Camille COROT:LES HAUTEURS DE SÈVRES.

« Camille COROT LES HAUTEURS DE SÈVRES Une route perdue dans la campagne inspire à Corot cette œuvre à la fois sobre et austère.

Toute sa vie, il restera fidèle à cette vision en demi-teintes de la nature ...

Entre deux voyages en Italie, Corot sillonne inlassablement la forêt de Fontainebleau ou celle de Sèvres pour trouver de nouveaux motifs.

Il peint en effet d'après nature, avec un plaisir toujours renouvelé.

Lorsqu'il découvre un site qui l'inspire, il a l'habitude d'en réaliser plusieurs versions.

L'œuvre qui nous intéresse a été commandée par un de ses amis, M.

Preschez.

Celui-ci possède une autre de ses toiles, Le Pêcheur près de la rive, tirant son épervier, que le peintre lui a donnée.

L'ŒUVRE On est frappé par l'économie de moyens et la sobriété qui caractérisent cette œuvre.

D'emblée, le regard est attiré vers l'horizon par plusieurs lignes de fuite: une diagonale et une courbe dessinent en effet un chemin au milieu de la campagne.

Une figure solitaire paraît minuscule à côté des arbres immenses.

A l'arrière-plan, les hauteurs de Sèvres se per­ dent dans une légère brume.

Le peintre accor­ de autant d'importance au ciel farsemé de nuages qu'à la nature, puisqu'i occupe la moitié de la toile.

Corot utilise ici une gamme de verts sourds pour traiter la végétation et du gris pour rendre la colline à l'arrière-plan.

Le ciel est peint dans un bleu très pôle.

Pas un seul élé­ ment du décor n'apporte une note de couleur vive dans cette palette de teintes mates.

Contrairement à d'autres peintres, qui célè­ brent la beauté exubérante de la nature, Corot préfère les sites paisibles, qui favorisent LA COTE Une huile plus tardive, .

En Forêt de fontainebleau, a été vendue 380 000 FF (69000 dollars) dans une vente aux enchères à Paris en 1993.

Les toiles de Corot coûtent en général de 135 000 FF (24500 dollars) et 5,88 millions de francs français (1 million de dollars).

On peut acheter une eau-forte de l'artiste à partir de 2000FF (360 dollars).

Jean-Baptiste Camille COROT 1796-1875 • Les Hauteurs de Sèvres • Huile sur toile 23,5 cm x 36,8 cm • Signé «COROT» • Peint entre 1835-1840 • Localisation : collection privée • Exposition : Londres, 1946 une unité de ton.

La lumière elle-même semble éteindre le paysage, au lieu d'en faire ressor­ tir l'éclat.

A la naissance de l'impressionnis­ me, Corot continuera à peindre avec la même gamme de tons assourdis, qui mar­ quent le reste de son œuvre.

LA CRITIQUE Corot n'est pas encore apprécié par la cri­ tique lorsqu'il peint cette toile.

Le journal L'Artiste reconnaît pourtant qu'il a une place à part dans les milieux artistiques dès cette époque : «M.

Corot n'appartient ni à l'école classique du paysage, ni à l'école angle­ française, encore moins à celle qui s'inspire des maîtres flamands.

Il paraît avoir sur la peinture de paysage des convictions à lui, que nous ne chercherons pas à lui faire perdre, l'originalité n'étant pas si com­ mune», peut-on y lire.

Tout l'équilibre de la toile repose sur ce petit personnage.

Placé au milieu du tableau, au croisement de toutes les lignes de force, il ouvre également la perspective.. »