Centrafrique (2000-2001): Nouvelle mutinerie
Publié le 13/09/2020
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Centrafrique 2000-2001
Nouvelle mutinerie
Pour la quatrième fois en cinq ans, une partie des Forces armées c
entrafricaines (FACA, environ 3 500
hommes) s'est soulevée contre le pouvoir du président Ange-Fél
ix Patassé, pourtant élu, en 1993, et
même réélu, en 1999.
Aux premières heures du 28 mai 2001, la
résidence du chef de l'État a été
attaquée par des mutins qui ont toutefois été repoussés par
la Garde présidentielle.
Pendant onze jours,
des combats entre forces loyalistes et insurgés ont coupé Bangui e
n deux, les quartiers septentrionaux
étant contrôlés par l'armée fidèle au régime, les quar
tiers méridionaux - le long du fleuve Oubangui -
abritant les mutins, appartenant pour la plupart à l'ethnie sudiste Y
akoma.
Lui-même yakoma, le général
André Kolingba, chef de l'État entre 1981 et 1993, a revendiqué
la paternité du coup de force, avant de
prendre la fuite.
Ayant pilonné les quartiers sud à l'artillerie l
ourde, l'armée loyaliste et ses alliés - une
centaine de soldats libyens dépêchés à Bangui par le colonel
Mouammar Kadhafi et 700 combattants du
mouvement rebelle congolais de Jean-Pierre Mbemba qui avaient traversé
le fleuve depuis leur fief sur
l'autre rive - ont donné l'"assaut final" le 6 juin, rétablissant
le contrôle du pouvoir légitime sur l'ensemble
de la capitale au prix de nombreuses victimes.
Ce nouveau putsch a fait suite à trois mutineries successives des FAC
A, entre avril 1996 et janvier 1997.
Il a confirmé l'instabilité persistante qui avait motivé, en av
ril 1998, la fermeture des bases militaires
françaises à Bangui et à Bouar, dans le nord-ouest.
Il a éga
lement consacré l'échec de la Mission des
Nations unies en Centrafrique (Minurca, 1 350 casques bleus), puis, à
partir de février 2000, du Bureau
de l'ONU pour la consolidation de la paix en Centrafrique (Bonuca), qu
i devaient assurer la relève après le
départ de la France et de ses 1 800 soldats "prépositionnés" au
cœur du continent.
Ce quatrième coup de
force était aussi le résultat d'une situation socio-économique
des plus difficiles.
En novembre 2000, les 19
500 fonctionnaires centrafricains, soutenus par les partis d'opposition,
avaient déclenché une grève
"illimitée" pour protester contre des arriérés de salaires atte
ignant vingt-neuf mois.
Malgré la suspension
de leur action, le 6 mars 2001, et la mise en place, le 1er avril, d'un
nouveau gouvernement conduit par
Martin Ziguélé (Premier ministre), le pouvoir n'a pu faire face
à ses engagements.
Son autorité, contestée
à Bangui, ne dépassait plus les limites de la capitale, des "coupe
urs de route", bandits tchadiens ou
braconniers soudanais, rebelles ou réfugiés congolais faisant la l
oi à l'intérieur et aux frontières d'un État
fantôme..
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