Ce qui distingue le droit de la morale ?
Publié le 10/12/2021
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L'acte authentiquement moral n'est pas seulement l'acte bien intentionné mais aussi l'acte efficace; il suppose donc l'intelligence et la réflexion, l'adaptation de mon intention aux circonstances concrètes. «La qualité des âmes, dit Brunschvicg, ne dispense pas de la qualité des idées.» Hegel a montré que le culte kantien de la «belle âme» dissimule un secret égoïsme. Lorsque Kant nous interdit de mentir quelles que soient les circonstances, et même pour sauver un innocent - l'essentiel étant de respecter la règle de sincérité quelles que soient les conséquences matérielles de notre attitude - il faut reconnaître qu'il simplifie très confortablement le travail de l'agent moral, lui épargne toute recherche, toute angoisse, toute réflexion, lui évite de se poser le problème des «conflits de devoirs », lui assure une sécurité intérieure à bon compte. Dès lors l'intention risque d'être un refuge - sinon un alibi - comme dans la morale de l'enfant qui s'évite des reproches en assurant qu'il n'a pas fait le mal «exprès ». Pascal avait sévèrement critiqué dans sa septième Provinciale les directeurs de conscience qui assuraient qu'il suffit de valoriser l'intention pour justifier l'acte (par exemple vous pouvez tuer votre adversaire en duel à condition que ce soit pour défendre votre honneur et pas dans l'intention de commettre un meurtre gratuit ou encore dira, un siècle après Pascal, saint Alphonse de Ligori, vous pouvez refuser l'aumône au mendiant du carrefour à condition que ce soit dans l'intention de l'inciter au travail et non pas dans l'intention de le faire mourir de faim). Pascal disait de tels moralistes qu'ils «contentent le monde en permettant les actions et satisfont l'Evangile en purifiant les intentions ».Toute morale est un art de vivre et la morale de Kant est trop loin de la vie. Il va jusqu'à dire - pour donner à son éthique plus d'autorité - que les règles de sa morale vaudraient pour toute créature raisonnable et pas seulement pour les hommes ! Une telle indifférence à la nature humaine réelle n'est certes pas pour la morale de Kant une garantie d'efficacité. Lui-même ne reconnaît-il pas que depuis le commencement du monde aucun homme peut-être n'a déterminé ses actes suivant une maxime purement rationnelle ?
L'acte authentiquement moral n'est pas seulement l'acte bien intentionné mais aussi l'acte efficace; il suppose donc l'intelligence et la réflexion, l'adaptation de mon intention aux circonstances concrètes. «La qualité des âmes, dit Brunschvicg, ne dispense pas de la qualité des idées.» Hegel a montré que le culte kantien de la «belle âme» dissimule un secret égoïsme. Lorsque Kant nous interdit de mentir quelles que soient les circonstances, et même pour sauver un innocent - l'essentiel étant de respecter la règle de sincérité quelles que soient les conséquences matérielles de notre attitude - il faut reconnaître qu'il simplifie très confortablement le travail de l'agent moral, lui épargne toute recherche, toute angoisse, toute réflexion, lui évite de se poser le problème des «conflits de devoirs », lui assure une sécurité intérieure à bon compte. Dès lors l'intention risque d'être un refuge - sinon un alibi - comme dans la morale de l'enfant qui s'évite des reproches en assurant qu'il n'a pas fait le mal «exprès ». Pascal avait sévèrement critiqué dans sa septième Provinciale les directeurs de conscience qui assuraient qu'il suffit de valoriser l'intention pour justifier l'acte (par exemple vous pouvez tuer votre adversaire en duel à condition que ce soit pour défendre votre honneur et pas dans l'intention de commettre un meurtre gratuit ou encore dira, un siècle après Pascal, saint Alphonse de Ligori, vous pouvez refuser l'aumône au mendiant du carrefour à condition que ce soit dans l'intention de l'inciter au travail et non pas dans l'intention de le faire mourir de faim). Pascal disait de tels moralistes qu'ils «contentent le monde en permettant les actions et satisfont l'Evangile en purifiant les intentions ».Toute morale est un art de vivre et la morale de Kant est trop loin de la vie. Il va jusqu'à dire - pour donner à son éthique plus d'autorité - que les règles de sa morale vaudraient pour toute créature raisonnable et pas seulement pour les hommes ! Une telle indifférence à la nature humaine réelle n'est certes pas pour la morale de Kant une garantie d'efficacité. Lui-même ne reconnaît-il pas que depuis le commencement du monde aucun homme peut-être n'a déterminé ses actes suivant une maxime purement rationnelle ?
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