Cameroun (2001-2002): Incertitudes économiques et sociales
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/angui/3/450573.txt[13/09/2020 02:24:49]
L'économie camerounaise a connu un recul inquiétant en 2001 : croi
ssance de 5,3 %, inflation de 2,8 %,
déficit de la balance commerciale, explosion de la pauvreté (touc
hant plus de 56 % de la population) et
incapacité du gouvernement à débloquer les fonds destinés au
x pays pauvres très endettés (PPTE), 400
milliards FCFA, faute de projets éligibles.
La revue trimestrielle FM
I-Banque mondiale, au Cameroun du 27
février au 14 mars 2002, attribuait cette situation à la persistan
ce d'une politique fiscale sans rendement,
à la mauvaise gouvernance et à la corruption.
Les pouvoirs publics
étaient confrontés à la fois à des
critiques pointant les effets pervers des privatisations (pénurie d'
électricité, non-respect des engagements
par plusieurs repreneurs) et à la pression des institutions de Brett
on Woods en faveur de l'accélération de
ces dernières (eau, télécommunications, CDC-agroalimentaire [C
ameroon Development Corporation]), de
la libéralisation des secteurs portuaire et forestier, de la réfor
me des secteurs sociaux (éducation, santé,
lutte contre le VIH [virus de l'immunodéficience humaine, déclench
eur du sida]) et de la lutte contre la
corruption.
L'achèvement du programme gouvernemental triennal appuyé
par la Facilité pour la réduction
de la pauvreté et pour la croissance (FRPC, nouveau dispositif de fi
nancement établi avec le FMI en
1998), ainsi que le déblocage de la troisième partie du crédit
d'ajustement structurel (CASIII) de 57
milliards FCFA en étaient largement tributaires.
Avec la recrudescence de la criminalité urbaine, la préparation de
s élections municipales et législatives de
juin 2002 a dominé l'actualité sociale et politique.
Ces derniè
res ont mobilisé l'Observatoire national des
élections (Onel, créé le 6 décembre 2000 pour superviser et
contrôler les opérations électorales), les
partis politiques : le Rassemblement démocratique du peuple camerouna
is (au pouvoir), qui a procédé à
un renouvellement spectaculaire de ses candidats, redoutant un vote sanc
tion l'année de la célébration
des vingt ans de pouvoir de Paul Biya ; l'Union nationale pour la dém
ocratie et le progrès (UNDP) et
l'Union des populations du Cameroun (UPC), qui ont tenu leurs congrè
s respectifs, dont les enjeux
essentiels étaient la démocratisation des procédures, le renfor
cement de la cohésion interne et l'adoption
de stratégies concernant leur appartenance à la coalition gouverne
mentale, et les autres formations de
l'opposition parlementaire (Front social démocrate - SDF -, Union de
s démocrates du Cameroun - UDC -,
Mouvement pour la défense de la République - MDR -, etc.) espé
rant tirer un profit électoral de
l'incertitude économique et sociale, ainsi que la société civil
e.
Initialement prévu pour le 23 juin 2002, ce
double scrutin a été reporté le jour même au 30 juin 2002 pa
r le président Biya en raison de carences
graves en matière d'organisation (distributions sélectives des ca
rtes d'électeurs, absences d'urnes et de
bulletins de vote tant dans la capitale que dans les provinces, bureaux
de vote restés fermés dans
différentes circonscriptions,...), révélant les dysfonctionnem
ents administratifs et la crise de
gouvernabilité que traverse le pays.
Ces élections se sont soldé
es par une victoire contestée du
Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Le rayonnement international du pays s'est enrichi par son élection c
omme membre non permanent du
Conseil de sécurité de l'ONU, le 1er janvier 2002, et par la victo
ire de l'équipe nationale de football, le 10
février 2002, lors de la coupe d'Afrique des nations..
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