Chapitre 1 Le Langage - cours complet
Publié le 03/03/2021
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Thème 3 : Philosophie de la culture
Chapitre 1 : Le langage
Introduction :
Interroger le langage semble une entreprise compliqué (voir même voué à l’échec), car cette étude ne peut se faire que par le
langage, on ne peut l’étudier de l’extérieur comme un objet à part.
Langage : désigne tout système de communication ; on
remarque qu’il y en a de différent type (ex : langage du corps, informatique, musical, des signes, animal), à chaque fois il y a un échange
entre un émetteur et un récepteur, un message est transmis par le biais d’un code.
On a également besoin d’un canal (=objet physique
nécessaire à la transmission du message).
Souvent, les philosophes ou les linguistes
considèrent qu’il y a un langage spécifiquement humain, il n’y aurait plus (dans le langage humain) que la transmission objective d’une
information, il y aurait à travers les mots l’invention d’un sens, et la possibilité d’un dialogue.
Pour distinguer la spécificité du langage
humain, il faut distinguer le code (=signal) du signe.
Le signifiant (=objet matériel qui permet la signification : ex = feu rouge) est
différent du signifié (feu rouge = signe de stop, d’arrêt) ; signifié = dimension caché du signifiant.
Dans le cas du signal, la relation du
signifié et du signifiant est univoque (le signifiant ne veut dire qu’une seule chose (feu rouge = signe de stop, d’arrêt).
Dans le cas du signe (≠ signal) un seul signifiant peut vouloir dire plusieurs signifiés, ainsi un signe est équivoque (=peut vouloir dire
plusieurs chose) ; un mot peut vouloir dire plusieurs chose, ex : tomber sur qqn / tomber sur le sol.
On peut donc constater que dans le langage humain, on utilise beaucoup plus de signes que de signaux , plus de chose équivoque
qu’univoque.
Premier problème : Si notre langage suppose une interprétation, est-il (le langage) un bon moyen de communiquer pour nous
comprendre et pour coopérer ? Ne constatons pas du fait de la multiplicité, plus de divisions, malentendu que d’unité ?
D’autre part, si on dit que le langage est spécifiquement humain, c’est parce qu’il est attache à une pensée, à une conscience, il nous
servirait à exprimer sa pensée intérieur, mais le langage n’est-il pas trop objectif, trop commun pour porter notre subjectivité : le langage
est-il un bien moyen de communiquer, ou est-il une contrainte ?
Enfin, en troisième lieu, on envisagera la dimension pratique du langage, car le langage n’est pas seulement un rapport cognitif, abstrait
au réel, mais aussi il suppose une action sur le monde : ex = discours politique, actions : Est-ce que le langage est un bon moyen d’agir
sur le réel ?
I/ Du langage à la diversité des langues
En 1992 les indiens d’Amérique ont revendiqués la reconnaissance de leur culture et de leur langue en prétendant qu’ils avaient
été exploité, et qu’on avait tenté de détruire leur particularités.
Cela nous dit que le langage humain est plus qu’un simple outil de
communication, car chaque langue véhicule une expérience particulière du monde, une culture propre, et donc ce qu’on dit dans une
langue on ne le dit pas tout à fait de la même manière dans une autre langue.
Une langue porte l’esprit d’un peuple, d’une civilisation, une histoire.
C’est ce que montre Ernst Cassirer (philosophe allemand XXème
siècle), il évoque l’apprentissage d’une langue étrangère par un adulte, en montrant que c’est une entreprise compliqué.
En effet, avec
l’habitude de notre langue maternelle on en vient à confondre la réalité, les choses et les mots pour la nommer.
Or apprendre pour
apprendre une nouvelle langue il faut séparer ces éléments et retrouver un état d’enfance où l’on est en contact avec les choses sans les
recouvrir d’un concept tout fait.
Cassirer nous dit d’ailleurs : « En pénétrant l’esprit d’une langue étrangère, nous avons chaque fois
l’impression d’aborder un nouveau monde, possédant une structure intellectuelle propre.
».
Ainsi, si l’on ne dispose que d’une langue
maternelle, on est incapable de voir sa spécificité (= son originalité), et c’est en apprenant d’autre langues que l’on constate qu’il n’y a
pas de synonyme parfait = on ne peut traduire mot pour mot une langue .
Ex : La lune en grec = mêm (fait référence à la lune en tant
qu’objet de mesure, comme l’objet permettant de mesurer le temps) en latin =luna (fait référence à la luminosité et à l’éclat de la lune) =
les deux mots parlent du même objet mais véhicule à travers eux des expériences différentes.
On voit donc
que la langue est un phénomène culturel, à qui suite à une histoire, ce n’est jamais un fait figé que l’on pourrait caractériser (dans le
dictionnaire par exemple).
Parfois, on peut être tenté de prendre sa langue comme modèle et tomber dans une forme d’ethnocentrisme (fait
de prendre sa culture et sa langue comme norme de référence pour évaluer les autres cultures).
Rappelons qu’à l’origine le terme
« barbares » qui vient du grec voulais dire « celui qui prononce mal » le grec (= celui qui fait bla bla), alors qu’aujourd’hui il signifie
inhumain.
En effet, les grecs ont rejeté ceux qui étaient différents, d’ailleurs Platon nous dit : « C’est l’ignorance qui fait toujours
paraître les choses étranges ».
Ex d’étrangeté : l’expression japonaise « Samui » veut dire à la fois il fait froid, j’ai froid, il a froid, tu as
froid etc…, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de distinction entre le sujet (=le sentiment subjectif) et le monde extérieur..
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