Caraïbes

« 1 / 2 25 septembre 1968 Série D-48 Fiche N• 2617 Caraïbes 1.

Les forces de nombreuses nations coexistent dans la zone des Caraïbes qui s'étend dans l'arc des Grandes et des Petites Antilles de la Floride au Venezuela.

Depuis la découverte de l'Amérique, les grandes puissances ont lutté pour le contrôle de ce secteur clé, domaine essentiellement maritime où se rejoignent l'Amérique du Nord et du Sud.

Pour les stratèges des Etats-Unis, il s'est toujours agi d'une région d'influence américaine directe formant l'antichambre du canal de Panama.

L'instal­ lation d'un régime communiste à Cuba, la plus vaste et la plus peuplée des Grandes Antilles, en a fait une zone d'affrontement entre l'Est et l'Ouest.

2.

A partir du XVIe siècle, l'Espagne, l'Angleterre, la France, la Hollande s'y livrent des luttes farouches, mais depuis le XIXe siècle l'Influence américaine prédomine: guerre avec l'Espagne de 1898, cession de Porto Rico, occupations multiples de Cuba, Haïti, Saint-Domingue.

Après la reprise des travaux du canal de Panama par les Etats­ Unis en 1903, Washington cherche à en protéger l'accès par un réseau de bases.

3.

Les Etats-Unis sont néanmoins contraints d'éviter les annexions pures et simples.

Porto Rico, cédé par l'Espagne en 1904, n'est toujours qu'un Etat associé.

Mais le réseau des grandes bases demeure: Key West, en Floride, Guantanamo à Cuba même, Roosevelt Roads à Porto Rico, Zone du canal à Panama.

Le secteur dépend de l'état­ major de l'armée (USARCARIB) et du Southern Command, situés à Panama.

La crise de Cuba en 1962 a montré que le grand commandement atlantique (SACLANT) de Norfolk (Virginie) pouvait y intervenir rapidement.

4.

Le réseau américain des Caraïbes comprend d'autres iles utilisées comme aéro­ dromes, dépôts ou centres d'essai: Vieques, au sud-est de Porto Rico, Anegada, louée à l'Angleterre, les iles Vierges, cédées par le Danemark en 1914.

La création du centre de lancement et d'expériences spatiales de Cap Kennedy, en Floride, accroit encore l'intérêt immédiat des Etats-Unis qui installent des stations de repérage dans les Caraïbes.

Si certaines installations navales ont été réduites, les états-majors et les centres d'instruction ont été renforcés dans la Zone du canal (écoles du combat de jungle, de guerre antlsubversive, stages pour officiers latino-américains).

5.

Après la crise de 1962 et le retrait des fusées et des bombardiers soviétiques de Cuba, URSS et Etats-Unis observent un statu quo tacite, mais les services de rensei­ gnement américains surveillent continuellement l'ile par mer, air et satellites.

Washington n'encourage plus ouvertement les entreprises des exilés anticastristes et les emploie à des missions de renseignement, organisées par la CIA.

La quarantaine de chasseurs Mig dont dispose Cuba ne peut inquiéter les Américains.

6.

Si les Etats-Unis demeurent d'une extrême vigilance dans toute la zone, c'est afin d'étouffer dans l'œuf la moindre velléité de créer un second Cuba.

L'intervention des Marines en République dominicaine, en 1965, malgré les réactions internationales, l'a amplement démontré.

Les nouvelles nations qui naissent dans les Caraïbes (Jamaïque, Barbade, Trinité-Tobago, etc.) ont manifesté peu d'empressement à se ranger aux côtés de Cuba.

Les pays des Caraïbes, souvent éloignés et sans liens réels n'ont guère tendance à s'unir.

Les tentatives britanniques de fédération ont toutes échouées.

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