Chapitre 11 terminale spé SES
Publié le 16/05/2024
Extrait du document
«
CHAPITRE XI : QUELLES INEGALITES SONT COMPATIBLES AVEC LES
DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA JUSTICE SOCIALE ?
Il existe une pluralité de critères qui permettent de définir ce qu’est une société juste ;
parmi ceux-ci le type d’inégalités et le niveau de ces inégalités sont les plus
fréquemment mobilisés.
On observe une diminution des inégalités de revenu depuis le
début du XXe siècle jusque dans les années 1980, puis une augmentation ensuite.
Pour
contribuer à la justice sociale, les pouvoirs publics doivent-ils lutter contre cette montée
des inégalités ? Toutes les inégalités sont-elles injustes ? L’idée même que des mesures
de politique publique puissent rendre la société plus juste ne fait pas consensus.
Elle est
critiquée par des penseurs héritiers de Marx, qui considèrent que c’est le fondement
même de la société capitaliste qui est injuste ou par un penseur comme Hayek qui
dénonce « le mirage de la justice sociale » : seule une décision individuelle pourrait être
décrétée juste ou injuste, or l’allocation des ressources ne procède d’aucune volonté
individuelle ni même de la volonté d’un groupe d’individus.
Il existe donc différentes
conceptions de la justice sociale et l’action des pouvoirs publics n’est pas simple car elle
s’exerce sous différentes contraintes.
Les SES en vidéos :
-
Comment mesurer les inégalités ?
Evolution et caractère systémique des inégalités.
Egalité et justice sociale
L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale
Une action publique controversée
I)
Les principales évolutions des inégalités depuis le début du XXème
siècle
A) Comment définir les inégalités
Comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère
multiforme et cumulatif.
1- Distinguer inégalités et différence
Une égalité correspond à l’identité des situations entre les individus et les groupes dans
les domaines / les conditions de travail, les revenus, la consommation, le patrimoine,
l’accès aux loisirs, l’espérance de vie…
Dans toutes les sociétés, il existe des différences entre les individus / couleur de
cheveux, des yeux… mais ce ne sont pas des inégalités, toutes choses égales par ailleurs.
En revanche ces différences deviennent des inégalités quand elles sont traduites en
termes d’avantages ou de désavantages.
Ainsi, une différence devient une inégalité
à partir du moment où elle est le fait d’une discrimination.
C’est le cas par
exemple, lorsqu’une femme est moins payée qu’un homme à travail et responsabilité
identiques.
Ainsi selon l’INSEE en 2022 le revenu salarial moyen des femmes est inférieur
de 23,5% à celui des hommes dans le privé.
Cela s’explique en partie par le moindre
volume de travail annuel des femmes (à la fois moins souvent en emploi dans l’année et
plus de temps partiel).
Cependant à temps de travail identique, le salaire moyen des
femmes est inférieur de 14,9% à celui des hommes.
Les différences de salaires
s’expliquent surtout par la répartition genrée des professions (secteur d’activité, niveau
hiérarchique).
A poste comparable, c’est à dire même profession exercée pour le même
employeur, l’écart de salaire en équivalent temps plein se réduit à 4%.
Les écarts de
revenu salarial entre hommes et femmes sont encore plus marqués entre parents et les
écarts croissent avec le nombre d’enfants.
Une inégalité est une différence entre individus ou groupes sociaux qui se traduit en
termes d’avantages ou de désavantages
Selon les sociétés et les époques, les différences qui sont à l’origine des inégalités
sociales peuvent changer car les inégalités sont liées aux valeurs que se donne une
société à un moment donné.
2- Distinguer les inégalités économiques des inégalités sociales
Etude du document 2 p 388
Une inégalité économique porte sur la possession de ressources matérielles.
Elle
traduit un partage inégalitaire des richesses.
On considère généralement que les
inégalités économiques regroupent les inégalités de patrimoine et les inégalités de
revenu.
(Revoir le chapitre 6 : Comment est structurée la société française actuelle ?)
Une inégalité sociale porte sur l’accès aux ressources socialement valorisées.
Les
inégalités sociales peuvent prendre différentes formes / accès au logement, accès aux
loisirs, départ en vacances, pratiques culturelles, éducation (réussite scolaire),
l’espérance de vie, la santé…
Etude du document 4 p 389
Par exemple, en matière de santé, les inégalités sont fortement liées à la position sociale
(qui influe sur la qualité de vie et conduit à des styles de vie particuliers), au niveau de
diplôme (un homme diplômé du supérieur a une espérance de vie à 35 ans de 48,2 ans,
soit 7,5 ans supérieure à celle d’un homme sans diplôme), au revenu et à l’origine
sociale.
De plus, les conditions de travail, l’exposition à la pollution...
varient fortement
en fonction de l’activité professionnelle, donc selon la position sociale.
De même, chez les
hommes, treize années d’espérance de vie à la naissance séparent les 5% les plus
pauvres, qui vivent en moyenne avec 470 euros mensuels pour une personne, et les 5%
les plus riches qui disposent de 5800 euros, selon les données de l’INSEE (période 20122016).
3- Des inégalités cumulatives
Etude du document 3 p 389
Les inégalités économiques se renforcent mutuellement : les revenus permettent
l’accumulation d’un patrimoine qui, lui-même, peut être source de revenus.
Ces
inégalités économiques génèrent elles-mêmes d’autres inégalités d’accès au pouvoir, au
savoir, à la santé, au logement...
En ce qui concerne l’accès au logement, les inégalités sont d’abord économiques mais
elles ont des conséquences sociales qui risquent d’accentuer les inégalités de départ :
-
Les plus aisés vont pouvoir habiter les cœurs des métropoles dynamiques,
équipées en réseaux (de transports, numériques…), les plus défavorisés vont être
contraints à émigrer en périphérie : zones péri-urbaines voire rurales +/- bien
desservies par les transports en communs (rappelez-vous le mouvement des
gilets jaunes), les services publics (proximité des lieux de santé ou désert
médical, d’où les inégalités d’accès à la santé), les activités culturelles et de loisirs
…
Les inégalités de logement sont à l’origine de différentes inégalités :
Inégalités de consommation : si une part élevée du budget est consacrée au
logement, cela contraint les autres dépenses (le logement est une dépense
contrainte).
Inégalité de santé : certains logements sont insalubres (peinture au plomb à
l’origine de cas de saturnisme)
Inégalités scolaires du fait de la concentration dans les mêmes quartiers d’élèves
issus des milieux défavorisés ou favorisés (Dans le chapitre VII, nous observerons
l’effet-établissement à propos du rôle de l’institution scolaire dans le renforcement
des inégalités du fait de la carte scolaire).
-
Inégalités face à l’emploi : certains quartiers peuvent être stigmatisants et
conduisent à une discrimination à l’embauche…
Les catégories favorisées voient leurs avantages s’additionner et à l’opposé, les
désavantages des classes populaires se renforcent mutuellement.
Ce cumul des
inégalités peut renforcer la polarisation de la structure sociale.
Les groupes sociaux sont
eux-mêmes traversés par des inégalités : d’accès au marché du travail, de genre…
B) Les instruments de mesure des inégalités
Savoir interpréter les principaux outils de mesure des inégalités, statique
(rapport inter-quantile, courbe de Lorenz et coefficient de Gini, top 1%) et
dynamique (corrélation de revenu parents-enfants).
1- La mesure des inégalités économiques en statistiques
Reprendre le chapitre 6 (I, A, 3 : L’utilisation des données quantitatives), l’analyse de la
dispersion et de la concentration.
Ces instruments de mesure sont qualifiés de statiques
car ils permettent d’analyser une situation à un instant t.
Pour être plus précis, il est aussi possible d’utiliser le top 1% (il est alors question de
centiles) pour aller au-delà des 10% les plus riches et analyser plus finement ce qui se
passe au niveau des très hauts revenus ou des très hauts patrimoines.
Par exemple, cela
permet de remarquer que c’est avant tout la forte diminution de la part du patrimoine
total possédée par les 1% les plus riches entre 1900 et 1980 qui contribue à la
diminution des inégalités de patrimoine sur cette période et que depuis les 90’s,
l’augmentation des inégalités est due essentiellement à la forte augmentation de la part
du patrimoine possédée par les 1% les plus riches.
2- La corrélation de revenu parents-enfants
La corrélation de revenu parents-enfants mesure à quel point des parents plus riches
que d’autres ont des enfants plus riches que d’autres.
On se pose la question de la reproduction des inégalités de revenu d’une génération à
l’autre.
Celle-ci est due à la transmission du patrimoine mais aussi du capital culturel et
social entre générations.
C’est un outil de mesure plus dynamique que ceux analysés
précédemment.
Etude du document 4 p 385
L’indicateur de la corrélation du revenu parents-enfants peut être mesuré par «
l’élasticité intergénérationnelle des revenus ».
Cette dernière indique la force de la
liaison entre le revenu des individus par rapport à celui de leurs parents.
Elle correspond
à la différence en pourcentage du revenu des enfants qui est associée à une différence de
1 % du revenu des parents.
L'élasticité est comprise entre 0 et 1.
Quand elle est égale à
0 cela signifie que le revenu des parents n'a aucune influence sur celui des enfants, la
mobilité est parfaite, alors que quand elle vaut 1 cela signifie que la reproduction est
totale, la conservation des positions est parfaite.
C) L’évolution....
»
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