Centrafrique (2004-2005): Retour à la légalité
Publié le 13/09/2020
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Centrafrique 2004-2005
Retour à la légalité
Deux ans après avoir pris le pouvoir par la force, le 15 mars 2003, p
uis instauré une « transition
consensuelle », le général François Bozizé a été pr
oclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 8 mai
2005, avec 64,6 % des voix, loin devant son rival du second tour, l’a
ncien Premier ministre Martin
Ziguélé, qui a reconnu sa défaite malgré les recours en just
ice de son parti contre les « irrégularités » du
scrutin législatif organisé simultanément.
De façon inattend
ue au regard des résultats du premier tour, le
général Bozizé, 58 ans, s’est en effet également assuré
une majorité parlementaire, sa Convergence
nationale Kwa na kwa (« Le travail, rien que le travail », en san
go) ayant remporté 42 des 105 sièges à
l’Assemblée nationale où elle dispose de l’appui de plusieur
s petites formations.
En cas de cohabitation, le
nouveau président aurait dû composer avec un Premier ministre doté
d’importants pouvoirs en vertu de la
Constitution adoptée par référendum en décembre 2004.
D’a
bord hostile à cette nouvelle loi
fondamentale, façonnée contre son gré par un Parlement provisoi
re, le général Bozizé s’était finalement
résigné à ce texte, l’opposition acceptant à son tour un
« code de bonne conduite », élaboré sous l’égide
du président gabonais et « médiateur » Omar Bongo, pour alle
r aux élections.
Après sa victoire
électorale, le président a promis la formation d’un gouvernemen
t d’union nationale « pour reconstruire la
République centrafricaine » (RCA).
La RCA a renoué avec la légalité constitutionnelle, après se
pt années de troubles : des mutineries à
répétition, à partir de 1996, au coup de force du général
Bozizé, en passant par la tentative de putsch, en
2001, de l’ex-président André Kolingba.
Celui-ci, arrivé en
troisième position au premier tour de la
présidentielle, avec 16,36 %, s’était abstenu de toute consigne
de vote, après l’échec de ses négociations
de ralliement au parti présidentiel qui avaient buté sur des exige
nces matérielles contenues dans un «
cahier des charges » (dont une « compensation financière »
de 7,7 millions d’euros et divers postes de
responsabilité pour ses partisans).
S’il devait rester à l’
écart, Kolingba hypothéquerait l’avenir du pays, de
même que l’ancien président Ange-Félix Patassé, qui, exil
é au Togo depuis son renversement en mars
2003, se prétend toujours légitime.
Or, la Centrafrique est sinist
rée, l’espérance de vie étant tombée au-
dessous de 40 ans et 95 % de sa population vivant sous le seuil de pauvr
eté d’un dollar par jour, contre
67 % en 2000, selon les Nations unies..
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