CHAPITRE I de La Chartreuse de Parme de Stendhal

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L'Italie Le passage du Pont de Lodi est essentiel à plus d'un titre : La Chartreuse de Parme commence au lieu où d'autres ouvrages se sont arrêtés, prenant en charge, semble-t-il, leur inachèvement. Lucien Leuwen, dans les dernières lignes, part pout l'Italie et passe le relais à Fabrice. De même La vie de Henry Brulard s'interrompt à l'arrivée des Français à Milan. Ainsi, parce qu'italien, le roman ultime réunit au départ tous les enseignements, les accomplissements, les conquêtes finales des romans précédents et Fabrice naît du terme - italien - où les autres héros arrivent. Pôle d'aimantation de toute l'œuvre, l'Italie, rêvée, désirée mais toujours refusée, est donnée à ce héros-là. Ce pays «encore plus beau que la Provence», et «où les orangers croissent en pleine terre» est naturellement propice à la «chasse au bonheur» dont Stendhal faisait la grande affaire de la vie. La péninsule restera toujours pour lui, qui se rêvait Milanais et s'inventait (par sa mère...) une ascendance italienne, un espace d'identité, celui de la vraie vie : car la grande question stendhalienne - comment être soi ? -est intimement liée à la question - où être soi? - Le titre du roman,