Changer de lieu ne fait pas devenir plus intelligent, ni n’enlève la bêtise
Publié le 08/05/2022
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Changer de lieu ne fait pas devenir plus intelligent, ni n'enlève
la bêtise
Cette sentence attribuée à Bias ( 1, 229, 9 Mullach) figure dans plusieurs florilèges byzantins (notamment dans la section consacrée à la
sagesse de Melissa du Pseudo-Antoine).
Mais constater qu'il était stupide de prétendre changer le caractère d'un individu en le faisant changer de latitude était déjà un topos largement répandu dans la littérature
antique: en grec, par exemple, Eschine (3, 78) jouait sur la paronomase
facile entre Tfl01T(>~ ..
>, et To1To~ ..
>, et constatait
qu'on pouvait bien changer de lieu, on ne changeait pas pour autant de
caractère (où yàp TOV Tp61TOV, àllà Tàv TOTTOV µET~ÀÀaeev); on trouve
une figure de rhétorique semblable chez Jean Chrysostome (Au peuple
d'Antioche., 5, 5 [PG 49, 76 sq.]), sans compter les nombreuses reprises
de ce motif en latin (et: Otto 285 ; Weyman 53 ; 70; Sutphen 142).
Signalons surtout un passage d'Horace qui prit une importance particulière (Ep., 1, 11, 27) : Caelum non animum mutant qui trans mare curront, >,
ce vers étant souvent cité, d'abord par saint Jérôme (Ep., 6, 2), puis
surtout par les auteurs médiévaux (cf.
par exemple, les Proverbia du
Pseudo-Bède [Pl 90, 1094a] et ceux d'Otloh de Saint-Emmeran
[Pl 146.
306cd], Gozechin de Mayence, Epistula ad Valcherum,
Pl 143, 889c ; 891 b ; Rupert de Deutz, Commentaire sur l 'Apoca(vpse,
PL 169, 1186b; Hildebert de Lavardin, Moralis Philosophia [Pl 171,
1034a] ; Orderic Vital, Historia Ecclesiastica, PL 188, 247a ; Pie11e de
Cluny, Ep., 2, 44 [PL 189, 267a] ; 6, 47 [Pl 189, 470a]; Wibald de
Stavelot.
Ep., 184 [PL 189, 1281d]; Richard de Saint-Victor, De exterminatione mali (Pl 196, 1080a] ; Gérard de Cambrai, Descriptio
Cambriae.
15) mais aussi par les auteurs de l'époque moderne
(cf.
Philip Sidney, A De_fence of Poetry 2, 2, 51, ou l'éditorial de
Richard Steele dans le > 80, du premier juin 1711 ).
Signalons encore deux passages des Epistulae ad Lucilium de Sénèque :
Animum debes mutare, non caelum,.
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