de
marchandises entre espaces économiques nationaux.
Les échanges de marchandises sont
enregistrés dans la balance commerciale.
Au sens large, le commerce international inclut également les transactions
internationales de services (transports, assurance, tourisme…).
Dans ce cas, les
échanges internationaux de biens et de services sont comptabilisés dans le compte des
transactions courantes de la balance des paiements.
Attention, le commerce international n’inclut pas les échanges de capitaux, ces derniers
seront abordés au cours du chapitre 4.
L’internationalisation de la production est un processus de développement de la
production de biens et services des firmes dans des pays autres que leur pays
d'implantation initiale (La valeur des exportations mondiales a été multipliée par 10
depuis 1970, alors que le PIB mondial a été multiplié par 4).
Vous trouverez les vidéos : Les SES en vidéo :
- Avantages comparatifs, spécialisation et échanges internationaux
- Les échanges commerciaux entre pays comparables
- La productivité des firmes, source de compétitivité d’un pays
- L’internationalisation des chaînes de valeur
- Les effets du commerce international
Vous pouvez également regarder :
- Qu’est-ce que l’avantage comparatif ? (Dessine-moi l’éco)
- Qu’est-ce que la compétitivité ? (Dessine-moi l’éco)
- La mondialisation créatrice d’inégalités (lumni)
- La culture industrielle des roses au Kenya ( France 2)
I)
Quelles sont les principales explications des échanges
internationaux ?
A) L’ouverture au libre-échange et la baisse du coût du transport
1- Mesurer la part du commerce international
On dispose de différents indicateurs pour mesurer cette part (on ne retiendra que les
plus importants)
La balance commerciale :
Exportations - importations de marchandises (uniquement les biens)
Un solde négatif signifie que le pays a un déficit commercial.
Ainsi en France en
2020, le déficit de la balance commerciale s’élevait à 65,2 milliards d’euros.
Ce
dernier a atteint 85 milliards d’euros en 2021 et un record en 2022 avec un déficit
de près de 164 milliards d’euros du fait notamment de l’augmentation du prix de
l’énergie.
Pour comparaison, l’Allemagne affiche un excédent de 183,2 milliards
d’Euros en 2020 et 171milliards d’euros en 2021 et seulement 82 milliards en
2022 en baisse depuis 2017 (excédent record de 252 milliards).
La balance des transactions courantes :
Ex- Im de biens et services (le déficit de la France est de 53,3 milliards d’euros en
2020) En 2021, le solde de la balance des transactions courantes a été
excédentaire de 9 milliards d’euros (grâce aux services de transport, à l’embellie
du tourisme (cette activité représente 7% du PIB de la France) et à une
amélioration significative du solde des revenus des actifs français à l’étranger, due
au rapatriement des profits des multinationales françaises à l’étranger).
Le solde
de l’année 2022 enregistre un déficit de 54 milliards d’euros.
Le degré d’ouverture permet de mesurer la part des échanges extérieurs dans
l’activité d’un pays.
Degré d’ouverture = [(Exportations + Importations) /2] /PIB) x 100
Il indique la dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur et permet de mesurer la
contrainte extérieure.
Il dépend de la taille du marché national ainsi que du degré de spécialisation.
Si la
première est faible et le deuxième élevé, le pays sera obligé d’avoir des relations
commerciales avec l’extérieur.
En France, il est ainsi passé de 11% en 1960 aux alentours de 25% aujourd’hui.
Le taux de couverture : (Exportations/ Importations) x 100
Ce taux permet de comparer, pour une économie ou un secteur, les exportations
(de biens et services) avec les importations.
Un taux de couverture de 100%
signifie qu’un pays exporte autant qu’il importe.
Si ce taux est inférieur à 100%, il
y a un déficit.
(En France en 2020 il était de 93,2%)
2- Des économies de plus en plus ouvertes
L’ouverture d’une économie se traduit par une forte progression de ses échanges avec
l’étranger et son interdépendance avec le reste du monde.
Cette partie n’est pas exigible
dans les objectifs d’apprentissage.
Seul ce qui figure en caractère gras doit être connu de
votre part.
Etude du document 2 p 56
2-1 : L’institutionnalisation du libre-échange
J’ai bien développé cette partie pour que vous puissiez comprendre le contexte et les
enjeux actuels.
Après la seconde WW, les grandes institutions internationales sont nées de la volonté
d’éviter le retour des grandes crises (1929) source de conflits.
1944 : Accords de Bretton Woods : naissance du FMI et de la BIRD (banque
internationale pour la reconstruction et le développement qui deviendra + tard la
Banque Mondiale).
Le dollar devient la seule monnaie convertible en or (jusqu’au
15 août 1971, date de la suspension de la convertibilité par le président Nixon)
1947 : Accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) dont
l’objectif est de réglementer le commerce mondial.
En 1947, 23 pays ont signé les accords du GATT dont l’objectif était de parvenir à une
baisse générale des tarifs douaniers et d’imposer le libre-échange.
Le GATT repose sur 4 principes fondamentaux :
La non-discrimination en application de la « clause de la nation la plus favorisée ».
Chacun doit accorder à tous les mêmes droits.
ON NE SERA PAS INTERROGE LA
DESSUS
Interdiction de protection non tarifaire (norme, quota, contrôle des changes).
Interdiction de dumping (vente à perte)
L’organisation de négociations commerciales multilatérales (NCM) appelées
« round »
Les NCM vont se dérouler au cours de 8 cycles entre 1947 et 1994.
Le dernier en
date : « l’Uruguay round » (1986 à 1994) va donner lieu aux accords de Marrakech, il
porte non seulement sur les marchandises habituelles mais également sur les services, la
propriété intellectuelle et l’agriculture.
Il va aboutir à la création de l’OMC en 1995.
Alors que le GATT était un acteur relativement effacé,....
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