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CENTO

Publié le 16/05/2020

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« 1 / 2 13 janvier 1965 Série N• 26 Fiche N• 303 CENTO 1.

Après la guerre, le Moyen-Orient demeurait chasse gardée de la Grande-Bretagne, qui voulut en organiser la défense à partir de ses bases militaires de la zone du canal de Suez.

La résistance égyptienne, puis la révolution de 1952, déjouèrent ce calcul.

C'est alors que les Etats-Unis, qui portent un intérêt croissant à la région, s'associent à la Grande-Bretagne pour créer un nouveau système de défense dont le centre géo­ graphique et stratégique se situera plus au nord.

L'Irak, dont le gouvernement dirigé par Nouri el Saïd était très pro-occidental, signe à Bagdad un pacte de défense mutuelle avec la Turquie, le 25 février 1955.

2.

A ce Pacte de Bagdad, adhéreront successivement le Royaume-Uni (4 avril 1955), le Pakistan (1" juillet 1955), l'Iran (12 octobre 1955).

Les Etats-Unis (19 novembre 1955) établissent une liaison militaire et politique avec l'organisation sans y adhérer et envoient des observateurs à ses réunions.

Ils deviendront membres de la commission militaire le 3 juin 1957.

Leur rôle dans le pacte prendra de plus en plus d'importance à mesure que celui de la Grande-Bretagne s'amoindrira.

La • doctrine Eisenhower •, qui soumet toute aide économique à un engagement pro-occidental, s'inscrit dans cette même politique américaine au Moyen-Orient.

3.

Par ses deux grands promoteurs et par la Turquie et le Pakistan, le pacte semblait destiné à devenir la charnière entre l'OTAN et l'OTASE, parachevant l'encerclement de l'URSS contre laquelle il avait été expressément conçu.

Mais ses dispositions mili­ taires étaient beaucoup plus lâches que celles des deux autres traités.

De plus, consi­ déré avec méfiance et hostilité par le nationalisme arabe (une de ses conséquences a été le renvoi du général Glubb Pacha de Jordanie en mars 1956), violemment attaqué par l'URSS, discrédité par l'affaire de Suez, le Pacte de Bagdad perdit son centre même après la révolution irakienne du 14 juillet 1958.

4.

En 1959, après le retrait de l'Irak, il prend le nom de CENTO (Central Treaty Orga­ nization) sans, apparemment, que ses objectifs soient modifiés.

Pourtant l'aspect économique de la coopération mutuelle entre les pays membres, coopération qui se traduisait par une aide considérable de la part du Royaume-Uni et des Etats-Unis, passe désormais au premier plan.

Nombre de projets présentent d'abord un intérêt stratégique (construction de routes, amélioration des télécommunications); mais il s'agit aussi de lutter contre la subversion communiste par l'élévation du niveau de vie des populations.

5.

L'évolution de la situation politique dans le monde (détente entre l'Est et l'Ouest, stabilisation après les crises irakienne et libanaise, acceptation par l'Ouest du régime de Nasser) a conduit les partenaires du CENTO à s'interroger sur les vertus de leur organisation.

6.

Le neutralisme gagne le Pakistan (que ses grands alliés ne soutiennent pas dans ses revendications sur le Cachemire) et l'Iran (soucieux de se ménager de fructueux rapports avec l'URSS), tandis que la Turquie ressent l'attitude de ses alliés à Chypre.

Leur alliance avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne rend ces trois pays suspects à leurs voisins et indisposent leurs peuples.

Aussi les voit-on tenter un rapprochement direct, sans l'intermédiaire de Londres ou de Washington dont ils se détachent de plus en plus nettement. 2 / 2. »

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