Carné Marcel
Publié le 29/08/2020
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Carné Marcel
Cinéaste français
* 18.8.1906, Paris
+ 31.10.1996, Clamart, Hauts-de-Seine
Né dans le quartier des Batignolles, ce fils d'ébéniste est d'abord critique de
cinéma : ainsi admire-t-il "L'Aurore" (1927) de Murnau où la caméra est, selon
lui, un acteur du drame.
En 1929, il devient assistant, entre autres, de Jacques
Feyder, dont le style raffiné, misant sur la rigueur du découpage et du cadrage,
sur le travail en profondeur de l'image et sur la lumière, a besoin des
artifices du studio pour donner toute sa mesure.
Ce souci du détail se retrouve
par la suite dans les films de Carné.
Après "Nogent, eldorado du dimanche"
(1929), court métrage populiste et délicatement impressionniste, il a l'habileté
de choisir pour retravailler le sujet imposé de son premier long métrage,
"Jenny" (1936), un jeune écrivain alors peu connu, Jacques Prévert, qui sait
donner du relief aux seconds rôles et aux dialogues.
La collaboration entre Prévert et Carné dure dix ans et donne plusieurs films
importants : "Drôle de drame" (1937), greffe réussie d'humour typiquement
britannique sur un écran français ; "Quai des brumes" (1938), dont la poésie
noire rendait bien compte du climat de l'avant-guerre ; "Le Jour se lève"
(1939).
Par ailleurs, ces deux derniers films servaient admirablement le talent
et la mythologie personnelle de Jean Gabin, qui incarne dans le premier un
déserteur et, dans l'autre, un prolétaire conduit au suicide.
La seule
infidélité à Prévert est "Hôtel du Nord" (1938), où Henri Jeanson signe des
dialogues restés célèbres (le "Atmosphère, atmosphère" d'Arletty à Louis Jouvet.
Pendant l'Occupation, Carné, toujours avec Prévert, cherche un refuge dans des
histoires du passé : le Moyen Âge avec "Les Visiteurs du soir" (1942), le Paris
de Louis-Philippe avec "Les Enfants du paradis" (1943-1945).
Après la guerre et
la fin de sa collaboration avec Prévert, les succès se font plus rares ("Thérèse
Raquin", 1953 ; "Les Tricheurs", 1958).
Parce que le cinéma a évolué, Carné ne
suscite plus le même engouement.
Il est pourtant resté un grand directeur
d'acteurs, un maître des ambiances et de la stylisation.
Aujourd'hui, on continue à diffuser et à admirer ses films anciens, ceux où il
transfigure l'atmosphère et les problèmes de son temps à travers le réalisme
poétique, courant cinématographique désormais indissolublement lié à son nom..
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