Ceylan
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 28 octobre 1964 Série N• 16 Fiche N• 186
Ceylan
1.
Les Anglais, qui avaient occupé Ceylan en 1795-1796, en firent une colonie de la Couronne en 1802.
L'île ayant obtenu son indépendance en 1947, devint un dominion du Commonwealth britannique le 4 février 1948.
Les habitants de Ceylan (environ 10 millions) vivent surtout de l'agriculture: riz (la production actuelle ne suffit plus à la consommation locale), thé (seconde production mondiale après le Japon), noix de
coco, caoutchouc.
Cependant 24 Ofo seulement du sol de l'île sont cultivés et près de la moitié de la nourriture est Importée.
2.
Les habitants de Ceylan, de races et de religions différentes, ont vécu sans graves
mésententes sous le joug commun de l'occupant britannique.
Depuis, des troubles sont nés de l'antagonisme racial et linguistique entre les deux plus grands groupes
ethniques: les Cinghalais (5 millions) qui sont bouddhistes et parlent le cinghalais, et les Tamouls (2,5 millions) qui sont de religion hindoue (en majorité civaïtes) et parlent une langue dravidienne comme les 30 millions de Tamouls du sud de l'Inde.
En 1951, le gouvernement a imposé le cinghalais comme seule langue officielle de Ceylan.
3.
La vie économique de Ceylan repose sur les exportations de thé, noix de coco,
caoutchouc, coprah et graphite ainsi que sur les revenus du port de transit qu'est Colombo (500 000 habitants).
L'accroissement de la population (2,6 Ofo par an) et la stagnation de la production (le plan triennal 1961-1964 n'a pas atteint ses objectifs)
ont entraîné de graves difficultés économiques et de nombreuses grèves (l'une d'elles a paralysé le port de Colombo pendant deux mois en 1963).
Le premier ministre, Mme Sirimavo Bandaranaïke, qui avait conclu un accord électoral en 1960 avec les trois groupes marxistes de Ceylan, a été conduite, pour appuyer la politique socialiste qu'elle juge seule capable de résoudre ces difficultés, à faire appel au Parti trotskyste Lanka Sama Samaja (Société égalitaire de Ceylan).
4.
En juin 1964, trois membres de ce parti sont entrés au gouvernement, et leur chef, le or N.
M.
Perera, a reçu le portefeuille des Finances.
Le Lanka Sama Samaja fait
partie du Front uni de la gauche (trotskystes, communistes et marxistes nationalistes)
qui avait conclu le pacte électoral avec le Parti de la liberté, le Shri Lanka, de Mme Bandaranaïke.
Mais seuls les trotskystes ont accepté d'entrer dans le ministère.
Le chef même du Front uni de la gauche a refusé un portefeuille.
5.
Ainsi s'affirme, avec la présence au gouvernement du or Perera, intellectuel à la vaste culture et disciple d'Harold laski, une orientation nouvelle à Ceylan.
Le discours du Trône du 7 juillet a affirmé la volonté du gouvernement de contrôler plus étroite
ment les banques et les agences de commerce, de briser le monopole des journaux,
d'instituer des comités de vigilance et de faire passer aux mains des coopératives
d'Etat le commerce de gros et les principales importations.
Toutefois les trotskystes, favorables aux revendications des Tamouls, sont, sur ce point, freinés par Mme Banda
ranaïke qui ménage des bouddhistes, soutiens du Parti de la liberté fondé par son
mari, lequel pourtant tomba sous les coups d'un moine bouddhiste.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓