Canada (2001-2002): Priorité à la sécurité
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450602.txt[13/09/2020 02:24:52]
Les attentats islamistes du 11 septembre 2001 à New York et Washingto
n ont eu un impact considérable
au Canada.
Économiquement, socialement et culturellement, aucun pays
n'est plus proche des États-Unis.
New York, à quelques heures d'une frontière jusque-là très p
oreuse et peu gardée, joue un rôle
économique, culturel et symbolique de premier plan, pour le Canada co
mme pour les États-Unis.
Le choc
a donc été immédiat et a rapidement imposé de nouvelles prio
rités publiques.
Les attentats ont
notamment ramené au premier plan les enjeux de défense et de sé
curité, dont les citoyens canadiens se
souciaient assez peu auparavant.
Depuis quelques années déjà, le pays connaissait des taux de cr
oissance économique solides, oscillant
autour de 4 % (4,4 % en 2000).
Le taux de chômage avait graduelleme
nt baissé, passant de 9,2 % en
1997 à 6,8 % en 2000, et l'indice des prix à la consommation demeu
rait stable à moins de 3 % (2,7 %
en 2000).
Le gouvernement fédéral, réélu en novembre 2000,
et la plupart des provinces affichaient des
surplus budgétaires.
Sur le plan intérieur, les principaux enjeux
politiques avaient trait à la qualité de la
gestion publique, au financement des programmes sociaux et à l'équ
ilibre des pouvoirs dans la
fédération.
En politique extérieure, le commerce, l'environneme
nt et les nouveaux défis de la sécurité
humaine prédominaient.
Après le choc du «11 septembre»
La situation a rapidement changé après le 11 septembre.
Comme aux
États-Unis, le ralentissement
économique fut immédiat et laissait craindre une récession maje
ure.
Pendant le troisième trimestre de
2001, la croissance a été négative (- 0,6 %) et le chômage
a augmenté (7,2 %).
Exceptionnellement, le
gouvernement fédéral a présenté un budget le 10 décembre,
et annoncé de nouvelles initiatives en
matière de sécurité et de défense.
Le budget prévoyait de
s dépenses de 7,7 milliards de dollars canadiens
sur cinq ans pour renforcer la sécurité aérienne, les services
de renseignement, la protection civile et la
défense, ainsi que pour améliorer le contrôle des immigrants et
des réfugiés.
La modernisation des
infrastructures frontalières était également prévue, afin d'
améliorer la sécurité sans nuire à la fluidité des
échanges avec les États-Unis.
Dans la même période, le gouvernement fédéral a annoncé d
eux projets de lois antiterroristes.
Le
premier a été adopté par la Chambre des communes à la fin no
vembre 2001, en dépit de l'opposition des
partis du centre gauche (le Bloc québécois et le Nouveau parti dé
mocratique) et de nombreux groupes et
organismes de défense des libertés civiles.
Il autorisait notammen
t les écoutes électroniques sans
mandat, les arrestations préventives et l'espionnage électronique.
Le second projet, plus controversé
encore, donnait au ministre de la Défense le pouvoir de faire d'une r
égion du pays une zone de sécurité
contrôlée par les militaires.
Il a été retiré par le gouv
ernement en avril 2002, pour revenir un peu plus
tard dans une version amendée.
Après les attentats, le Canada a mis l'accent sur la nécessité
d'assurer la sécurité des frontières.
Les
États-Unis souhaitaient aller un peu plus loin et ont évoqué l'
idée d'un «périmètre de sécurité» nord-
américain, pour mieux contrôler l'ensemble du continent.
En princi
pe, le gouvernement canadien
s'opposait à une telle approche, perçue comme une atteinte à la
souveraineté du pays.
En pratique,
cependant, plusieurs mesures ont été adoptées qui s'inscrivent
dans une telle logique.
La collaboration
aux frontières a été accrue, des inspecteurs américains ont
été postés dans les ports du Canada et,
surtout, la mise en place d'un nouveau commandement continental a été
annoncée en avril 2002.
Baptisé
«Northern Command», il s'agit d'une initiative américaine qui i
mplique directement le Canada puisqu'il
englobe le Centre canado-américain de surveillance aérienne de l'e
space nord-américain (NORAD).
Étroite coopération avec les États-Unis
Un virage majeur avait d'ailleurs déjà été effectué par l
e gouvernement canadien.
En janvier 2002, après
avoir refusé de jouer un rôle mineur dans le cadre de la Force de
stabilisation internationale mise en.
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