Centrafrique 1995-1996
Publié le 13/09/2020
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Centrafrique 1995-1996
Le gouvernement de Gabriel Koyambounou, mis en place en avril 1995 à
la suite d'un conflit interne au
sein du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC,
au pouvoir), a eu bien des difficultés
à sortir l'administration de son inertie et à commencer les réf
ormes élaborées avec les bailleurs de fonds.
Bien qu'il ait lui-même fait beaucoup de publicité autour de la cr
éation d'une cellule de lutte contre la
corruption, il a semblé que le chef de l'État ne souhaitait pas pr
endre le risque de promouvoir aux plus
hauts postes des personnalités compétentes susceptibles de le conc
urrencer politiquement.
Si la "démocratisation" du régime a assoupli la répression poli
tique, différents événements avaient
témoigné durant l'année 1995 de la fragilité du changement d
e style de gouvernement, comme la
condamnation à une peine de prison pour un journaliste accusé d'of
fense au chef de l'État.
Le climat
social a été secoué par des manifestations, des grèves et su
rtout des mutineries de soldats réclamant
leurs salaires, en avril puis en mai 1996.
La seconde de ces mutinerie s
'est accompagnée d'émeutes et de
destructions tandis que la situation tournait à l'insurrection à B
angui.
Le président Ange-Félix Patassé n'a
pu se maintenir au pouvoir que grâce à une intervention de l'armé
e française qui a non seulement
procédé à l'évacuation des expatriés, mais s'est aussi ch
argée de réduire la mutinerie.
Cette opération a
été facilitée par la présence dans le pays de deux bases mil
itaires françaises, dont l'une est située dans la
capitale.
La médiation entre le pouvoir et les mutins a été ass
urée par un général français.
La proposition
du président Patassé de constituer un gouvernement d'union nationa
le autour du nouveau Premier
ministre Paul Ngoupandé n'a pas rencontré l'accord des principaux
partis d'opposition.
Seuls quatre
membres de la formation de l'ancien président Kolingba (1982-1993)
ont fait leur entrée dans ce
gouvernement formé le 18 juin 1996.
Ces événements ont remis en lumière la position dominante de la
France dans ce pays, où elle risque, au
nom d'intérêts stratégiques discutables, de se retrouver non se
ulement seule puissance étrangère mais
encore en charge d'une situation ingérable.
Le président Patassé avait adopté une position très concilia
nte lors de sa visite à Paris en septembre
1995.
En échange d'un soutien de la France devant le FMI (Fonds moné
taire international), le chef de
l'État centrafricain laissait supposer qu'il pourrait modérer l'é
cho du ressentiment de ces compatriotes à
l'égard de la présence militaire française dans son pays (base
militaire de Bangui).
Toutefois, le soutien
que lui a apporté Paris en mai 1996, en le sauvant pour un temps, est
apparu susceptible de lui faire
perdre dans son pays tout crédit d'indépendance.
Les revenus de l'État ont encore été très faibles en 1995 ma
lgré la ressource de diamant dont le pays est
le cinquième producteur mondial selon le critère de qualité.
La
tentative de créer des facilités pour que
les transactions passent par le marché formel n'ont pas suffi à dé
tourner significativement les producteurs
des circuits de contrebande passant par le nord du pays..
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