Centrafrique (2005-2006): Instabilités persistantes
Publié le 13/09/2020
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Centrafrique 2005-2006
Instabilités persistantes
Les espoirs d’une sortie de crise durable, suscités par l’él
ection dans de bonnes conditions (mai 2005) du
général François Bozizé à la présidence de la Répub
lique centrafricaine (RCA), ont été en grande partie
déçus.
Dans ce pays sujet à une instabilité chronique depuis
l’indépendance (1960), les violences n’ont
pas tardé à reprendre.
À l’automne 2005, une nouvelle réb
ellion proche de l’ancien chef de l’État, Ange-
Félix Patassé (chassé du pouvoir en mars 2003 par F.
Bozizé
et réfugié au Togo), a mené plusieurs
attaques dans le quart nord-ouest du pays.
La rivalité persistante en
tre les deux hommes a reflété
l’opposition traditionnelle entre l’ethnie gbaya de l’actuel pr
ésident et l’ethnie kaba de son prédécesseur.
La situation est restée d’autant plus préoccupante dans cette z
one que des rebelles en lutte contre le
président du Tchad voisin, Idriss Déby, y ont installé leurs ba
ses arrière.
Asphyxiées sur le plan
économique, les autorités de Bangui n’ont pas eu les moyens de
neutraliser les rebelles, qu’ils soient
locaux ou tchadiens.
De l’aveu même de son président, l’économie de la RCA est
demeurée, à la mi-2006, en état de coma
dépassé.
90 % des entreprises publiques ont mis la clef sous la po
rte et les autorités ont annoncé leur
intention de liquider la société déficitaire de commercialisati
on du coton, principale ressource du pays.
En
trente ans, la production de coton a été divisée par dix.
À
la fin 2005 et au début 2006, les mouvements
sociaux se sont succédé à Bangui : les agents du Trésor publ
ic, les enseignants du supérieur, les
employés des transports publics se sont mis en grève pour récla
mer leurs arriérés de salaires.
Cette situation de quasi-faillite n’a guère semblé préoccupe
r la communauté internationale.
En janvier
2006, les Nations unies ont précisé n’avoir reçu l’anné
e précédente que 35 % des 27 millions de dollars
sollicités au titre de l’aide humanitaire.
La principale tâche
du chef de l’État a consisté à quémander un
soutien financier auprès de l’étranger.
Au début 2006, le FM
I a toutefois octroyé un crédit de 10,2
millions de dollars à Bangui, au titre de l’aide d’urgence aux
pays sortant d’un conflit.
Le président Bozizé
a pu également compter sur le concours ponctuel de la France ou de la
Chine.
En février 2006, le chef de
l’État a procédé à un léger remaniement de son gouvern
ement d’union nationale, au sein duquel il a
conservé le portefeuille de la Défense..
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