Ce coeur qui haïssait la guerre Desnos
Publié le 04/01/2024
Extrait du document
«
« CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE » DE ROBERT DESNOS (1943)
Support :
« Ce cœur qui haïssait la guerre » de R.
Desnos paru dans L’Honneur des Poètes
Objectifs :
1.
Le registre lyrique
a.
Expression des sentiments personnels
ce cœur
répétition :
- en anaphore (v.1-2)
- dans l’ensemble du poème, au singulier (v.1, 2, 13) ou au pluriel (8, 9, 16)
démonstratif ce implique une référence pour le lecteur (on en a déjà parlé)
le sens du mot cœur
symbolique = siège de la vie et des sentiments
Association concrète (cœur = organe de la vie)/ abstraite (cœur = sentiment) = physique et morale
= métonymie
le cœur est associé aux sentiments :
- ce cœur qui haïssait la guerre (1) : le cœur est qualifié par une relative, comme si les 2 éléments étaient
indissociables (d’autant plus que l’on retrouve la même phrase tout à la fin, mais au pluriel)
= sentiment très fort, la haine, mais ici, le sens est plutôt positif car il est associé à la guerre (haïr la guerre
= être pour la paix)
- la haine, plusieurs fois répétée :
o il envoie un sang brûlant de salpêtre et de haine (3)
o ce cœur haïssait la guerre (13).
Sens un peu différent car la relative a disparu mise en valeur de
haïssait
le cœur = sentiment, vie :
- voilà qu’il bat pour (1) = l’amour
Répétition du verbe « battre » : qui ne battait que (2), d’autres cœurs qui battent comme le mien (8), ils se
battent (9) + v.13, 16
- jeu sur les sonorités et les rythmes qui suggère le battement régulier du cœur :
o répétition des mots cœur, battre, haine
o allitérations en [v], [s] et [ã] l.3
o anaphores initiales : ce cœur, et, voilà que
à qui appartient le cœur ?
Le cœur est déterminé par le démonstratif ce + pronom personnel il
le cœur est indépendant du poète
mais à la l.8 : d’autres cœurs battant comme le mien = le cœur du poète
+ je l’entends qui me revient (7)
comme si le cœur du poète finalement lui inspirait sa conduite
l’implication du poète
je l’entends qui me revient (7)
comme le mien (8)
les sensations
CL de la physiologie : veines, sang brûlant (3), cervelle (4), oreilles (4) = association physique et morale
= métonymie qui désigne le corps humain mais aussi l’esprit
Poème écrit sur un mode extrêmement personnel : le poète se manifeste à la 1ère personne (7, 8) et recourt à des
métonymies qui désignent le corps humain
= un poète qui s’implique.
b.
Communion avec l’humanité : un même sentiment partagé par tous
la communion avec l’humanité
renvoyé par les échos (7) : communion, retour des mêmes sentiments
de millions d’autres cœurs battant comme le mien :
- comparaison (analogie)
- d’autres cœurs : pluriel, renforcé par le nombre imprécis de millions, répété v.15
passage au pluriel dans le poème : ils battent (9)
répétition du déterminant d’identité même (2 fois l.9 + v.11)
la raison de cette communion : la liberté (valeur suprême capable de réunir tous les hommes)
mais un seul mot (14)
le mot est cité : Liberté (14) :
- mise en valeur du mot par la majuscule = explication
- mot repris sans majuscule (16)
a suffi = nécessaire, minimum (la seule chose que l’on réclame)
Le sentiment du poète est partagé avec les autres hommes, d’autant plus par le passage discret du singulier au
pluriel.
= capacité collective des Français à lutter contre l’ennemi et à refuser le déshonneur de la collaboration.
c.
Relation avec la nature (cf.
très souvent avec l’exaltation des sentiments)
le cœur et la nature
simultanéité, « concordance » très forte avec la nature :
- restriction : qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui… (2) = rythme naturel de la
terre, de la nature
- énumération de tous les grands mouvements naturels : mer (2), saison (4), journée (2)
régularité du mouvement naturel (non imposé par les hommes)
Unisson totale = cycle de vie
la nature
les échos (7), bruit de la mer (10)
Sorte de CL de la vie naturelle qui montre comment le cœur était avant la guerre.
2.
Le registre épique
a.
Le thème du combat
CL très vaste :
- v.1 : la guerre, combat, bataille le verbe « battre » prend une connotation guerrière
[ba] (écho sonore) : bat, combat, bataille = effet de martèlement qui mime le battement du cœur mais aussi
le piétinement, l’arrivée des soldats
- salpêtre (3), émeute, combat (6), assaut (10)
- sous-entendu : besogne (9) qui prend un sens péjoratif au v.15 (faire les choses à contre-cœur)
- révolte (12)
b.
La violence
l’emballement du cœur
- sang brûlant (3) = montée de la violence (hyperbole)
- il se gonfle (3) = trop plein
- il mène un tel bruit (4) = pulsations violentes
un cœur qui ne parvient plus à se contenir
l’emballement des vers
Toute la 1ère partie du poème (jusqu’au v.6) : absence de ponctuation
longue phrase qui s’amplifie en même temps que le cœur et l’esprit s’emballent (technique proprement épique)
gradation ascendante du bruit et du mouvement
description du cœur au départ, qualification (avant la guerre) aux v.1-2
voilà que (3) : mise en relief.
Changement « d’attitude », renforcé par la 2ème partie : 2nde proposition coordonnée
par et que (= double mouvement)
2 ajouts : l’anaphore de Et que, reliée à voilà que
amplification du bruit, du gonflement par le CL du bruit : bruit (4), cloche, émeute, échos
Parallèlement :
- il se gonfle (3) = ampleur
- un tel bruit… que (4) : avec relation de cause à effet
- répercussion : il n’est pas possible que… ne se répande (négative qui a valeur....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Robert Desnos (1900-1945) : Ce coeur qui haïssait la guerre... - Destinée arbitraire (1975)
- « Que croyez-vous que soit un artiste ? Un imbécile qui n'a que des yeux s'il est peintre, des oreilles s'il est musicien ou une lyre à tous les étages du coeur s'il est poète ?......Non, la peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi. » Pensez –vous que l'art (sous ses différentes formes) puisse être une arme de guerre ?
- La guerre de Trente Ans : La dernière guerre de religion au coeur de l'Europe
- LA GUERRE DE COREE
- Commentaire de texte, Bardamu à la guerre de Céline