Cavour.

« Cavour. Cavour est un noble piémontais, officier jusqu'en 183o, puis, après de longs voyages en Europe occidentale,organisateur compétent de ses propriétés.

Plein de goût pour le progrès technique, il se préoccupe de l'améliorationdes procédés agricoles, de l'industrialisation, du développement des voies ferrées.

Il rédige de nombreuses brochureset applique avec succès ses idées dans son domaine familial.De tendances libérales — c'est d'ailleurs pourquoi il a quitté l'armée en 183o —, il dirige en 1847 le Risorgimento,journal qui a une certaine influence sur les décisions de Charles-Albert.

En 1848, il est élu député de Turin etdevient ministre de l'Agriculture et du Commerce en 185o, président du Conseil en 1852, Sauf deux courtesinterruptions, il gardera cette fonction jusqu'à sa mort, en 1861.Cavour a, sur les moyens de réalisation de l'unité italienne, des vues originales qu'il fait partager au roi.

Il veutd'abord faire du Piémont un État modèle, de telle sorte que les Italiens aient envie de bénéficier tous de ce régime.De là une politique de réformes intérieures : améliorations administratives, confiscation de biens ecclésiastiques,construction de voies ferrées, aménagement des ports, politique libre-échangiste.Puis Cavour cherche un appui extérieur et croit pouvoir compter sur la France.

Pendant la guerre de Crimée, il aflatté Napoléon III, en participant aux opérations aux côtés des Alliés, intervention qui a permis au Piémont de poseren face de l'Europe le problème italien au Congrès de Paris.

Les hésitations de Napoléon III retardent la décision,mais une habile insistance et un événement fortuit — l'attentat d'Orsini — aboutissent à l'entrevue de Plombières(1858) et à la guerre d'Italie (1859).Mais Cavour n'entend pas être inféodé à la France et c'est malgré elle qu'il pousse ses avantages en Italie centraleet méridionale (1860).

L'unité italienne est donc largement ébauchée quand il meurt, en 1861, bien que la Vénétie etRome échappent encore au roi d'Italie.. »