Centrafrique (2005-2006): Instabilités persistantes
Publié le 21/09/2020
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Centrafrique (2005-2006):
Instabilités persistantes
Les espoirs d’une sortie de crise durable, suscités par l’élection dans de
bonnes conditions (mai 2005) du général François Bozizé à la présidence de la
République centrafricaine (RCA), ont été en grande partie déçus.
Dans ce pays
sujet à une instabilité chronique depuis l’indépendance (1960), les violences
n’ont pas tardé à reprendre.
À l’automne 2005, une nouvelle rébellion proche de
l’ancien chef de l’État, Ange-Félix Patassé (chassé du pouvoir en mars 2003 par
F.
Bozizé et réfugié au Togo), a mené plusieurs attaques dans le quart
nord-ouest du pays.
La rivalité persistante entre les deux hommes a reflété
l’opposition traditionnelle entre l’ethnie gbaya de l’actuel président et
l’ethnie kaba de son prédécesseur.
La situation est restée d’autant plus
préoccupante dans cette zone que des rebelles en lutte contre le président du
Tchad voisin, Idriss Déby, y ont installé leurs bases arrière.
Asphyxiées sur le
plan économique, les autorités de Bangui n’ont pas eu les moyens de neutraliser
les rebelles, qu’ils soient locaux ou tchadiens.
De l’aveu même de son président, l’économie de la RCA est demeurée, à la
mi-2006, en état de coma dépassé.
90 % des entreprises publiques ont mis la clef
sous la porte et les autorités ont annoncé leur intention de liquider la société
déficitaire de commercialisation du coton, principale ressource du pays.
En
trente ans, la production de coton a été divisée par dix.
À la fin 2005 et au
début 2006, les mouvements sociaux se sont succédé à Bangui : les agents du
Trésor public, les enseignants du supérieur, les employés des transports publics
se sont mis en grève pour réclamer leurs arriérés de salaires.
Cette situation de quasi-faillite n’a guère semblé préoccuper la communauté
internationale.
En janvier 2006, les Nations unies ont précisé n’avoir reçu
l’année précédente que 35 % des 27 millions de dollars sollicités au titre de
l’aide humanitaire.
La principale tâche du chef de l’État a consisté à quémander
un soutien financier auprès de l’étranger.
Au début 2006, le FMI a toutefois
octroyé un crédit de 10,2 millions de dollars à Bangui, au titre de l’aide
d’urgence aux pays sortant d’un conflit.
Le président Bozizé a pu également
compter sur le concours ponctuel de la France ou de la Chine.
En février 2006,
le chef de l’État a procédé à un léger remaniement de son gouvernement d’union
nationale, au sein duquel il a conservé le portefeuille de la Défense..
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