Cameroun (2005-2006): Ralentissement économique, réformes structurelles
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450577.txt[13/09/2020 02:24:49]
L’économie camerounaise a connu une décélération selon le
Rapport économique et financier 2005 du
ministère des Finances : croissance de 2,8 % et inflation de 1,8 % en
2005 ; réalisation des dépenses
inscrites au budget à hauteur de 50 %, en direction du secteur de la
santé ou de la lutte contre la
pauvreté ; perte globale de compétitivité contribuant au renché
rissement du coût des produits locaux…
La morosité a été encore alimentée par l’inflexibilité
manifestée par le gouvernement dans l’application
des mesures visant à favoriser l’achèvement de l’Initiative
pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) au
premier semestre 2006 (augmentation de la pression fiscale et du prix d
es produits de première nécessité
notamment).
L’effet escompté de cette politique restrictive devai
t être le desserrement de la contrainte
de la dette extérieure.
C’est dans ce contexte que le président Paul Biya a décidé d
’accélérer les réformes structurelles touchant
à l’économie et à l’État : privatisation des secteurs
de l’eau et du transport aérien ; engagement d’une
campagne de lutte contre la corruption, marquée par l’arrestation
de nombreux gestionnaires de fonds
publics (ministres, directeurs de sociétés publiques…) ; inst
auration de la Chambre des comptes de la
Cour suprême et d’une Agence nationale d’investigation ; mise e
n place d’une Commission nationale de
lutte anticorruption ; soumission à l’Assemblée nationale d’
un projet de loi relatif à la déclaration du
patrimoine pour les détenteurs de fonctions d’autorité, conform
ément à l’article 66 de la Constitution ;
annonce de la création à terme d’un organisme indépendant ch
argé de l’organisation et de la gestion de
l’ensemble du processus électoral.
Si ces mesures se sont inscrites, à première vue, dans le « pac
k de bonne gouvernance » exigé de longue
date par le FMI, la Banque mondiale et les bailleurs de fonds bilatér
aux – pour parvenir à une
dépatrimonialisation de l’État et créer ainsi les conditions
de son efficacité comme de sa légitimité –, elles
devaient en réalité être lues à l’aune des recompositions
à l’œuvre dans le champ politique camerounais,
dans la perspective d’une succession présidentielle déjà eng
agée et pour laquelle des garanties ont été
données au chef de l’État.
Caractérisée par une violence
physique et symbolique intense, dont a témoigné
la multiplication des rumeurs impliquant des proches du pouvoir ainsi qu
e les affaires dites de « diffusion
par des journaux privés de listes d’homosexuels et de milliardaire
s présumés » (hauts fonctionnaires et
personnalités politiques pour la plupart), cette redistribution des
cartes a laissé néanmoins sceptique
l’opinion publique, notamment quant à l’ampleur des arrestation
s et au reversement des sommes
détournées du Trésor public.
L’activité diplomatique a été marquée essentiellement par
les efforts de règlement du contentieux
territorial avec le Nigéria au sujet de la presqu’île de Bakass
i..
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