CHAPITRE 15 du Candide de Voltaire (commentaire)
Publié le 15/05/2020
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VOLTAIRE, L'HOMME UNIVERSEL
Par ses multiples talents et son goût pour la polémique, Voltaire eut une influence exceptionnelle sur sescontemporains ; pour nous, il reste l'auteur de ces chefs-d'œuvre que sont les contes philosophiques, commeCandide et Zadig.
L'oeuvre de Voltaire comprend vingt-huit tragédies, dix comédies, des opéras, des fêtes galantes, un poème épique(La Henriade), un poème burlesque (La Pucelle d'Orléans), des oeuvres historiques, scientifiques et philosophiques,sans compter sa correspondance (plus de dix mille lettres), des épîtres, satires, poèmes, pamphlets.
La premièreédition des oeuvres complètes de Voltaire (édition de Kehl, 1784-1789) comprend soixante-dix volumes.
François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778)Les œuvres ne sont plus beaucoup lues, excepté certains contes philosophiques comme Candide, mais il est l'un desplus grands auteurs français et, pour le monde entier, il reste un défenseur des droits de l'homme.
Ce personnagehors du commun, Voltaire, s'appelait en réalité François Marie Arouet.
Très tôt, il se tourna vers la littérature ;encore adolescent, il écrivait des contes en vers, de odes, des épîtres, des satires, parfois distribués sous lemanteau.
Mais sa virulence et son goût de la dénonciation et de la vérité lui valurent vite des ennuis.
Ainsi, pourquelques vers corrosifs pourtant non signés, il dut s'exiler une première fois à Sully-sur-Loire, puis il fut emprisonné àla Bastille pendant onze mois (1717-1718).
Il y écrivit Œdipe, une tragédie qui fut son premier succès et qui lepersuada de sa future réussite ; il se mit à travailler avec ardeur, sans oublier de s'enrichir par quelques bonsplacements, et prit le pseudonyme de Voltaire — du nom d'un domaine ayant appartenu à sa mère.
Le prix de la libertéEtre passionné, mais hypersensible et de faible santé, jalousé à cause de ses succès et de son talent, persécuté àcause de sa causticité, Voltaire fut une victime de son goût de la vérité et de la liberté, mais aussi de son espritsarcastique.
En 1726, pour échapper à une nouvelle peine de prison, il s'exila en Angleterre ; séduit par la toléranceet la politique libérale de ce pays, il en rapporta de nombreuses idées et un matériel important pour les oeuvres àvenir, qui allaient le consacrer dès son retour en France : Brutus (1730, tragédie), Histoire de Charles XII (1731),Zaïre (1732, tragédie) et surtout les Lettres philosophiques (ou Lettres anglaises, 1734).
Dans cet ouvrage, ilcritique la société française, réfractaire à tout changement, et l'oppose à la société libérale anglaise.
Aussitôt publiéen France, le livre fut brûlé, et Voltaire dut se réfugier à Cirey-sur-Blaise, à la frontière de la Lorraine, au châteaude la marquise du Châtelet.
Il y passa une dizaine d'années, entrecoupées de nombreux déplacements ; il menaitune vie mondaine, mais sans ralentir ses activités intellectuelles, nombreuses et fécondes : Le Mondain (1736), quiraconte sa vie libertine, Éléments de la philosophie de Newton (1738), Discours sur l'homme (1738) ; il se consacraitégalement à l'histoire, qu'il renouvela avec Le Siècle de Louis XIV (1751) et L'Essai sur les moeurs (1745-1756), unehistoire générale de la civilisation depuis Charlemagne.
Et tout cela sans oublier la tragédie : Alzire (1736), unedéfense de la tolérance, et Mahomet (1741), une condamnation du fanatisme.
De cour en courEn 1744, rentré à Paris, il fut à nouveau reçu à la cour et nommé « fournisseur » des fêtes royales, puishistoriographe de Louis XV et membre de l'Académie française.
Voltaire avait désormais la célébrité et la fortune,mais il avait aussi conscience de se disperser dans des mondanités, qu'il ne dédaignait d' ailleurs pas.
La censureallait à nouveau l'éloigner de Paris, en 1747, cette fois à cause de Zadig.
Deux ans plus tard, c'était la mort de lamarquise du Châtelet, qui fut en réalité son seul grand amour.
Cette femme disparue, il pouvait quitter la France ets'installer à Berlin, à la cour de Frédéric II de Prusse, où il resta pendant deux ans.
Mais de nouvelles controversesle brouillèrent avec son hôte et l'obligèrent à partir précipitamment, en 1753 ; il reprit cette vie qu'il taxa de « juiferrant », passant de principauté en principauté.
Les DélicesIl finit par fixer son choix sur Genève, où il acheta un château, une ferme, des vignes ; il acquit une maison auxDélices, une autre à Lausanne, et d' autres à Ferney, en France voisine.
C'est là qu'il dut se réfugier en 1758, carles Genevois n'appréciaient guère son anti calvinisme et son théâtre, et furent choqués par l'article « Genève » del'Encyclopédie (écrit par d'Alembert mais nettement inspiré par Voltaire).
Selon ses propres mots, il était alors l'«aubergiste » de l'Europe, accueillant de nombreux visiteurs illustres, entretenant une correspondance avec l'Europeentière et se découvrant une passion pour la justice.
Parmi les oeuvres de cette période encore plus fertile que lesprécédentes, il faut citer, pour les contes et romans : Candide (1759), L'Ingénu (1767) et L'Homme aux quaranteécus (1760) ; parmi les tragédies ; Tancrède (1760) ; pour les travaux historiques : Précis du siècle de Louis XV(1768) ; et pour la philosophie : le Dictionnaire philosophique, qui passa d'une centaine d'articles en 1764 à plus desix cents en 1772.
Tout cela sans oublier les innombrables lettres, articles, épîtres et autres pièces en vers.
Voltaireétait couvert d'honneurs mais ne s'accordait aucun répit, laissant l'épuisement le gagner.
Après une vingtaine dejours de lit, il mourut le 30 mai 1778 et n'eut pas le loisir de répondre à la dernière censure dont il fut victime, leclergé parisien lui ayant refusé des obsèques religieuses.
En 1792, ses cendres furent transférées au Panthéon.
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Voltaire est l'artisan de la révolution bourgeoise, si Rousseau est l'ouvrier de la révolution populaire.
L'âme despetites gens est en Rousseau avec sa flamme, ses élans, sa méfiance ombrageuse, et son besoin d'absolu, quitourne vite à la tyrannie.
Mais c'est en Voltaire, en ce vulgarisateur et rapetisseur de Descartes, qu'on retrouvel'intelligence pratique et la raison étroite de la classe qui va se substituer à la noblesse.
» J.
Charpentier, Voltaire,.
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