Chantecler
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
REDMOND
D
Chantecler
Retiré à Cambo, dans le Pays basque,
Rostand prépare
Chantecler, fable
dramatique
en vers et en quatre actes.
L'œuvre connaît une longue gestation de
neuf ans : annoncée dès
1902, elle ne fut
jouée que le 7 février
1910 au théâtre de
la
Porte-Saint-Martin.
Chantecler était
alors interprété par Lucien Guitry, que
l'on
trouva trop peu lyrique.
On le baptisa par
ironie « Chante-sombre ».
Les attaques
contre
Chantecler furent nombreuses :
la presse nationaliste
en voulait à Rostand
d'avoir pris parti pour Dreyfus.
La Poule faisane
Peintures de A.
Edel
Un drame rustique
U
n coq nommé Chantecler, comme dans le roman
de Renart, règne sur la basse-cour d'une ferme
méridionale.
Il est persuadé que son chant fait se lever
le soleil.
Un jour, une faisane dorée, poursuivie par
des chasseurs, se réfugie dans la basse-cour.
Sa beauté
diaprée éblouit Chantecler.
La nuit tombe, les oiseaux
nocturnes, envieux des pouvoirs du coq, organisent
un complot pour le faire périr.
Un coq de combat, aux
ergots armés de rasoirs, chargé de provoquer
Chantecler en duel, doit se rendre chez la pintade, qui
reçoit tous les hôtes du poulailler.
Le merle, caché
dans un pot, est témoin de la trahison et avertit
Chantecler, qui décide, malgré cette mise en garde,
d'affronter ses ennemis.
Au milieu d'une assemblée
où chacun rivalise d'excentricité,
il raille le snobisme
des hôtes et prend
à partie le volatile chargé de le tuer.
La lutte s'engage ; Chantecler triomphe, puis va se
réfugier dans la forêt avec la faisane.
Celle-ci, séduite
lorsque Chantecler lui a révélé le secret de son chant,
est désormais jalouse et l'occupe de sorte que le jour
se lève sans qu'il ait chanté.
Le coq, dépité, décide de
retourner auprès des siens afin d'accomplir malgré
tout sa tâche matinale.
Bien que délaissée, la faisane
sauve le coq des tirs
d'un braconnier en se faisant
prendre elle-même au piège du chasseur.
Un poème symbolique
R
ostand a mis sur scène des animaux « pour
raconter des sentiments, des passions, des rêves
d'hommes».
Les animaux sont traités comme des
symboles.
Le merle représente le faux esprit parisien,
le pivert, féru de culture hellénique, a son bonnet
d'académicien.
Le calembour, le trait d'esprit, le
jeu
de mots sont les armes de ces volatiles.
La vieille
poule nourricière parle par apophtegmes.
Chantecler,
c'est le poète solitaire qui, loin des cénacles mon
dains, peaufine son œuvre.
Il a pour adversaires les
pédants et les snobs.
Dernier fleuron du roman
tisme, Rostand veut chanter le soleil et glorifier la
lumière : le coq annonciateur du
jour est celui qui
lutte contre l'obscurantisme .
«Éloquent, rayonnant
et
visionnaire», il est une figure allégorique del' exal
tation poétique.
Le
« coq glorieux » comme le poète
est
« celui qui fait lever l'aurore ».
On retrouve
chez Rostand le lyrisme et la verve satirique de
l' Aristophane des
Oiseaux.
Le coq Chantecler,
ébloui par une faisane et envié par
les oiseaux de nuit, oublie amour
et trahisons
afin de ne se
consacrer qu'à
son chant.
La Poule blanche.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓