Camille COROT:LE MOULIN DE SAINT-NICOLAS-LEZ-ARRAS.

« Camille COROT LE MOULIN DE SAINT-NICOLAS-LEZ-ARRAS C'est un an av ant sa mort que Corot peint ce paysage sublime de l'Artois.

La même année , les impressionnistes, qui le vénèrent tant , font scandale lors de leur première exposition.

Jusqu 'à la fin de sa vie , Corot a constam­ ment voyagé à tra vers toute la France, instal­ lant son chevalet dans les sites les plus divers, au gré de son plaisir .

En 18 7 4, il séjourne dans l' Artois et brosse ce pa ysage sur le motif dans un hameau non loin d'Arras.

Après avoir traversé une période classique, puis romantique , il atteint v ers la fin de ses / · , ours une sérénité e x altée qui annonce 1mpress1onn1sme.

L'ŒUVRE Avant même l' avènement de l' impressionnis­ me , Corot était passé maître dans l'art de célébrer la lumière.

Cette vue d' un moulin partiellement masqué par des arbres en est un des exemples les plus frappants.

Le regard est immédiatement attiré ve rs la bâtisse de pierre et la rivière , baignées d'une lumière douce et diffuse , qui contraste avec le clair­ obscur de la clairière.

Au premier plan, quel­ ques rayons de soleil illuminent et réchauffent l ' herbe sèche.

On a l'impression que, à l' instar d' un photo­ graphe , Corot a fait le point sur le moulin , en laissant les arbres au premier plan dans un lé­ ger flou.

La bâtisse et les figure s, dess inées avec une grande maîtrise dans leurs moindres détails , rappellent la période classique du ma î­ tre.

En revanche , les multiples taches de cou­ leur fragmentées , qui restituent à merveille le Cor ot «sur le mot if», peignant à Sa int­ N icola s -lez -Arra s.

Peintre de ple in a ir, il a imait les longues journées de travail.

Jean-Baptiste Camille COROT 1796-1875 • Le Moulin de Saint-Nicolas-lez-Arras • Huile sur toile 65,5 cm x 81 cm • Signé en bas, à droite, «Corot» • Peint en 1874 • Localisation: Paris, musée d'Orsay frémissement des arbres dans la brise, s'appa­ rentent indéniablement au style impressionniste.

De son propre aveu, Corot s'in téressait moins à la couleur elle-même qu 'à l'harmonie des t ons.

Une fois de plus, il montre sa préférence pour des teintes sourdes et mates, comme le vert et le brun , qu 'il marie admirablement.

LA CRITIQUE Dix ans avant sa mort , les critiques reprochent à Corot de peindre perpétuellement le même motif.

« Ah! Corot est beau; je ne dis pas le Corot des grandes machines , mais celui des petits cadres », écrit Jean Dolent.. »