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CANDIDE chapitre 3 de Voltaire (commentaire et analyse)

Publié le 06/10/2022

Extrait du document

« I – L’ironie Voltairienne pour dénoncer la guerre A- La guerre présentée comme un spectacle La guerre est présentée comme un spectacle .

On relève ainsi dès la première phrase de l’extrait une suite d’adjectifs qualificatifs élogieux renforcés par l’adverbe d’intensité si qui mettent en relief la beauté du spectacle :si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné.

Le lecteur a l’impression d’assister à une parade militaire. Ce spectacle n’est pas qu’esthétique : il est également sonore comme le révèle l’énumération d’instruments de musique « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons » Voltaire introduit toutefois une dissonance avec le dernier terme de cette énumération (« canons ») qui perce à jour la réalité de cette guerre. Le substantif « enfer » dans la suite de la phrase ruine l’impression favorable suscitée par la description des armées : celle-ci, loin de créer l’harmonie, est une incarnation de l’enfer sur terre. B – Les armées : des soldats de plombs On observe une métaphore entre les armées et des soldats de plomb.

Ainsi le verbe « renversés » employé à la place de « tués » suggère une armée de soldats de plomb balayés d’un revers de main : « les canons renversèrent d’abord. Loin d’être individualisés, les soldats apparaissent interchangeables et indifférenciés Les morts se comptent de façon très approximative : « à peu près » (l.4), « environ », « quelques milliers ». L’on constate que, dans une logique de guerre, quelques milliers de morts de plus ou de moins laissent indifférents. II – La vision réaliste du champ de bataille pour dénoncer les horreurs de la guerre A – Le sort épouvantable des innocents Dans le deuxième paragraphe, Voltaire dresse un tableau pathétique des victimes de la guerre. Les vict imes énumérées sont desêtres faibles : vieillards, femmes et enfants.

Leur faiblesse et leur innocence sont renforcées par l’emploi de participes passés au sens passif : « criblés de coups », « égorgées », « éventrées », « à demi brûlées » qui souligne leur position de victime. Voltaire accumule les détails anatomiques qui suscitent l’indignation et l’horreur: « femmes égorgées », « mamelles sanglantes », « filles éventrées », « des cervelles étaient répandues », « de bras et de jambes coupés ». B – La cruauté des armées Les deux armées se ressemblent à s’y méprendre. Elles donnent à voir le même spectacle; elles ont quasiment le même nom (bulgare et abare) qui, de façon non anodine, rime avec barbare; elles chantent toutes deux le Te Deum après la bataille.

Elles sont d’une même cruauté sans borne si bien que Voltaire décrit une « boucherie héroïque », oxymore qui dénonce la fausse valeur qu’est l’héroïsme. Cette scène du chapitre 3 est racontée du point de vue neutre de .

En effet, ce dernier ne prend pas parti pour une armée particulière : il est placé entre les deux armées et ne cherche qu’à sauver sa peau.

Il importe peu, à Candide comme au lecteur, qu’une armée gagne sur l’autre.

Cette absence de parti pris renforce l’inutilité de cette guerre. III – Une critique de la philosophie et de la politique : A – Une critique de la philosophie Voltaire fait semblant d’adopter la logique de la guerre en la présentant comme une opération juste et équitable : « Les canons renversèrent d’abord à peu près.... »

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