Camille COROT:LE MOULIN DE LA GALETTE.

« Camille COROT LE MOULIN DE LA GALETTE Corot délaissa très tôt les travaux d'atelier pour peindre sur le motif.

Il brossa de nombreux moulins dans la campagne française, dont cette version résolument moderne.

En 1 840, Corot séjourne à Rosny, à Mantes et dans le Morvan.

Déjà primé au Salon de 1833 , il connaît u,n nouveau succès sept ans plus tard quand l'Etat achète Le Petit Berger.

Avec la même humilité, il continue à arpenter les chemins de campagne à la recherche de nouveaux motifs.

L'ŒUVRE Corot a installé son chevalet au bas d'une petite côte pour tirer le maximum d'e ffets de ce paysage insolite .

La mise en page en contre-plongée rend la silhouette du moulin encore plus imposante contre le ciel clair.

Au second plan, le toit de la masure en diago­ nale rappelle l' aile inclinée du moulin .

Au pre­ mier plan , le sentier qui débouche sur quel­ ques marches trace une autre diagonale .

Sur la droite , le contour d 'un coteau forme une ligne parallèle au toit de la masure .

Une fois de plu s, Corot privilégie les tons sombres, comme le ver t et le brun, pour peindre la campagne.

En revanche, il utilise un bleu presque turquoise pour rendre le ciel, parsemé de nuages laiteu x.

Cette teinte vive, rare dans la palette de l'artiste, contribue à rendre cette toile beaucoup moins austère que ses aut r es œuvres de la même époque.

Le poète Baudelaire se révèle sensible à ses harmonies de couleurs.

«Il sait être coloriste LA COTE Un tableau de la même époque, Campagne de Rome, a été adjugé 165000FF (28000dollars) dans une vente aux enchères à New York en 1993.

Les huiles du peintre se négocient en général entre 100000FF (20000dollars) et 6 millions de francs français (1,2 million de dollars).

Mais on peut acheter une eau-forte de l'artiste à partir de 3000FF (500dollars).

Attention aux faux! Corot fut souvent la cible des «copieurs ».

Lui-même, de son vivant, signait de son nom des toiles brossées dans son style par des amis.

Camille COROT 1796-1875 • Le Moulin de la Galette • Huile sur toile • Peint en 1840 • Localisation : Genève, musée d'Art et d'Histoire avec une gamme de tons très peu variés et est toujours harmoniste, même avec des tons crus et assez vifs •, écrit-il.

LA CRITIQUE Tous les critiques ne sont pas aussi enthou­ siastes.

Gustave Planche enjoint à Corot de c donner un peu plus d'essor à sa verve ».

Alfred de Menciaux estime pour sa part que Corot est « plus littérateur que peintre •.

Mais Théophile Thoré juge que «son talent mo­ deste et solitaire le porte à une réserve touchante qui se reflète dans sa peinture ».

L'HISTOIRE Le tableau a été légué par le peintre suisse J.

G.

Scheffer au musée d'Art et d'Histoire de Genève .

Les moulins fascinaient Corot, comme celui de Saint-Nicolas-le z-Arras , dont il laissera de nombreuses vues .. »