Centrafrique (2002-2003): Prise de pouvoir par le général Bozizé
Publié le 13/09/2020
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Centrafrique 2002-2003
Prise de pouvoir par le général Bozizé
La prise de pouvoir, le 15 mars 2003, du général François Boziz
é, ancien chef d'État-Major limogé, en
octobre 2001, par le président Ange-Félix Patassé, a fermé l
a parenthèse de dix années de légalité
constitutionnelle, ponctuées par trois mutineries et quatre tentative
s de coup d'État.
Si l'ancien chef de
l'État, réfugié au Togo depuis son renversement, s'était mai
ntenu au pouvoir grâce à l'aide militaire de la
Libye et des «combattants» du chef rebelle congolais Jean-Pierre M
bemba, ainsi qu'au recrutement de
mercenaires, le nouvel homme fort à Bangui a enrôlé dans ses «
forces patriotiques» de nombreux
Tchadiens.
Ces combattants étrangers se sont rendus coupables de grav
es exactions à l'égard de la
population centrafricaine.
Première plainte déposée devant la Cour pénale international
e (CPI) en voie de constitution, la Fédération
internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a assigné en
justice pour «crimes de guerre», le
14 février 2003, A.- F.
Patassé, J.-P.
Mbemba et le «colonel»
Abdoulaye Miskine, chef d'une force spéciale
de la Présidence du défunt régime.
Dix-sept mois après avoir fui Bangui, pour un exil partagé entre P
aris et N'Djamena, F.
Bozizé, né en
1947, a pris le pouvoir à la tête d'une «coalition politico-mil
itaire», formée le 7 décembre 2002 dans la
capitale française.
Pour une «transition consensuelle», dont la
durée serait fonction de l'assistance
internationale apportée à son régime pour «faire renaître
le pays» largement dévasté par la guerre civile
et pour y «refonder» la démocratie, il a mis en place, le 31 ma
rs 2003, un gouvernement d'union
nationale, intégrant toutes les sensibilités politiques, conduit p
ar l'opposant Abel Goumba, 76 ans.
Le
Premier ministre chapeaute un «super-ministère» économique,
alors que le chef de l'État détient le
portefeuille de la Défense.
Organe consultatif, un Conseil national d
e transition (CNT) de 96 membres,
délégués par les partis ou issus de la société civile, ti
ent lieu de Parlement.
Outre le voisinage avec le Tchad, pour qui la sécurisation de sa fron
tière méridionale (proche des
gisements pétroliers de Doba dont l'exploitation devait débuter en
juin 2003) constitue un enjeu vital, la
présence de 310 soldats de la Communauté économique et monét
aire de l'Afrique centrale (CEMAC) et de
300 militaires français chargés de réorganiser l'armée natio
nale allait conditionner la marge de manœuvre
du nouveau régime, qui a hérité d'une situation sociale catastr
ophique : les 19 000 fonctionnaires d'État
ont cumulé jusqu'à trente mois d'arriérés de traitements, le
s taux de mortalité maternelle et infantile
(estimé par le PNUD – Programme des Nations unies pour le déve
loppement – à 110 ‰) sont les plus
élevés du monde, le taux de scolarité est passé de 63 % à
43 % entre 1995 et 2000..
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