Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros - Sartre
Publié le 22/06/2024
Extrait du document
«
Expliquer le texte suivant.
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise.
Il
faut et il suffit que l’explication, par la compréhension précise du texte, rende compte du
problème dont il est question.
Moment 1 : Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros.
// Moment 2 : Un des
reproches qu’on fait le plus souvent aux « Chemins de la liberté », se formule ainsi : mais enfin,
ces gens qui sont si veules, comment en ferez-vous des héros ? // Moment 3 : Cette objection
prête plutôt à rire car elle suppose que les gens naissent héros.
// Moment 4 : Et au fond, c’est
cela que les gens souhaitent penser : si vous naissez lâches, vous serez parfaitement tranquilles,
vous n’y pouvez rien, vous serez lâches toute votre vie, quoi que vous fassiez ; si vous naissez
héros, vous serez aussi parfaitement tranquilles, vous serez héros toute votre vie, vous boirez
comme un héros, vous mangerez comme un héros.
// Moment 5 : Ce que dit l’existentialiste,
c’est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros ; il y a toujours une possibilité pour le
lâche de ne plus être lâche, et pour le héros de cesser d’être un héros.
// Moment 6 : Ce qui
compte, c’est l’engagement total, et ce n’est pas un cas particulier, une action particulière, qui
vous engagent totalement.
Jean-Paul Sartre, « L’existentialisme est un humanisme »
Ci-après les moments de l’argumentation (raisonnement) de l’auteur :
Moment 1 : Sartre s’appuie sur le double exemple du lâche et du héros pour exposer d’emblée
l’idée d’un prédéterminisme communément entretenue.
Moment 2 : Il souligne le reproche habituellement fait à sa pensée, telle qu’il la présente dans
son ouvrage « Chemins de la liberté ».
Moment 3 : Sur un ton moqueur, Sartre marque son désaccord avec la critique formulée à
l’endroit de sa pensée.
Moment 4 : Il explique son désaccord sur la critique formulée sur sa pensée.
Pour cela, il
présente et développe les arguments évoqués par ceux qui le critiquent, puis en montre les
limites (insuffisances).
Moment 5 : Sartre formule sa thèse selon laquelle nous avons la faculté, c’est-à-dire le choix
et la possibilité (le pouvoir) de changer notre vie à notre guise, en devenant ce que nous voulons
être.
Moment 6 : Il développe sa thèse en soulignant que c’est par l’engagement total que nous nous
façonnons, de façon à être ce que nous sommes.
1
*** Lisez attentivement l’introduction et le développement.
Dans l’introduction j’ai réuni
le thème du texte et la question de l’auteur.
Je pouvais aussi énoncer le thème à part et la
question de l’auteur à part.
Vous avez donc deux façons de faire.
A vous de choisir celle
qui vous convient.
Dans le développement, regarderez comment :
•
•
Je formule les moments du texte en décrivant le raisonnement de l’auteur (en
couleur bleue).
Je procède à l’explication à proprement parler, à partir d’une articulation, souvent
sous forme de question(s), qui me sert de fil conducteur pour faire le travail
d’analyse et d’élucidation linéaire (en couleur verte).
Remarque : Vous remarquez que je cite très rarement les passages du texte.
De même, je
ne paraphrase ni ne commente le texte.
Je ne fais qu’expliquer en décrivant d’abord à
chaque fois le raisonnement de l’auteur.
Introduction
(Thème du texte et question de l’auteur = préoccupation de l’auteur = le problème que
l’auteur se propose de traiter) Dans cet extrait de « L’existentialisme est un humanisme »,
Sartre soulève la question suivante : sommes-nous irrémédiablement déterminés ou avons-nous
la possibilité de changer notre condition ? (Thèse de l’auteur = point de vue de l’auteur) En
réponse, il soutient que contrairement à ce qui est communément admis, nous ne sommes pas
prédéterminés.
Par conséquent, nous avons la faculté, c’est-à-dire la capacité et le choix de
changer notre vie à notre guise, en devenant ce que nous voulons être.
Autrement dit, il nous
incombe d’agir de manière conscience et volontaire pour changer notre condition.
(Étapes de
l’argumentation de l’auteur = raisonnement de l’auteur = mouvement de sa pensée =
enchaînement progressif et logique de ses idées) Aussi pour soutenir sa thèse, son
argumentation se déroule de la manière suivante.
Dans le premier moment, Sartre prend
d’emblée le double exemple du lâche et du héros pour exposer l’opinion communément
entretenue, à savoir : nous sommes déterminés d’avance (a priori).
Par la suite, il souligne le
reproche habituellement fait à sa pensée, telle qu’il la présente dans son ouvrage « Chemins de
la liberté ».
Dans le troisième moment, il marque son désaccord avec la critique formulée à
l’endroit de sa pensée.
Il explique ensuite son désaccord en développant les arguments évoqués
par ses contempteurs, puis en montre les limites (insuffisances).
C’est précisément dans le
cinquième et dernier moment du texte qu’il formule et développe sa thèse.
2
Développement = étude ordonnée = analyse progressive du texte
Formulation du moment 1 : Sartre prend d’emblée le double exemple du lâche et du héros
pour exposer l’opinion communément entretenue, à savoir : nous sommes déterminés d’avance
(a priori).
Comment comprendre une telle opinion ? Que....
»
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