CARPACCIO
Publié le 17/05/2020
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CARPACCIO
vers 1450- vers 1525
LE « cas » de Vittore Carpaccio démontre que, malgré les grands progrès accomplis par la
critique d'art moderne, il y a encore, à l'heure présente, des artistes dont la personnalité reste
incomprise dans son essence profonde.
Qu'est-ce
que Carpaccio dans le jugement public? Un
narrateur habile et vivant, rien de plus.
Et pourtant il fait figure, dans le Quattrocento italien,
d'esprit austère, suivant
la voie la plus difficile de l'art.
Pendant que, autour d'e lui, le naturalisme de la pleine Renaissance se développe impé
tueusement, lui s'en tient à la manière, pour ainsi dire, métaphysique, qui est l'expression la
plus haute du xve siècle italien et que seule la civilisation intellectuelle du xxe a su comprendre
et aimer.
Les documents d'archives ne nous
apportent que de bien pauvres données biographiques
sur notre
peintre; ils ne donnent même aucun détail sur le merveilleux voyage en Orient et
Occident dont parlent les sources : à en croire l'ébauche qu'ils en dessinent, c'est une vie toute
de pauvreté et de mortification qu'aurait vécue cet artiste, en réalité riche, bien au contraire,
de toutes sortes d'6xpériences
et capable d'en tirer une exc~ptionnelle puissance de rêve.
C'est
donc à son art qu'il faut demander le témoignage décisif sur sa personne humaine.
Mais
là encore, il.importe de distinguer entre les œuvres strictement liturgiques, destinées
à des églises, et les cycles de légendes de saints, que les corporations vénitiennes, les « Scuole »,
lui ont commandés, de 1490 à 1520 et qui sont les manifestations les plus achevées de sa fantaisie
créatrice.
Dans les images de piété, il lui
était difficile de se soustraire à l'influence du style de
Bellini : même
à la fameuse Présentation au temple de l'Académie de Venise, bien que ce soit là
une pièce maîtresse de virtuosité picturale, manque la rare et rêveuse intimité qui caractérise
les créations les plus représentatives
du maître vénitien.
Seuls, certains tableaux représentant
des moments dela Passion, tels que la scène très exceptionnelle du Sang du Christ du musée d'Udine,
le Christ mort du Metro poli tan Museum de New- York ou la Lamentation du Christ du Kaiser Friedrich
Museum de Berlin révèlent le secret de son inspiration, et nous le montrent capable de méditer
le mystère de la douleur et de la mort et d'en tirer des symboles lyriques émouvants.
Mais les motifs fantastiques
et les solutions figuratives hardies foisonnent surtout dans les
cycles
de légendes de saints, exception faite de la série de la Scuola degli Alhanesi, que la plupart
des critiques attribuent à ses élèves.
Parmi ses chefs-d'œuvre incontestés, il faut nommer les épisodes
de la Légende de sainte Ursule, aujourd'hui réunis à l'Académie de Venise, ceux de la Légende des
saints Georges, Jérdme et T rifon, patrons 'des Dalmates, encore conservés dans la « Scuola » du
même nom; ceux de la Légende de saint Etienne, maintenant dispersés dans les musées de la Brera,
du Louvre, de Berlin et de Stuttgart.
CARPACCIO « Us Courtisanes.
» (Musée Co"er, Venise,).
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